Quand on parle de perle en football, il y'a toujours «noire» qui suit pour faire allusion à un certain Pelé ou à Lhajj Larbi Ben Mbark. Mais une chose est certaine, c'est qu'il existe d'autres perles dans la mémoire du football marocain même. Né en 1953 à Casablanca, il a beau être modeste et non vaniteux de ses exploits mais cela ne fait pas de lui moins qu'un maitre dans son domaine. Il s'agit d'Abdelmjid Dolmi , aussi connu sous le nom du «Maestro», un titre qu'on attribue normalement aux joueurs qui évoluent dans le poste de milieu de terrain offensif «Game Maker », cependant Abdelmjid a débuté sa carrière dans le poste de défenseur central . Il a même joué une fois comme portier, en 1978 lors d'un derby opposant le Raja au WAC, le gardien rajaoui fut expulsé, et à la surprise générale , c'est Dolmi qui prend le relai. Il arrêta un penalty et le public se met à scander son nom, chose due a tout joueur exemplaire. Abdelmjid n'a connu que 2 clubs tout au long de son parcours de 21 ans, le Raja et l'Olympique casablancais , il honora aussi un autre maillot bien plus précieux, celui des Lions de l'Atlas, il a même fait partie de la génération d'or de l'équipe nationale , celle de 1986 qui s'est imposée face aux portugais et qui a tenu en échec la redoutable équipe d'Angleterre dans une partie où Dolmi jouera le rôle du casseur , et avec un succès formidable il arrêta la majorité des attaques anglaises venues du milieu de terrain. Un joueur anglais s'énerva et agressa Abdelmjid ce qui lui a valu une expulsion. Après le match le journal Français «l'Equipe» va noter Abdelmjid 9/10 une note rarement attribuée, avec le titre de l'«homme du match». Avec l'équipe nationale il a fait aussi partie du 11 sacré champion de l'Afrique en 1976 (l'Unique dans l'histoire du football marocain), ce titre, avec les 4 coupes du trône remportées avec le Raja composent son palmarès en équipe, qui, plus ou moins ne reflètent pas en entier la valeur de ce joueur. De tous, le trophée le plus important que Abdelmjid a remporté c'est sans doute celui attribué par l'UNESCO, le prix du fair-play du 15 Octobre 1992, titre mérité pour un joueur qui tout au long de 140 sélections n'a jamais était sanctionné, chose impressionnante pour un défenseur puis casseur (2 postes qui sont normalement les plus vulnérables aux sanctions) En 1991, Abdelmjid quitta les terrains, avec le badge d'honneur et du fair-play. Le «maestro» n'a pas choisi une carrière de coach après sa retraite, mais il fut honoré par le club du raja qui va l'engager comme conseiller technique, continuant son activité dans l'ombre et dans le silence comme il le fut toujours.