Le navire, abordé par la marine israélienne tandis qu'il essayait de forcer le blocus de Gaza, est arrivé au port d'Ashdod, au sud de Tel-Aviv. Des forces israéliennes sont montées, en début d'après-midi samedi 5 juin, à bord du cargo d'aide Rachel Corrie, affrété par une organisation irlandaise en route pour Gaza. L'opération s'est déroulée sans violences. «Nos forces sont montées à bord du bateau et en ont pris le contrôle sans résistance de la part de l'équipage et des passagers. Tout s'est passé sans violences», a affirmé une porte-parole militaire, qui a précisé que l'abordage avait eu lieu dans les eaux internationales. Le Rachel Corrie est finalement arrivé dans le port israélien d'Ashdod, accompagné par deux petites vedettes israéliennes, l'une à la poupe et l'autre à proue. La marine israélienne avait prévenu qu'elle arraisonnerait le navire s'il maintenait son cap. «Nos soldats vont monter à votre bord si vous refusez de vous dérouter», avait précédemment déclaré la porte-parole de l'armée Avital Leibovitch, dans un message radio adressé au cargo. Citée par une radio publique, elle avait déclaré : «Nous sommes prêts à faire usage de nos armes pour nous défendre si le besoin s'en fait sentir». «Nous avons signifié à plusieurs reprises aux responsables du bateau qu'ils devaient se rendre au port d'Ashdod et qu'il y a un blocus de la bande de Gaza, mais ils ont ignoré nos appels et poursuivent leur route vers Gaza», avait-t-elle précisé. «Nous allons continuer à les appeler à se dérouter, mais de toute façon nous ne leur permettrons pas de se rendre à Gaza». Vendredi, Israël avait assuré n'avoir «aucun désir de confrontation» et avait demandé aux organisateurs d'accoster à Ashdod, au sud de Tel-Aviv, pour décharger la cargaison. Le comité d'accueil du cargo avait annoncé ce matin que le navire était encerclé par des bateaux israéliens. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu s'est félicité samedi de l'arraisonnement «sans victime» du cargo irlandais. «Nous avons vu aujourd'hui la différence entre un bateau de pacifistes, avec lesquels nous sommes en désaccord mais dont nous respectons le droit à une opinion différente de la nôtre, et un navire de haine organisé par des extrémistes turcs adeptes du terrorisme», a expliqué Benyamin Netanyahu dans un communiqué. «Israël continuera de se réserver le droit à l'autodéfense. Nous ne permettrons pas qu'un port iranien soit créé à Gaza», a conclu le Premier ministre. De son côté, l'organisation irlandaise qui a affrété le Rachel Corrie, la Campagne de solidarité Irlande Palestine (IPSC), basée à Dublin a dénoncé «le détournement» du bateau au large de Gaza et le «kidnapping» de ses passagers. A Gaza, le Hamas a dénoncé «un nouveau grave crime israélien qui vise non seulement tous les Palestiniens mais aussi l'ensemble de la communauté internationale». «Nous appelons la communauté internationale à ne pas se taire sur la piraterie sioniste qui viole grossièrement les lois maritimes et à exercer des pressions», a déclaré le vice-ministre des Affaires étrangères du Hamas, Ahmed Youssef, président du Comité gouvernemental pour la rupture du siège. Transportant 15 personnes, de nationalité irlandaise et malaisienne, ainsi qu'un millier de tonnes d'aide, selon les organisateurs, le Rachel Corrie devait initialement faire partie de la flottille humanitaire internationale arraisonnée lundi. Parmi les passagers, se trouvent l'Irlandaise Mairead Maguire, 66 ans, prix Nobel de la paix et un ex-haut responsable de l'ONU, Denis Halliday. Le cargo se dirigeait en début d'après-midi vers le port d'Ashdod, où sa cargaison sera déchargée.