Comment s'est comporté le tourisme au Maroc ces dernières années ? Est-il en pause ou en accélération ? Quelles sont les leçons à retenir de l'expérience des pays voisins ? Ce sont là les questions qui ont été posées lors du workshop organisé par l'association nationale des investisseurs touristiques ce mardi soir. La rencontre qui s'est tenue à Casablanca, a connu un nombre important d'intervenants venus représenter plusieurs segments du secteur touristique. Bien que modérément optimistes, il faut reconnaître, les participants ont conclu les débats avec un certain nombre de recommandations. De l'avis de Khalid Chaddadi, président général de la CIMR par exemple, « il faut planifier plus, plus loin et à un plus haut degré ». Pour lui, la planification dans le secteur du tourisme laisse à désirer. C'est le cas notamment pour les investisseurs, qui doivent élaborer un produit sophistiqué, adéquat et à fort potentiel. Il en est de même pour l'Etat, qui doit planifier son accompagnement pour réduire au possible la lenteur du système administratif. A ce niveau, il est également question d'une meilleure configuration des fonds. L'investissement touristique, selon Cheddadi, souffre d'une mal-adaptation des fonds pour soutenir les projets. Il a également souligné qu'il « faudra aider les actifs hôteliers déjà développés à se relever ». C'est le cas notamment de la zone Azur qui s'est retrouvé en difficulté et ce, pour plusieurs raisons. Il faut dire que ce workshop a aussi bénéficié d'un regard extérieur. Eduardo Lafforgue, directeur associé Europe et USA de tourism & Leisure, spécialiste dans le conseil en matière de tourisme et des loisirs, a été appelé à apporter son expertise à cette rencontre. « Il y a nécessité à repenser les marchés émetteurs », a-t-il déclaré. Autrement dit, il y a des cibles qui ne sont pas totalement exploitées. Lafforgue cite par exemple les retraités qui, selon lui, ne trouvent pas une offre qui leur est adéquate. Il est aussi question d'élargir le champ de vision hors des marchés « classiques », et d'aller faire de la promotion comme dans les pays scandinaves ou sud-africains. Lafforgue a également expliqué qu'il faudra « couper le cordon entre le développement des produits et leur promotion ». Toujours selon le spécialiste, il s'agit de trouver une « mixture entre le marché national et le marché international ». Il s'agit en l'occurrence de renforcer le tourisme interne étant donné que les résidants sont, eux aussi, à la recherche de produits touristiques qui soient adaptés à leur bourse et à leurs envies.