Le Maroc a fait le choix de l'innovation pour accélérer son développement et s'inscrire durablement dans l'économie du savoir, en s'engageant à définir une véritable stratégie pour l'innovation intitulée “Initiative Maroc Innovation”, a souligné jeudi le ministre de l'Industrie, du commerce et des nouvelles technologies, Ahmed Réda Chami, à l'ouverture, jeudi à Rabat, des travaux de la Conférence internationale sur la Science, la technologie et l'innovation (GIST) dans les pays arabes, musulmans et à majorité musulmane. “L'objectif à moyen terme est de positionner le Maroc dans le club des pays producteurs de technologies, de permettre l'éclosion d'une économie à forte valeur ajoutée et de renforcer l'image du Maroc au niveau international, et donc son attractivité pour les investissements”, a-t-il précisé à l'ouverture de la Conférence internationale sur la Science, la technologie et l'innovation (GIST) dans les pays arabes, musulmans et à majorité musulmane. A plus long terme, “il s'agit de préparer dès aujourd'hui des relais de croissance pour notre économie”, rappelant que l'initiative “Maroc innovation” s'est fixée comme objectifs de produire 1000 brevets marocains et créer 200 start-up innovantes à l'horizon 2014, a ajouté M. Chami. Pour sa part, le ministre de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur, de la Formation des cadres et de la Recherche scientifique, Ahmed Akhchichine a indiqué que “la science, la technologie et l'innovation représentent le socle des priorités de notre système éducatif, en général, et de notre enseignement supérieur et universitaire en particulier”. La formation dans les filières scientifiques “Orienter les deux tiers des étudiants marocains vers des filières scientifiques, technologiques et professionnelles est un objectif en voie d'être atteint”, a-t-il relevé. Le ministre a noté que “le fait de mettre la recherche nationale au service du développement socio-économique est une orientation majeure de la stratégie nationale pour le développement de la recherche scientifique à l'horizon 2025”. Cette orientation a été confirmée et concrétisée à travers le programme d'urgence 2009-2012. De son côté, le secrétaire perpétuel de l'Académie Hassan II des sciences et techniques, Omar Fassi-Fehri, a relevé que “l'information et le savoir apparaissent de plus en plus comme actifs principaux et créateurs de richesse”. Il a affirmé à cet égard que les progrès technologiques du 20ème siècle ont transformé la majeure partie du travail créateur de richesses d'une base “physique” à une base “connaissance”, notant que la technologie et le savoir sont maintenant les facteurs clés dans le processus de production. Protection de la propriété industrielle Pour la secrétaire d'Etat américain adjointe pour les affaires océaniques, environnementales et scientifiques, Mme Kerri-Ann Jones, qui conduit la délégation US, cette conférence s'inscrit dans le sillage des réunions consultatives de l'initiative GIST qui ont eu lieu à Alexandrie en Egypte en 2010 et Kuala Lumpur en Malaisie en février dernier. Elle constitue une occasion pour nouer des contacts entre experts, chercheurs, scientifiques et décideurs politiques de différents horizons. Cette initiative représente l'une des principales actions développées pour réaliser la vision du président Barack Obama d'améliorer la prospérité économique dans la région MENA et dans le monde entier grâce à l'innovation scientifique et technologique. Mme Jones a estimé que le renforcement de l'accès à l'éducation et aux nouvelles technologies de l'information constitue un vrai défi de l'avenir des nations, relevant à cet effet que la promotion de l'information requiert la conjugaison des efforts des acteurs privés et publics, notamment à travers la gestion des risques et la protection de la propriété industrielle. La présidente et chef exécutif de la Fondation de recherche et de développement civil (CRDF), Mme Cathleen A. Campbell a souligné, pour sa part, que l'initiative GIST vise à partager les expériences avec les pays arabes et musulmans en vue d'identifier les défis et les solutions pour le bienfait des citoyens de ces Etats. Il s'agit de mener une réflexion dans les domaines de l'énergie, la santé, la technologie et l'éducation et aboutir à une réelle interaction entre les acteurs qui peuvent apporter des solutions et ceux qui vont utiliser ces nouvelles technologies, a-t-elle dit. Organisée en collaboration entre le département de l'Enseignement supérieur, de la formation des cadres et de la recherche scientifique et la fondation CRDF, cette conférence de deux jours est marquée par la participation de 25 pays de la région MENA et de l'Afrique Australe et de l'Asie centrale, en plus des Etats Unis d'Amérique. Elle se veut un laboratoire des idées et des expériences réussies aux niveaux national, régional et international et un forum pour tisser des partenariats entre les différents participants en vue d'intensifier des projets de développement durable et de concilier entre le développement économique et les besoins des marchés du travail. Plusieurs ateliers seront organisés, à cette occasion, relatifs notamment à la création d'un climat favorable à l'innovation et au financement de l'innovation et des entreprises innovantes.