Nombreuses sont les mesures prises par Bank Al Maghrib et qui demeurent, sinon ignorées du moins peu médiatisées. C'est le cas en l'occurrence du chèque pré-barré et non endossable. Une innovation de taille dans l'activité bancaire au Maroc et qui semble, cependant, moins visible et peu perceptible. En tous cas, pour l'heure, l'usage du chèque pré-barré et non endossable est loin de prendre la dimension escomptée. C'est la raison, sans doute, pour laquelle les autorités de supervision bancaire ont convié la presse, jeudi matin, à Casablanca, pour sensibiliser, à travers les médias, les clients des banques à toute la portée positive de cette mesure. Car, au démarrage, cette mesure destinée exclusivement aux patentés, a «suscité quelques réticences», faisait remarquer Abderrahim Bouâzza, responsable de la supervision bancaire. Certes, se rattrapait-il, le «système est bien rodé» au niveau des banques, mais les habitudes ont la vie dure. Les entreprises, du moins une bonne partie, continuent à émettre des chèques –ancienne formule- ou recourent, le plus souvent, au système de «Mise à disposition» pour de petits montants. Il est temps de placer le «chèque pré barré et non endossable» au centre des priorités, estime, pour sa part, M. Chaïbainou, administrateur délégué du GPBM (Groupement professionnel des banques au Maroc). Il faut savoir, expliquait-il que la mise en œuvre de cette mesure constitue un tournant, puisqu'elle permet une transparence fiscale (recoupement de l'information financière pour le Trésor), la traçabilité comptable, la sécurité des transactions bancaires et surtout la confiance entre les banques et leur clientèle. De plus, «l'effet induit de cette mesure» c'est le renforcement de la bancarisation, notait M. Chaïbainou. « Nous sommes aujourd'hui à plus de 50% de la population bancarisée, avec l'arrivée de Barid bank et les mesures complémentaires prises pour généraliser l'accès des citoyens aux services bancaires de base; par exemple, l'ouverture de compte à dépôt zéro, la formalisation de convention entre la banque et son client…». L'une des leçons les plus importantes est peut-être que rien ne remplace un contrôle solide. A la banque centrale, en tant qu'institution de supervision, d'être plus vigilante et réellement indépendante dans ses missions de contrôle et de gestion.