En fait, les avis sont si divisés sur la question des libertés syndicales et sur le droit de grève notamment, que les délégués des grands centrales n'ont pas manqué de mettre en avant les atteintes portées à ces droits humains. Selon eux, les tracasseries de procédures, les licenciements de délégués syndicaux, les pressions du patronat … gagnent en nombre, continuant un processus qui explique qu'aujourd'hui seulement 40% des salariés sont syndiqués. Or, ont-ils estimé, les courroies de transmission que sont les partis politiques et les syndicats sont essentiels pour prévenir d'éventuels dangers de parcours. Tout en convenant de l'utilité des syndicats et en affirmant le caractère universel et intangible de la liberté syndicale, Mimoun Bentaleb, Secrétaire général du ministère de l'Emploi et de la Formation professionnelle pense qu'il faut en aménager les conditions d'exercice. Et, que par exemple le droit de grève est en même temps qu'une prérogative, une obligation. Celle notamment de ne pas nuire à la liberté de travail d'autrui, à ses biens ou de mettre en péril la paix sociale. D'où la nécessité de réglementer le droit de grève. Evoqué pour la première fois en 1962, sans cesse remise sur le métier, cette réglementation est aujourd'hui énoncée comme une nécessité. La loi organique régissant l'arrêt de travail au motif de revendications sociales pourrait devenir effective bientôt. Pour Bentaleb, si elle participe du droit interne, elle doit également être conforme à la législation internationale. Ce que souhaite également Mohamed Trabelsi, le représentant de l'OMT qui s'est félicité de ce que le Maroc ait adopté la convention 87 sur la liberté syndicale et la protection du droit syndical. Selon lui, la logique a prévalu. Car il ne comprenait pas que le Maroc qui est à l'avant-garde dans le monde arabe pour ce qui est de la législation du travail, n'adopte pas une convention avec laquelle il est de fait en adéquation.