José Luis Rodriguez Zapatero, président du gouvernement espagnol et secrétaire général du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE) s'est déclaré fermement attaché à ses responsabilités en réaffirmant son intention d'accomplir son mandat à la tète de l'exécutif et de ne pas recourir à des élections générales anticipées. Dans un entretien, jeudi matin à la Radio Nationale d'Espagne (RNE), Zapatero a tenté d'écarter toute suspicion en tempérant les termes sur la description de la conjoncture actuelle que traverse le pays et son parti. Son message est destiné à plusieurs secteurs de la société. Il a ainsi reconnu, en s'adressant aux militants socialistes, qu'il assume «la pleine responsabilité» de la défaite du PSOE aux élections locales et régionales du 22 mai dernier. «Je suis conscient du mécontentement de la société surtout à cause du chômage et des décisions prises par le gouvernement» face à la crise la «plus grave» depuis 1978. Toutefois, il a observé que grâce à ces mesures, l'Espagne a évité être dans la même situation que la Grèce, l'Irlande ou le Portugal. Précisément, les statistiques sur le marché du travail, pour le mois de mai, annoncées au moment où Zapatero parlait au micro de la RNE, révèlent que le chômage a baissé de 79.701 personnes, soit la chute la plus importante depuis 1997. C'est une «donnée positive», a dit Zapatero estimant que l'Espagne va «entrer dans un cycle de meilleurs mois» pour l'emploi. L'objectif est de maintenir cette tendance bien que la coexistence avec un marché de cinq millions de sans - emploi ne soit guère une situation facile de supporter. Il a cependant reconnu que la poursuite du mouvement «Indignez-vous» du «15 Mai», qui occupe les places centrales de plusieurs villes espagnoles, est «l'expression d'un profond mécontentement comme conséquence de la crise économique». Le chômage demeure cependant la principale préoccupation de l'ensemble de la société. Les statistiques du mois de mai apportent une lueur d'espoir bien que l'Espagne compte le pourcentage le plus élevé de chômage en Union Européenne (20,7%). En ce début du mois de juin, ce sont 4.189.656 personnes qui cherchent un emploi, signalent les statistiques du ministère espagnol de l'emploi et de l'immigration auxquelles a eu accès Albayane. En termes interannuels (mai 2010 - mai 2011), le chômage a par contre augmenté de 123.457 personnes (3,04%). Selon le sexe, l'Espagne compte 2.064.581 hommes et 2.125.078 femmes qui cherchent un emploi. Le chômage a cependant diminué dans l'ensemble des régions, à l'exception des villes marocaines occupées de Sebta (+928) et Melilla (+82). Le nombre des contrats de travail enregistrés le mois dernier a marqué aussi une avance de 9,04% par rapport à avril, avec un total de 103.176 contrats de durée illimitée. Il est cependant notable de signaler que sept personnes sur dix en chômage continuent de bénéficier de prestations économiques, soit un total de 2.816.346 personnes. Une rubrique de 2,45 milliards d'euros est destinée à cette fin (4% de plus qu'en avril dernier). Parallèlement, le nombre de personnes occupées qui cotisent à la Sécurité Sociale se situe à 17.592.191 travailleurs (dont 9.603.913 hommes et 7.988.277 femmes) à fin mai alors que le nombre moyen d'affiliés à cette caisse de prévoyance sociale a augmenté de 117.900 en mai, soit la troisième augmentation consécutive depuis mars dernier. C'est au bâtiment où ont été comptabilisés moins d'affiliés le mois dernier (+6.751 occupés), ce qui confirme la persistance de la crise dans ce secteur qui occupe généralement une nombreuse main-d'oeuvre étrangère. Durant le mois précédent, le nombre d'affiliés étrangers qui cotisent à la Sécurité Sociale a augmenté de 39.364 personnes pour atteindre un total de 1.843.344. Dans une lecture générale de ces statistiques, il ressort que la Sécurité sociale en Espagne a gagné 117.000 nouveaux travailleurs occupés, soit le même chiffre du mois de décembre. La croissance de l'emploi a bénéficié à l'ensemble des secteurs particulièrement à ceux de l'hôtellerie, du commerce et des services. Le secteur agricole a également pu récupérer une partie des postes d'emploi détruits alors que celui du bâtiment demeure stationnaire.