La franchise du Secrétaire Général du PPS a encore surpris l'auditoire qui s'était déplacé nombreux pour écouter les propositions faites par le Parti à la Commission Consultative de la révision de la Constitution (CCRA). A une question sur la prise en compte des attentes révélées par le mouvement des jeunes dans ces propositions, il a déclaré que le PPS étant une formation politique qui a toujours cru dans le dialogue et l'échange au point d'en faire une pratique permanente, ne pouvait ignorer les aspirations à la démocratie et à l'égalité des chances d'un grand nombre de citoyens et, il s'en est donc inspiré. D'autant plus, a-t-il ajouté, qu'un grand nombre d'entre elles rejoignent ce pour quoi le PPS a milité depuis au moins 1975. Au parti, nous sommes donc heureux de ce que les générations montantes renforcent le rang des forces progressistes, a-t-il affirmé en substance. Nabil Benabdallah a adopté un cheminement de pensée similaire quand il a placé les propositions du PPS concernant la révision de la Constitution dans la lignée de l'action militante du Parti depuis 1946 ; année au cours de laquelle il a été pratiquement le seul à demander la constitution d'un Etat démocratique au Maroc. Ce que nous proposons aujourd'hui est donc la suite logique d'un processus cumulatif dont les apports ont fini par s'inscrire dans nos gènes, a-t-il dit. En sorte, a-t-il ajouté, que le souhait que nous exprimons à travers nos propositions d'une Monarchie parlementaire démocratique et moderniste, participe d'une synthèse des particularités historiques de notre peuple ainsi que de la conviction que c'est la meilleure forme de gouvernement pour notre pays à l'heure actuelle et la plus adaptée à son contexte. Les spécificités nationales imposent donc un cadre monarchique dans lequel le Roi en sa qualité d'Amir Almoumine et de chef de l'Etat, est l'institution centrale qui symbolise l'unité, fixe les grandes orientations, garantit l'intégrité du territoire et la souveraineté de la Nation, arbitre la vie politique et préserve la religion contre les dérives, a-t-il déclaré. Le PPS a dit Nabil Benabdallah, pose que la souveraineté est l'apanage du peuple qui l'exerce directement ou par l'intermédiaire de ses élus qu'il désigne au moyen du suffrage universel direct. Il pose également que le pouvoir exécutif est du ressort du Premier ministre qui coiffe un gouvernement comptable de ses actions devant la Nation. Il plaide en outre pour un Parlement aux attributions élargies, englobant notamment la décision dans tous les domaines qui engagent les finances de l'Etat ou les relations avec l'étranger. En fait, a-t-il laissé entendre, ce qui sous-tend nos propositions, c'est la solidarité et la coopération entre les différentes chevilles ouvrières de l'appareil de l'Etat dont la mission essentielle reste la bonne gouvernance. Le SG du Parti a en outre cité dans le détail quelques unes des propositions avancées par le Parti dans le cadre de la révision constitutionnelle -dont, a-t-il dit, le but ultime est en fait, la rédaction d'une nouvelle constitution. C'est ainsi qu'il a parlé de l'institutionnalisation de la vie publique et des droits de l'individu, de la solidarité pour améliorer le niveau de vie des démunis et de la promotion du rôle des femmes et des jeunes dans la prise de décision dans un cadre caractérisé par une démocratie participative. Les propositions du PPS dans le cadre de la révision constitutionnelle préconisent en outre deux mesures qui n'ont pas manqué de susciter l'intérêt de l'auditoire Mardi matin à Rabat au cours de la conférence du Secrétaire général : l'adoption de l'Amazigh comme deuxième langue officielle et l'abolition de la peine de mort. Nous reviendrons dans nos prochaines éditions pour de plus amples détails sur les propositions du PPS soumises à la Commission consultative de révision de la Constitution.