La 2ème phase de l'Initiative nationale pour le développement humain, dont le volet qui concerne l'Oriental a été présenté à SM le Roi samedi à Jerada, a développé des aspects qui ont enrichi sa philosophie originelle. Lancée en mai 2005 pour lutter contre l'exclusion et valoriser l'humain, elle a, six ans et une première phase après, avancé vers des objectifs de développement régional qui promettent de davantage ancrer sa conception humaniste dans le vécu économique. Une INDH au service de l'égalité des chances entre les hommes et entre les régions, c'est ce dont le ministre de l'Intérieur a été présent à Jerada. Le choix de l'ancienne ville minière n'est pas fortuit. Réserve à charbon du Maroc durant des décennies, la ville a décliné dès qu'elle a perdu la veine, vivant depuis en marge du progrès social et économique dans une région au demeurant qui n'en a pas son content. C'est donc par une sorte de reconnaissance pour services rendus au pays que 314 millions de dirhams ont été alloués à l'insertion de la ville dans les nouveaux circuits de production et de distribution des richesses. La signature solennelle de La convention dit en quelle importance on tient cette réhabilitation sans laquelle la ville aurait croupi dans le rôle peu envié de «ghost town». Services de base, habitat et aménagement de l'espace, santé, agriculture, eau potable … ouvrent donc un nouveau chapitre de la philosophie de l'action de l'INDH, où ayant pris de l'assurance au vu des résultats, celle-ci voit plus grand et place ses objectifs dans le cadre plus large de la mise à niveau des régions, de leur interdépendance et de leur complémentarité. Le fait que cette convention ait été également signée par les présidents des communes de Jerada, d Ain Baní Mathar et de Touissit, établit clairement que le chemin qui mène au progrès social et économique doit être entrepris de concert entre administration centrale et son homologue décentralisée. Et de fait, il n'est pas assez de toutes les bonnes volontés pour conduire à dessein la mise à niveau de Jerada, de Hassi Blal, d'Oulad Kadour, de Sidi Boubker, de Kenfouda, de Doghmania et de Laouinate et, pour mener à terme ce qui reste de l'une des grandes innovations du projet : la création d'une unité sanitaire spécialisée dans la prise en charge des séquelles de la silicose dont souffrent certains anciens mineurs de la ville de Jerada. Le coût global de la mise à niveau au service des populations enclavées est de 5 milliards de dirhams. Frappée au coin de l'innovation conceptuelle, la 2ème phase de L'INDH qui a été présentée à SM le Roi samedi à Jerada s'est également signalée par la continuité. C'est ainsi que les quatre objectifs premiers qui ont fait la preuve de l'efficience de l'initiative seront poursuivis et même que l'action globale – laquelle englobe le nouvel élément qu'est la mise à niveau territoriale – sera dotée de moyens financiers supérieurs de 70% aux 10 milliards de dirhams déboursés pour la phase allant de 2006 à 2010. Car l'objectif est aujourd'hui de livrer bataille à la pauvreté et à la précarité sur un plus large front que ce qui a été entrepris jusqu'ici. Le seuil de pauvreté étant fixé désormais à 14% au lieu de 30, le domaine d'intervention de la phase actuelle de l'INDH s'est étendu à 701 communes au lieu des 403 initiales et à 530 quartiers urbains défavorisés quand 264 seulement étaient pris en compte auparavant. Au total la mise en valeur du territoire s'ajoutant aux quatre objectifs initiaux, ce sont cinq points cardinaux en direction desquels sera conduite l'INDH. Le premier est la lutte contre la pauvreté en milieu rural avec une dotation de 3,1 milliards de dirhams. Vient ensuite l'action contre l'exclusion sociale en environnement urbain avec 3,4 milliards de dirhams. Puis la lutte contre la précarité avec 1,4 milliard de dirhams au bénéfice notamment des sidéens et des toxicomanes sans ressources. Le 4ème objectif qualifié de transversal est destiné à promouvoir les capacités d'intervention des accompagnateurs sociaux et est doté d'une enveloppe de 2,8 milliards. Le cinquième est cette mise à niveau territoriale qui est l'innovation de la nouvelle phase de l'INDH et qui doté de 5 milliards profitera à 1 million de personnes habitant 3300 douars dans 22 provinces. Ce programme continue celui de la 1ère phase (2005- 2010) durant laquelle ont été réalisés 22000 projets dont 3700 génératrices de revenus au profit de 5,2 millions de personnes.