Sidi Ifni a accueilli, dimanche dernier, deux membres du bureau politique du PPS, en l'occurrence Abdellatif Ouammou et Rachid Roukbane pour entrer en dialogue avec les populations de cette région du sud marocain. Dans son intervention, maître Ouammou n'a pas manqué, de prime abord, de rappeler l'Histoire glorieuse de cette localité, pétrie d'audace et d'engagement pour la libération du joug colonial. Par ailleurs, il mit en exergue le parcours militant entre le mouvement national et l'institution royale pour l'instauration d'un Etat fort, démocratique et prospère. Cet engagement des forces nationales et progressistes, au côté de la monarchie, a pu éviter à la nation la crise cardiaque qui menaçait cruellement notre pays. Ce projet, indique-t-il, est donc le fruit de ces générations de réformes inaugurées depuis la Constitution de 1996 qui a ouvert les portes à l'alternance. Dans ce sens, plusieurs réalisations ont été entamées dans la symbiose, notamment l'instance de l'équité et la réconciliation, le code de la famille, le discours d'Ajdir pour la fondation de l'Institut royal de la culture amazighe, l'élargissement des libertés…Le présent projet de la Constitution, souligne l'intervenant, vient couronner tous ces effort, en intégrant de nouvelles performances en termes du partage et de l'équilibre des pouvoirs. Cette révision constitutionnelle constitue, en fait, une nouvelle phase historique dans ce processus, depuis l'annonce royale, survenue après les mouvements de la rue dénonçant les dépravations et les dysfonctionnements qui rongent la société marocaine et qui influent négativement sur le paysage politique national. Cette perturbation de la scène politique marocaine a, en effet, permis à un nouveau parti qui amorça sa «conquête» par une seule personne, de s'accaparer, en un temps record, la majorité des sièges au parlement quoiqu'il n'eût guère participé aux législatives et se hisser en première politique du Maroc. Par la suite, Ouammou se lança dans l'explication de la teneur du projet de la Constitution, au niveau des attributions et des rôles assignés à la royauté, l'exécutif, le législatif et l'appareil judiciaire, en précisant que le projet a apporté des nouveautés sensibles à tous ces niveaux vers un Etat démocratique et moderniste, surtout en matière de l'officialisation de l'amazighité, la bonne gouvernance, la consécration des mécanismes de contrôle et de suivi, la lutte contre l'impunité et la dépravation. Enfin, l'intervenant a estimé que ce projet répondait parfaitement aux attentes et inaugurait une nouvelle ère pour la consolidation des acquis et l'épanouissement escompté. Pour sa part, Rachid Roukbane a mis en relief les positions du parti vis-à-vis de nombre de Constitutions et considéré que le présent projet soumis à l'opération référendaire renferme des avancées notoires, le projetant aux tout premiers plans. C'est un modèle, affirme-t-il, tant au niveau de la forme que celui de contenu, dans ce sens où il a été soumis à une large consultation au sein de toutes les constituantes de la nation. Ce débat national a permis aux marocains de s'approprier leur Constitution, de l'élaborer et de l'enfanter d'une manière inclusive et participative. Au plan du contenu, l'intervenant a indiqué que le projet a secrété des changements à tous les niveaux, notamment le législatif dont les prérogatives ont été foncièrement élargies, au point qu'il est désormais la seule source de législation, l'exécutif avec la consécration du conseil du gouvernement dont le chef jouit de larges tâches constitutionnelles, le judiciaire avec une autonomie renforcée et un pouvoir soutenu. Roukbane a pareillement relevé l'effet positif qu'apporteront des mesures importantes, en particulier l'interdiction de la transhumance politique, l'immunité parlementaire réduite au strict droit à l'opinion…, en plus des libertés et des droits qui ont été officialisés à plus d'un registre. Enfin, Roukbane considère que le présent projet de la Constitution représente une plus-value dans le processus démocratique du pays.