Oui, il faut accélérer. C'est la conclusion de la conférence workshop, organisée par l'Association nationale des investisseurs touristiques (ANIT) sous le thème «Investissements touristiques, pause ou accélération?». Ainsi, tenue mardi 18 décembre à Casablanca, cette rencontre a été l'occasion de traiter la problématique de l'investissement touristique et hôtelier et répondre aux questions fondamentales de compétitivité, d'attractivité et de rentabilité du secteur. Aussi, ce fut Karim Belmaachi, président de l'ANIT, qui arriva à la fin à la conclusion que «oui, il faut accélérer, oui, il faut aller de l'avant et oui, il faut la consolidation des fonds d'investissement. Oui, il faut accélérer l'encadrement de toute la chaîne pour avoir une bonne coordination entre les secteurs public et privé, accélérer la mise à disposition de tous les produits de la bourse adaptés au tourisme, accélérer toutes les mesures pour améliorer la rentabilité et enfin accélérer la création et le développement de nouvelles niches de produits». Cette conclusion a été le fruit d'un débat très animé avec la participation d'experts et de représentants de plus de 30 institutions publiques et privées du secteur du tourisme, de la finance, de l'assurance et de l'immobilier. «Nous sommes heureux du succès qu'a rencontré la conférence, aussi bien auprès des acteurs du secteur privé que public», a souligné M. Belmaachi. Et de poursuivre: «L'événement a été l'occasion d'un grand partage d'expériences, et a permis aux participants de se faire une idée claire des challenges que nous devons relever». En effet, le programme de l'événement a permis d'analyser les tendances au Maroc et à l'étranger et apporter une réponse concrète aux nombreuses questions qui se posent en termes de choix et de cadence d'investissement, face à la conjoncture difficile à laquelle est confronté le secteur touristique au Maroc. Aussi, introduite par Nawfal Bendefa, vice-président délégué de l'ANIT, qui s'est chargé de l'animation, cette rencontre s'est déroulée en plusieurs étapes. D'abord, il s'agissait d'analyser les tendances de l'investissement hôtelier à l'international. Ensuite, Eduardo Lafforgue, directeur associé Europe et Amérique de Tourism & Leisure, a accordé un entretien à l'audience autour du cas espagnol, puis l'analyse des facteurs d'offre et de demande du secteur touristique. Un second entretien avec Philippe Mansion, Principal Banker, European Bank for Reconstruction and Development (BERD) autour de la stratégie de la BERD au Maroc. Précisions de Lahcen Haddad Le gouvernement soutient l'investissement touristique et déploie différentes mesures et stratégies pour le développement du secteur. En effet, Lahcen Haddad, ministre du tourisme et de l'artisanat a expliqué à ALM que le partenariat public-privé dans le secteur du Tourisme ne date pas d'hier. «Pour dynamiser l'investissement dans le secteur du tourisme, l'Etat a mis en place un outil, le Forum marocain du tourisme (FMDT), dont le rôle consiste principalement à insuffler une dynamique des investissements et à stimuler l'investissement étranger», a souligné M. Haddad. Et de poursuivre : «Il y a aussi le Fonds Wessal qui est un Fonds souverain, qui a manifesté une volonté claire d'accompagner l'ambition touristique marocaine, en mobilisant des investissements importants de l'ordre de 23 milliards de dollars». Aussi, le ministère n'hésite pas à adapter ses efforts aux spécificités de chaque région. «Pour donner une meilleure visibilité aux professionnels et aux différents intervenants, nous avons élaboré les Contrats Programmes Régionaux, véritable feuille de route pour l'investissement et le positionnement des territoires touristiques», précise le ministre. Par ailleurs, pour lever toute ambiguïté sur le rôle et l'engagement de l'Etat en matière d'investissement, M.Haddad rappelle que cette année, et malgré une conjoncture encore instable, l'investissement touristique au Maroc a atteint les 14 milliards de dirhams, soit 10% du montant global des IDE, «sachant que notre objectif est de réaliser 20 à 30 milliards d'investissements par année, donc, au pire, nous sommes à 50% de nos objectifs. Est-ce suffisant? Nous pouvons sûrement mieux faire, mais cela dépend aussi de l'engagement des privés à soutenir notre politique».