On ne sait pas le nombre exact de grands taxis en service dans les villes de Rabat et de Salé. Dans le silence des textes et eu égard au mutisme des responsables, on avance qu'ils sont au nombre de trois mille. De fait, des grands taxis on en trouve dans toutes les aires de stationnement du centre – ville. Mais alors que les longues files dont ils offrent le spectacle eussent dû apaiser les craintes de difficultés de déplacement des citoyens, en ce qu'ils auraient dû offrir soutien aux autobus, c'est le contraire qui est vrai. En fait, les grands taxis ne suscitent pas la sympathie. Beaucoup de leurs usagers pensent leur nombre eut dû les destiner à plus d'efficacité en matière de mobilité des citadins. En clair, le monde des grands taxis connait un gaspillage qui obère grandement leur rendu de service public. Alors, devant le constat de foules courant après des taxis dont les chauffeurs ne cachent pas souvent leur ravissement de l'aubaine, les interrogations se multiplient à l'envi. Première question : pourquoi alors qu'on dit y en avoir autant ne suffisent-ils pas à la tâche. En particulier aux heures de pointe quand les bus sont complets dès la station de départ ? Une première réponse veut que les grands taxis ne soient pas obligés de prendre du service chaque jour. Qu'il leur est loisible de ne pas pointer et donc, de ne pas travailler. Cette faculté reconnue aux grands taxis de ne pas entrer en lice et de s'absenter à leur guise, pourrait quotidiennement touché entre dix et vingt pour cent de l'effectif total. En sorte qu'il n'y aurait plus qu'environ 2500 engins en circulation chaque jour. Mais il y a pire : sur ce parc roulant, il en est qui observe ce qu'ils estiment être des pauses forcées aux heures de grand affluence. On a ainsi vu des chauffeurs garer leur véhicule à ces heures-là en attendant que la circulation automobile devienne plus fluide. Deuxième réponse, les grands taxis ne sont pas tenus à un itinéraire fixe ; ce qui les autorise – sauf ceux dits grands routiers qui vont dans d'autres villes - à changer de cap selon leur désir. Résultat : il s'opère une espèce d'écrémage qui fait que souvent on en trouve plus sur les lignes rentables que sur celles réputées à petits prix. D'où la proposition, ne faut-il pas personnaliser les grands taxis ? Des Slaouis, eux qui ont souvent recours à ce moyen de locomotion le pensent qui disent qu'il faut peut être songer à franchir le pas. Comment ? En mettant les chauffeurs de grands taxis devant leurs responsabilités et en leur enjoignant de choisir leur ligne une fois pour toutes. Ce choix fait, il sera toujours loisible aux services de tutelle de le marquer barrant les ailes des véhicules d'une ligne de couleur distinctive. L'idée est bonne, cependant sa mise en pratique ne va pas sans poser problème. Le syndicat des grands taxis est assez puissant pour freiner l'initiative des quatre fers. L'exemple de Casablanca où les manifestations- escargot qui ont ralenti la circulation automobile sur de grandes distances est encore présent à l'esprit. Pas sûr donc que l'idée de la personnalisation passe. Rabat - Ahmed Laâroussi Point de mire Menace sur la Maamora La forêt de la Maamora, l'un des derniers bastions verts entourant les villes de Rabat et de Salé, fait peau de chagrin. Face aux assauts du bâti, le chêne liège de notoriété publique ne cesse de reculer. Encore dernièrement, de larges aires recouvertes par la forêt ont été défrichées au profit de grands projets immobiliers. Au rythme auquel progresse de telles initiatives, on craint le pire pour l'un des poumons des villes de Rabat et de Salé. Après la construction par la société édificatrice de Sala Aljadida d'un ensemble comprenant une zone d'immeubles de deux étages jouxtant une autre réservée aux villas de standing, ce sont les opérateurs privés qui ont sauté sur l'aubaine. Après avoir pris option sur une large part de la lisière de la forêt et l'avoir viabilisée, un grand promoteur immobilier y propose des lots pour villas. Il n'est pas le seul à défricher. Le secteur public s'y est mis également et plusieurs projets de recasement d'habitants d'autres zones de Salé ou de Rabat y ont vu le jour. En sorte que si le rythme ne désempare pas, la Maamora aura rétréci à l'usage. Pour le moment, seuls les riverains se soucient de ces coupes claires. Les autorités qui veillent sur l'environnement et sur les espaces verts restent, quant à elles, étrangement muettes sur un sujet qui aurait du les interpeller. Alors les habitants parlent avec nostalgie des temps où leurs quartiers étaient bons à vivre. Ces temps naguère où Sala Aljadida, pour ne citer qu'elle, était un oasis de paix que leur enviaient leurs concitoyens des autres quartiers des « villes jumelles » bordant le Bouregreg. Promoteurs privés d'un côté, secteur public de l'autre, les deux allant de conserve sur des chemins où l'herbe ne repoussera plus, Rbatis et Slaouis et plutôt ces derniers que les autres, se demandent où tout cela va-t-il mener. Des murs faisant face à d'autres murs, sans arbre pour faire écran, ce n'est pas ce qu'ils avaient espéré quand ils avaient élu domicile dans ces lieux initialement promis à un autre rang que celui de ville-dortoir. Une ville – dortoir, qui en faisant chaque jour litière de vert, éloigne d'autant des habitants de la banlieue, la perspective de se ressourcer à moindre frais. Car, la forêt s'éloigne chaque jour des quartiers