Vous êtes certainement nombreux à avoir remarquer qu'en cette période printanière qui est synonyme du retour des beaux jours, un grand nombre de personnes s'adonnent à toutes sortes de sports en plein air ou dans des salles bien équipées : jogging, Beach soccer, volley Ball, natation… Il n'y à qu'a faire un petit tour du côté de la corniche pour s'apercevoir que le nombre de ces sportifs est fort impressionnant. On ne court pas uniquement le Samedi ou le Dimanche, c'est tous les jours de la semaine et pour certains toute l'année, idem pour la pratique sportive en salle Mais alors qu'est-ce qui fait courir tout ce monde ? Quels sont les réels enjeux qui motivent les uns et les autres ? On peut certes avancer plusieurs raisons et arguments, par exemple rester en bonne forme physique, se sentir bien dans sa peau, débarrasser son corps de tout ce qui est toxique, prévenir certaines maladies… Devenir mince : une obsession intraitable La réponse, la vraie, je la dois à plusieurs personnes que j'ai interrogées. Pour certains, courir est devenu comme une seconde religion, ils ne peuvent pas concevoir un jour sans aller se défouler en faisant leur jogging. Pour les autres, c'est une habitude bien ancrée, une routine, un passe-temps favori, des moments agréables que l'on passe avec des copains, jogging, match de foot et trempette dans l'eau de mer, c'est la vie quoi. Pour d'autres, courir ou marcher un certain nombre de kilomètres par jour quand le temps le permet, sinon une à deux fois par semaine, vient en complément du régime qu'ils ou qu'elles suivent, et ce, afin de perdre du poids. A bien y regarder, et à bien y réfléchir, c'est cette dernière catégorie qui compose la grande majorité des sportifs et sportives du dimanche. Il est vrai que certains ont un excès de poids, d'autres sont carrément obèses. La grande majorité de ces dames et de ces messieurs n'ont qu'un seul et même objectif : devenir mince à n'importe quel prix. Je crois que l'on vit vraiment dans une société obsédée par le poids, par le corps: il faut être le plus mince possible, le plus jeune possible, le plus beau possible. La minceur : un phénomène de société De nos jours la représentation sociale collective du corps érige la minceur, voire la maigreur en modèle de beauté. Il n'y a qu'à voir le mode vestimentaire de notre jeunesse, les grandes enseignes n'ont pratiquement que les tailles mannequins que se soit pour les jeans, les pulls, les chemises… Ici et là, il n'y a pratiquement pas de tailles pour les personnes qui ont des excès de poids ou pour les obèses qui sont obligés de se faire tailler des habits à leurs tailles chez le tailleur. Il faut dire que les hommes sont moins hantés que les femmes par l'image que leur renvoie le miroir. C'est un fait, une réalité : la question du poids est au centre de la vie de plus d'une femme, elles veulent toutes maigrir car un corps mince est gage non seulement d'une meilleure santé, mais surtout de l'estime de soi, tout est question d'apparence. En matière de poids, les femmes semblent avoir intériorisé plus les préjugés discriminant les gros et valorisant les minces. Et justement au chapitre de l'apparence, les femmes sont plus fragiles que les hommes. Les jeunes filles, encore innocentes et inexpérimentées, pensent que leur seul atout est leur corps. Elles sont donc particulièrement vulnérables. Etre grosse ou disproportionnée pour une fille, constitue une faute identitaire majeure dans notre société. Entre 13 ans et 18 ans, plusieurs ont déjà suivi un régime amaigrissant pour obtenir ce corps mince, modèle unique qui s'impose à elles, dont le top model est le prototype, la meilleur image qui peut résumer ces propos reste selon moi celle des top modèles du magazine Caftan du Maroc . Cette plus grande sensibilité des femmes au culte de l'image, découle du fait que le corps est au centre de leur existence. Enfantement, allaitement, sexualité, tout passe par lui. Un marché qui rapporte gros Au Maroc , une étude transversale avec échantillonnage en grappe et stratification sur le milieu urbain/rural et le sexe a été menée en 2008 auprès d'un échantillon représentatif d'adultes marocains âgés de 18 ans et plus. Les données sociodémographiques (âge, niveau d'éducation et statut marital…) ont été recueillies à travers un questionnaire ainsi que des mesures anthropométriques. L'obésité a été définie par l'indice de masse corporel supérieur à 30 Kg par m2 .Au total, 2896 sujets ont été inclus. La prévalence de l'obésité était de 13,5 %. Ces chiffres ont certainement connu une hausse depuis, ce qui bien entendu engendre une demande de soins spécialisés, de consultations, de conseils nutritionnels, d'activité physique adaptée à chaque cas… Il va de soi que c'est là un marché non négligeable, une clientèle qui rapporte eu égard aux conditions socio-économiques des uns et des autres qui se situent au-dessus de la moyenne. Tout ce beau monde n'a qu'une même et seule idée en tète : Maigrir à n'importe quel prix. Face à la demande, les pratiques d'amaigrissement, à côté des cabinets de médecins spécialistes ou généralistes qui n'hésitent pas à mettre bien en vue sur leurs plaques : amaigrissement, régimes minceur…, il y toute une gamme de produits vendus en pharmacie qui vous coupent l'appétit ou qui brulent vos calories. Il y a aussi les magazines, les revues, les sites et des émissions Tv et radio qui vous expliquent comment maigrir et avoir un corps de mannequin, c'est tout simplement du délire à grande échelle. Certaines femmes, mais aussi des hommes feraient n'importe quoi pour voir disparaître les bourrelets disgracieux. Certains décident de recommencer le sport, d'autres se laissent séduire par les méthodes moins contraignantes proposées par la publicité. C'est un businesse qui rapporte énormément d'argent, mais dont les résultats sont mitigés pour ne pas dire nuls car un grand nombre de ces régimes ne sont au fait que des attrapes nigauds destinés à soulager les bourses des personnes incrédules qui se laissent facilement arnaquer. Des cockails dangereux C'est là le réel danger auquel il convient de faire très attention, ainsi des pratiques qui se sont considérablement développées, le plus souvent sans suivi médical, conduisent parfois à de graves excès. En effet, la quête de la minceur est susceptible d'entraîner des troubles du comportement alimentaire, notamment chez les personnes les plus vulnérables et les adolescents. Il est indispensable de consulter un spécialiste de la perte de poids et de refuser énergiquement les prescriptions médicamenteuses qui, sous couvert de gélules homéopathiques, proposent des produits dangereux pour votre santé physique et psychique. Le cocktail est pratiquement toujours le même, sous des appellations souvent différentes : prenez un peu d'extrait thyroïdien, ajoutez-y quelques médicaments anti-angoisses, côtoyant d'ailleurs leur «antidotes» sous la forme d'amphétamines, quelques laxatifs, diurétiques. Attention danger! Il est important de refuser les «formules miracles» et les régimes «minute» à base d'ananas, citron et les jeûnes... qui n'apportent pas de réponses dignes d'intérêt. Seul le déséquilibre biologique qu'ils entraînent peut vous faire maigrir. Agir avec mesure Arrêtez de déclarer une guerre continuelle contre la nourriture ! Ne vivez plus avec cette peur obsessionnelle de grossir. Il Faut accepter sa nature, ses imperfections, c'est tellement plus épanouissant. Pour terminer, sachez mesdames et messieurs que se sentir bien dans son corps, c'est se sentir bien dans sa tête et inversement. Alors prenez soin de votre corps, mais avec délicatesse et gentillesse.