Le tourisme interne représente une opportunité importante pour le secteur hôtelier. La BERD met en exergue les similitudes entre le secteur touristique marocain et celui de l'Europe de l'Est. L'Association nationale des investisseurs touristiques (ANIT) a organisé un workshop sous le thème : «Investissements touristiques, pause ou accélération ?». La conférence a traité la problématique de l'investissement touristique et hôtelier. Avec la participation des représentants de quelques institutions publiques et privées du tourisme, de la finance, de l'assurance et de l'immobilier, les panélistes ont essayé de répondre aux questions fondamentales de compétitivité, d'attractivité et de rentabilité du secteur. Animé par Nawfal Bendefa, vice-président délégué de l'ANIT, le premier axe du programme a analysé les tendances de l'investissement hôtelier à l'international. Cela a permis d'explorer les dernières tendances en Europe et aux Etats-Unis, ainsi que les transactions touristiques à l'échelle mondiale en mettant un focus sur le cas de l'Espagne. «De 1994 à 2006, l'Espagne a connu une spéculation immobilière importante, la construction hôtelière fut en grande partie un «bi-product» de la construction résidentielle», précise Eduardo Lafforgue, directeur associé Europe et Amérique de Tourism & Leisure, entreprise spécialisée dans le conseil sur le tourisme et les loisirs. Interrogé sur les facteurs d'offre et de demande du domaine touristique, Eduardo Lafforgue a précisé que le tourisme dans certaines régions espagnoles subit la faillite totale : «depuis 2009, les taux d'occupation des plus grandes villes (Madrid et Barcelone) connaissent une croissance. Cependant, le taux d'occupation national n'a toujours pas retrouvé son niveau de 2006; heureusement que les grandes villes compensent la baisse des nuitées dans les autres régions». Selon lui, le Maroc devrait tirer des leçons du cas espagnol, essentiellement en ce qui concerne le développement des produits adaptés à la demande intérieure. «Le tourisme interne connaît une croissance remarquable depuis les années 2000, bien que les plans de développement du tourisme interne n'aient pas encore été mis en place et que la promotion reste très faible», déclare-t-il. Pour sa part, Philippe Mansion, Principal banker de l'European Bank for Reconstruction and Development (BERD), l'une des plus grandes banques européennes de développement, est revenu, lors de son itervention, sur la stratégie de la BERD au Maroc. Il a également analysé le contexte du marché marocain à travers le prisme de l'évolution en Europe de l'Est, et les similarités des deux marchés, et fait le point sur les différents instruments financiers et la pertinence de leur utilisation selon les contextes d'investissement. La conférence s'est achevée sur une table-ronde durant laquelle les représentants des institutions bancaires participant au panel ont identifié les modalités de financement pour une consolidation durable de la reprise de l'investissement touristique. Les institutionnels ont, quant à eux, expliqué les différences de rentabilité de l'actif hôtelier face aux autres actifs immobiliers.