S'il est bien admis que “le talent n'attend pas l'âge”, cet adage n'est que fort à propos concernant la jeune artiste peintre Mariam Souâli Bouzid, dont l'engouement pour la peinture, les couleurs et les représentations esthétiques ne faisait pas mystère depuis sa tendre enfance, tout à la fois pour son entourage que pour le gotha artistique de la ville du Détroit. Native de Targuist, terreau de multiples formes d'expression plastiques, Mariam Souâli Bouzid s'est nourrie dans ce vivier foisonnant de créativité, se découvrant très tôt des penchants marqués pour la peinture paysagiste, portée par sa sensibilité à fleur de peau pour les spectres variés de couleurs, de décors et de tons qui font la singularité de la ville et de ses reliefs environnants. Sa vocation artistique a éclos au temps même de sa fréquentation des bancs de l'école au point que son directeur et ses instituteurs l'étiquetaient du sobriquet “la plasticienne de la classe”. Cette vocation allait pratiquement se révéler à pleine mesure, lorsqu'elle est entrée à l'Institut des Beaux-arts de Tétouan, où, dit-elle, “j'ai pénétré dans le monde plastique au sens vrai du terme, car tout mon temps était spécialement dédié à la peinture”. Elle y a découvert plusieurs artistes du Maroc et d'ailleurs et surtout, dit-elle, “j'ai fait la découverte des anciens artistes de l'école du Nord”, ce qui a suscité chez elle, une sorte de “communion avec l'esprit de cette peinture”, où elle voit exactement le reflet de ce qu'elle ressentait dans ses tréfonds. “J'y ai retrouvé le même esprit: j'aimais les mêmes couleurs, peut-être parce qu'on a tous vécu sous le même toit du Nord. Aussi, je ne peux jamais oublier les cours de dessin et de peinture rigoureux mais aussi ludiques et pleins de liberté qu'on partageait avec les professeurs à l'Institut des Beaux-arts”, se remémore-t-elle. Bien qu'étrennant à peine l'âge de la prime jeunesse, Mariam Souali Bouzid semble avoir atteint un degré mature dans le maniement de son pinceau, même si, dit-elle, elle n'est “en fin du compte, qu'au début de ma carrière artistique”, et que la peinture est “un très long couloir”, “un très long voyage”, infini. Sa peinture a, petit à petit, évolué vers un style frappé du sceau de la singularité qui se caractérise par une fusion de ce qui est expressionniste, impressionniste et surréel: “dans le même tableau, il y a plus ou moins une combinaison des aspects de ces trois mouvements”, confesse-t-elle. L'homme et la nature, avec la diversité de leurs expressions, sont à cet égard les deux sujets qui dominent ses tableaux. “C'est encore plus le rapport entre ces deux existences qui me pousse à réfléchir artistiquement”, confie l'artiste, avouant “une prédilection pour les grandes dimensions” qui lui donnent à “fusionner souvent les différentes techniques sur la même toile”. Mariam Souâli Bouzid reconnaît des affinités avec son professeur et artiste peintre, Mohamed Jaâmati, dont elle a visité récemment l'atelier où elle a été étonné par “le foisonnement de ses toiles achevées et inachevées: des chefs-d'œuvre de couleurs pleines de douceur, de sérénité “. Les deux artistes se sont découvert en fait “une grande connivence artistique et poétique” au point qu'ils ont décidé d'exposer ensemble. C'est en concrétisation de cette convergence, que la galerie de la Fondation Mohammed VI pour la promotion des œuvres sociales de l'éducation et de la formation de Rabat, s'est prêtée gracieusement, il n'y a pas longtemps, à l'exposition qui a groupé les œuvres des deux artistes. Autre agora habituelle des artistes du Détroit, le Centre culturel Ibn Khaldoun à Tanger, s'inscrit également dans l'agenda de l'artiste Mariam Souâli Bouzid, comme la prochaine étape de sa rencontre avec le public à l'occasion de l'exposition des œuvres de la plasticienne qu'abritera cet espace sous l'intitulé “Fenêtre sur l'Homme et la nature” à partir du 18 courant.