Une rencontre a réuni à Abou Dhabi des représentants d'Israël et de ses nouveaux alliés arabes, visant notamment à renforcer la coopération entre ces pays du Moyen-Orient en matière de sécurité, a annoncé mardi un haut responsable américain. Environ 150 délégués, représentant les gouvernements d'Israël, d'Egypte, du Maroc, des Emirats arabes unis, des Etats-Unis et de Bahreïn, ont participé lundi et mardi aux groupes de travail du Forum du Néguev, né des accords de normalisation conclus en 2020 entre Israël et des pays arabes sous l'égide de Washington. Il s'agit de la « plus grande rencontre entre Israël et ses partenaires régionaux » depuis la Conférence de Madrid, qui s'est tenue en 1991 dans le but d'engager un processus de paix entre Israël et ses voisins arabes, a assuré Derek Chollet, haut responsable au Département d'Etat américain. « Nous avons discuté d'un vaste éventail de sujets liés au renforcement de nos capacités en matière de partage d'informations, qui vient s'ajouter au travail déjà très important entre nos armées dans la région », a-t-il dit lors d'un point de presse. La tenue de cette rencontre à Abou Dhabi, capitale des Emirats arabes unis, est « une nouvelle étape déterminante » pour le rapprochement entre Israël et les pays arabes, a-t-il estimé. Ses participants « cherchent à développer des mesures concrètes et pragmatiques qui stimuleront l'intégration et (…) augmenteront la sécurité ». Après l'Egypte, premier pays arabe à avoir signé en 1979 un traité de paix mettant fin à l'état de guerre avec Israël, suivi par la Jordanie en 1994, les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc ont formalisé en 2020 leurs relations avec l'Etat hébreu, à la suite de négociations parrainées par l'administration du président américain d'alors Donald Trump. Les accords d'Abraham conclus en 2020 ont donné naissance au Forum du Néguev qui vise à étendre et renforcer la coopération entre ces pays notamment dans les domaines de la sécurité, l'énergie, le tourisme ou encore l'éducation. Cette politique rompt avec des décennies de consensus arabe conditionnant l'établissement de relations avec Israël à un règlement du conflit israélo-palestinien. Les accords d'Abraham ont été dénoncés comme une « trahison » par les Palestiniens.