A Casablanca comme à Berkane, de nombreux citoyens ont exprimé leur colère après la mort mardi matin du jeune marchand ambulant qui s'est immolé dimanche soir par le feu devant le commissariat de permanence de la police à Berkane. Que ce soit devant le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Ibn Rochd de Casablanca ou devant le commissariat principal de Berkane, l'indignation après la mort de Hamid Kanouni a été au cœur de tous les slogans. Juste après la rupture du jeûne du mardi, des dizaines de personnes se sont rassemblées devant le CHU Ibn Rochd, en signe de solidarité avec la famille, présente sur place. En même temps, et vers le coup de 22 heures, une marche a été organisée à Berkane, à partir de la place du marché et a sillonné les grandes artères de la ville, après quoi les manifestants ont observé ce qu'ils ont appelé un « sit-in d'alerte », jusqu'à ce que « la réalité apparaisse dans cette affaire, notamment sur le plan juridique, jusqu'à ce que toute la lumière soit mise sur ce fait qui a défrayé la chronique à Berkane. « Contre la hogra, contre l'injustice » ont scandé les manifestants qui se sont donné rendez-vous les jours prochains pour continuer la pression « afin de ne pas étouffer cette affaire», indique un membre du 20 février local. Les autorités sécuritaires de la ville, quant à elles, ont pris l'initiative d'expliquer les péripéties et le cours des événements ayant accompagné l'immolation par le feu de ce citoyen de 26 ans. Et c'est une source policière non nommée par l'agence qui a démenti, mardi, « les informations erronées » rapportées par certains médias nationaux sur les circonstances ayant entouré l'immolation par le feu de Hamid Kanouni …». La même source anonyme a expliqué que suite à un échange d'injures suivi d'une réconciliation dans le district de police entre une femme propriétaire d'un four public sis avenue Mohammed V et un marchand de pain ambulant…, « Hamid Kanouni (de retour sur la place où se trouve sa carrosse NDLR), a été surpris de constater que sa marchandise a été détruite par un inconnu, ce qui l'a incité à asperger ses vêtements d'essence et d'y mettre le feu sur l'avenue Achouhada, à proximité du commissariat de permanence ». Cette version est fortement contestée par ses amis et ses proches qui estiment que le jeune marchand ambulant a tenté de s'immoler par le feu devant le commissariat de la ville, en guise de protestation contre des policiers qui lui avaient saisi violemment sa carrosse au moyen de laquelle il vendait du pain dans le marché du quartier Tahtaha, « après l'avoir giflé et humilié publiquement ». Evacué à l'hôpital « Addourak » de la ville, les médecins découvriront qu'il souffre de brûlures de troisième degré et décident son évacuation immédiate à Casablanca, où il rendra l'âme mardi matin.