Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a plaidé, lundi, pour des efforts internationaux « coordonnés et effectifs » pour mettre un terme aux hostilités au Soudan qui ont coûté la vie à plus 14.000 personnes. "Nous appelons les groupes civils, y compris ceux représentant les femmes et les jeunes, à contribuer à diriger un processus politique inclusif pour remettre la transition démocratique au Soudan sur les rails", a souligné le chef de l'ONU dans un message vidéo adressé à la conférence humanitaire internationale sur le Soudan et ses voisins qui se tient à Paris. Il a insisté sur l'impératif de faire taire les armes dans ce pays et de soutenir le peuple soudanais qui "fait face au cauchemar de la faim et du déplacement". Selon l'ONU, le conflit opposant l'armée et les Forces de soutien rapide (FSR) au Soudan a déplacé 6,5 millions de personnes à l'intérieur du pays et poussé à l'exil 1,8 million d'autres dans les pays voisins. "Aujourd'hui, nous devons faire appel à l'esprit de générosité pour alléger davantage les souffrances au Soudan et accroître de toute urgence l'aide", a lancé le haut responsable onusien, ajoutant que le Plan de réponse humanitaire de 2,7 milliards de dollars pour le Soudan n'est financé qu'à hauteur de 6%. Il a également indiqué que le Plan régional de réponse aux réfugiés pour la crise soudanaise, estimé à 1,4 milliard de dollars, n'est financé qu'à raison de 7%. "J'en appelle à la générosité des donateurs pour qu'ils intensifient leurs contributions et soutiennent ces efforts qui sauvent des vies" au Soudan et dans les pays voisins, a souligné le SG de l'ONU. Selon la directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM), Cindy McCain, la crise alimentaire au Soudan pourrait être « la plus grande jamais connue » dans le monde. Dans les prochains mois, près de cinq millions de personnes pourraient plonger dans une « insécurité alimentaire catastrophique », le niveau le plus élevé de l'échelle du cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), a averti l'ONU. Co-organisée par la France, l'Allemagne et l'Union européenne, la conférence humanitaire internationale vise à combler le déficit de financement pour faire face à la crise soudanaise.