Le retour à l'équilibre du solde ordinaire serait possible à compter des années 2022-2023, alors que le recours à la dette serait de nouveau exclusivement dédié à l'investissement, selon Attijari Global Research (AGR). «A l'analyse des différentes rubriques des recettes et dépenses, nous croyons que le retour à l'équilibre serait possible à compter des années 2022-2023. Le recours de la dette serait ainsi, de nouveau, exclusivement dédié à l'investissement », estiment les analystes d'AGR dans le dernier Research report macroeconmy, publié sous le titre «Solde ordinaire déficitaire en 2021: à quand un retour à l'équilibre ?». Le redressement du solde ordinaire constitue davantage un enjeu de rehaussement des recettes plutôt que des économies sur les coûts, expliquent-ils, rappelant que celles-ci, bien que pertinentes jusqu'à un certain seuil, s'amenuisent avec le temps. «En effet, la structure des dépenses vient appuyer nos propos. La part dominante présente peu de marge de manœuvre », soulignent ces analystes, relevant, dans ce cens, que les salaires et les intérêts de la dette seraient peu enclins à la baisse. Et de soutenir: « Celles-ci pèsent pour plus des deux-tiers (68%) des dépenses ordinaires en 2021 et présenteraient peu de possibilités d'économies dans un contexte de choc ». Par ailleurs, les analystes indiquent que l'économie de coûts la plus significative trouve son origine dans la réforme de la caisse de compensation, ajoutant que les avancées réalisées dans le processus de ciblage de la population au-delà de l'expérience acquise lors de la pandémie Covid-19 permettraient l'accélération de cette réforme. Les subventions absorbent un budget annuel variant entre 12 et 18 MMDH dont une part de près de 80% consacrée au gaz butane. En outre, le rehaussement des recettes présenterait des niveaux de complexité disparates. Les recettes d'impôts directs constituent un véritable chantier en cours des finances publiques. « Historiquement durant la période (2012-2019), la progression des recettes d'impôts directs a été moins rapide que celle du PIB. A contrario, celles-ci se montrent très affectées en période de choc, et devraient se délaisser de 16 MMDH (-15%) en l'espace de 2 ans (2020-2021) », estiment les analystes. Dans ce contexte et au-delà de l'amélioration de la conjoncture, le Trésor escompte un retour sur les actions de relance, notamment les amnisties fiscales, la création d'un fonds d'investissement de 15 MMDH et les incitations fiscales accordées aux nouveaux recrutements par les sociétés, poursuivent-ils. Les recettes douanières inscrites dans une tendance haussière. « Cela va de paire avec la reprise des flux d'échange à l'international et une stabilité des taux de droits de douane dans leur ensemble », soulignent ces analystes, notant que pour les recettes non fiscales, réel appoint pour le Trésor, une reprise économique contribuerait à une progression des recettes de monopoles et surtout présenterait les conditions nécessaires à la relance du programme de privatisation. Par ailleurs, ils font savoir que l'objet de leur argumentaire n'étant pas de ressortir avec un niveau précis de solde ordinaire sur un horizon donné, mais plutôt de lister les principales rubriques à surveiller, d'identifier leur marge d'amélioration, tout cela pour définir la capacité globale du Trésor de renouer avec son équilibre d'avant crise.