Qu'est ce qui arrive à l'athlétisme marocain ces dernières saisons. Il n'est plus performant. Il n'est plus rassurant. Il ne cumule que les contreperformances dans diverses manifestations internationales. Les derniers revers sont à enregistrer en Espagne lors des championnats du monde de cross-country, dimanche, à Punta Umbria au sud du pays. Encore une fois, les athlètes marocains sont restés fidèles à leurs séries noires dans ces Mondiaux de Cross country. C'est pour la quatrième fois d'affilée qu'ils n'arrivent pas à faire l'essentiel avec une simple place sur le podium. Cette année, malgré une participation marocaine à toutes les épreuves au programme (juniors et seniors hommes et dames), rien n'a été réussi. Rien à signaler à moins d'évoquer, encore une fois, le leitmotiv traditionnel d'avoir plus d'expérience pour les jeunes athlètes marocains appelés à assurer la relève. Seules les sélections des juniors ont pu, plus ou moins, émerger du lot. La meilleure performance est à mettre à l'actif des juniors garçons qui ont fait comme lors de l'édition précédente en 2010 en Pologne, avec une 5e place au classement général en 2011 en Espagne, avec le premier marocain, Soufiane Boukantar, entré à la 18e place. Les juniors filles absentes lors de l'édition écoulée ont, quant à elles, terminé en 8e position avec l'arrivée de la première marocaine, Fadwa Sidi Maddane, à la 31e place. Les sélections des séniors ont tout simplement brillé par leur piètre prestation, les hommes ont terminé les 12 kms à la 13e place et les femmes se sont classées à la 11e place à l'issue d'une course de 8 Kms. Voilà en tout et pour tout le bilan décevant des athlètes marocains au terme de ces Mondiaux 2011 dominés par les Kenyans qui ont raflé la plus grande moisson des médailles, onze au total, conservant ainsi leur titre de l'édition 2010 avec quatorze médailles. Derrière eux, viennent les Ethiopiens en seconde place avec sept médailles dont 2 en or, suivi des Ougandais, des Etats-Unis et des Japonais qui ont partagé les médailles restantes en argent et en bronze. Les athlètes marocains sont donc toujours à l'arrière plan derrière les meilleurs d'Afrique comme les Kenyans, les Ethiopiens et même les Ougandais qui prennent le meilleur sur de grandes nations comme les Américains. On est encore loin des exploits d'hier quand les athlètes marocains totalisèrent la moisson de 33 médailles dont 3 en or, 13 en argent et 17 en bronze, à travers les différentes participations aux Mondiaux de cross-country. On est encore loin de la période de Khalid Sekah qui a enlevé le métal précieux en 1990 à Aix-les-Bains en France et en 1991 à Anvers e Belgique, ainsi que celle de la sélection marocaine féminine de cross court à l'édition de Marrakech en 1998. Une période gravée en or dans la mémoire marocaine avec les exploits individuels de Abdeslam Radi au crosse et en athlétisme, à Jawad Gharib, en passant par Saïd Aouita, Nawal El Moutawakil, Hicham El Guerrouj, Nezha Bidouane, Salah Hissou, Brahim Boutayeb, Ali Ezzine, Zahra Ouaziz… et la liste est longue avant d'arriver à ceux actuels avec Amine Laâlou, Abdelaâti Iguider, Halima Hachlaf, Hasna Benhassi… Hier c'était la belle époque grâce à des athlètes qui ont réussi pleinement et qui ont marqué différentes grandes manifestations internationales… avec peu de moyens. Aujourd'hui, pas encore de résultats concrets sachant bien que les moyens sont là. Alors qu'arrive-t-il à l'athlétisme marocain qui tarde encore à rebondir… ? Est-ce un problème de formation, d'encadrement et de temps à donner aux jeunes pour une éventuelle relance… ? Ou bien s'agit-il d'une instance fédérale et avec elle toutes ses composantes (ligues, clubs, associations, dirigeants et encadreurs) qui sont appelés à revoir leurs cartes et leurs stratégies… ? Est-ce un problème de dopage qui a freiné et sanctionné plusieurs de nos athlètes… ? Jusqu'à quand, l'athlétisme marocain en général et le cross country en particulier resteront loin des performances de jadis à l'échelon africain et aussi mondial face aux géants, les Kenyans et les Ethiopiens toujours aux premières loges… ? Aux responsables marocains dont les nouveaux dirigeants de la FRMA de répondre.