Le débat sur les films se poursuit à la 17ème édition du festival international du film méditerranéen de Tétouan, dont la clôture est prévue ce samedi. Après le colloque international réservé au film documentaire, ce genre a eu la chance d'être de nouveau au menu de débat des professionnels. «Les tortues ne meurent pas de vieillesse» se veut universel, d'après Hind Benchekroun, la co-réalisatrice du film avec Sami Mermer, metteur en scène turc. Le film aborde les problèmes de l'identité et des origines, pour affirmer, à travers des images s'entend, que les vieux ont leur place tout autant que les jeunes et que la vie ne s'arrête pas lorsqu'on vieillit. Au contraire. Sami Mermer a regretté l'absence des femmes dans le film, due à leur refus de comparaître devant la caméra, pour des raisons morales. « E viva le cinéma » est un film sur le cinéma lui-même, signale Mokhtar. C'est un plaidoyer en faveur du 7ème art et un voyage entre trois continents : l'Afrique, l'Amérique latine et l'Europe. Quant au rôle du cinéma, il consiste, en tant qu'outil artistique, à éveiller la conscience du spectateur. Le film n'est pourtant pas politique, il est plutôt la relation de rencontres humaines. Il aborde aussi le problème du piratage dont pâtit l'industrie cinématographique. «Je me suis lancé dans le cinéma par amour et passion. Peut-être est-ce la contagion de la caméra que je n'ai de cesse de manipuler. Mais cette fois comme réalisateur», précise Abdelilah ElJaouhary à propos de son film « Clics et Déclics ». Il a tenu à signaler qu'il a autofinancé son film, car, à son dire, le réalisateur ne devrait pas solliciter le soutien de l'Etat pour son premier film. Face à des critiques un peu acerbes, Abdelilah a fait preuve d'une grande capacité d'écoute, invitant les spectateurs à interpréter son film à leur gré. La seule chose dont il est presque sûr c'est que son film est « correct». « Le Clics et Declics » raconte l'histoire d'un quadragénaire, fortement imprégné par une longue tradition iconoclaste, mais qui est forcé de se prendre une photo pour obtenir son passeport et partir à la Mecque… Il découvre à sa grande surprise que la machine photographique possède sa propre métaphysique… Fini le débat et place à la projection. Le public a eu l'occasion de voir « La Bella Gente » de Ivano De Matteo qui relate l'histoire de Susanna, séduisante cinquantenaire, qui gagne sa vie comme psychologue dans un centre d'aide aux femmes battues. Elle est profondément bouleversée par le sort d'une jeune prostituée croisée sur la route. Révoltée par sa situation de femme qui se prostitue pour vivre, elle l'accueille chez elle, dans sa maison à la compagne. La jeune fille semble s'adapter à sa nouvelle vie, jusqu'à l'arrivée du fils de la famille. Un film à voir.