de la périphérie et, pour y accéder, c'est souvent chose plus que malaisée. Cependant ce rouleau compresseur de béton armé qui avance inexorablement sur l'arbre serait justifié si, dans sa précipitation à couvrir les terres les moins chères, il ne laissait subsister sur son passage des grumeaux de terrains nus. Et c'est à ce niveau que le bât blesse plus profondément. Si la spéculation n'avait pas joué à plein, la lisière de la Maamora serait encore sauve des attaques du bâtiment. A.L Pignon sur rue Semaines du film européen Retour sur les écrans des salles de Rabat des films européens. Après une longue absence, l'un des plus vieux et des plus typés cinéma du monde revient dans le cadre d'une dizaine organisée du 21 février au 2 mars. Première projection : celle de « Potiche », un film de François Ozon avec Catherine Deneuve et Gérard Depardieu, deux montres sacrés du cinéma français. Un départ sur les chapeaux de roues pour cette vingtième édition. Mawazine collectionne les stars Le festival Mawazine n'en finit pas d'inviter les grands du show-biz. Après Joe Cocker, Shakira, Nass El Ghiwan et d'autres de non moins grande renommée, c'est au tour de Roger Hodgson à prendre option sur la 10ème édition du festival. Edgar Hodgson est le créateur de Supertramp. Il se produit pour la toute première fois au Maroc où il donnera le 22 mai prochain un concert avec l'Orchestre Symphonique Royal. Ce sera au Théâtre Mohammed V de Rabat. Des employés de mutuelles auditionnés par la justice La chambre criminelle près la Cour d'appel de Salé qui connait des crimes financiers a auditionné une première fournée de témoins susceptibles de l'informer sur les tenants de l'affaire dite de la Mutuelle Générale des Administration Publiques (MGAP). D'autres témoins devraient comparaitre au cours de cette semaine devant la cour . Parmi elles les personnes qui ont réalisé l'expertise technique et comptable du système informatique de la mutuelle. Les transports de Salé en ébullition Les travailleurs dans le secteur des transports à Salé s'émeuvent de ce que leurs revendications n'aient pas été satisfaites par les services de la préfecture. Selon eux, l'entrée en vigueur du nouveau code de la route et la prochaine mise en service du tramway impose l'examen de leur cahier revendicatif. Les chauffeurs et propriétaires des grands taxis s'insurgent en outre contre le fait qu'on veuille leur imposer de travailler avec une société de droit privé pour ce qui est du permis biométrique. Flash Flash Flash Flash Flash Flash Flash Flash Grève des médecins internesLes médecins internes et résidents des hôpitaux du Maroc entrent en grève ce vendredi. Un arrêt de travail qui devrait paralyser tous les services hormis ces de la réanimation et des urgences. Internes et résidents envisagent en outre d'observer des sit-in dans tous les CHU pour protester contre la reculade de leur ministère de tutelle, accusé selon eux d'être revenu sur les termes de l'accord conclu avec eux concernant l'équivalence des diplômes et l'intégration directe dans le secteur public dès la première année… Festival du rire à la Debbouze et à la Gad El Maleh Le deuxième festival international du rire aura lieu en juin prochain à Marrakech. Comme le premier du genre, il sera organisé à l'initiative de Jamal Debbouze, dont les invitations à participation auraient été déjà acceptées par quelques uns des grands noms de l'humour français. On parle de Florence Foresti, Gad El Maleh, Arthur… A l'instar de ce qu'il en est du festival de Montréal, cette deuxième édition du festival de Marrakech offre aux jeunes humoristes l'opportunité de faire preuve de leurs talents devant le public. Le maire de Salé en ballotage La justice n'a pas encore dit son mot dans l'affaire de Nour Eddine Lazrak, le maire de Salé auditionné dans le cadre d'un scandale immobilier dans sa ville, que les pronostics vont bon train sur le nom de son éventuel successeur. On parle à ce propos de tractations aux cours desquelles aurait été avancé le nom de Driss Sentissi, l'ancien maire de la ville. De même qu'auraient été cités son frère Omar et l'istiqlalien Abdelkader Kihel. Selon certaines sources, c'est ce dernier pronostic qui aurait le plus de chances de se réaliser. Les rameaux du Ramed En annonçant la généralisation du Régime d'Assistance Médicale des Economiquement Démunis (RAMED) au cours de cette année, la ministre de la Santé a suscité l'intérêt des milieux associatifs de Rabat et de Salé. Dans cette dernière ville en effet, les économiquement faibles sont légion et tous espèrent grand bien de la ramification du RAMED. Les associations, quant à elles, sont plus prudentes. Echaudées par l'AMO, l'obligatoire assistance médicale plus prompte à ponctionner les modestes revenus qu'à rembourser les frais médicaux, elles attendent de voir l'usage qui sera fait du nouveau mécanisme social. Conditions de travail dans les légations et les instituts français Les employés locaux haussent le ton A peine annoncée, la nouvelle saison culturelle française est déjà menacée par des événements contraires. Devant ce qu'ils estiment être des atermoiements à la satisfaction de leurs revendications salariales, les personnels des légations et des instituts français au Maroc menacent de revenir à la grève. Ils avaient déjà observé des arrêts de travail dans le passé dont, du fait de sa médiatisation, le dernier a particulièrement retenu l'attention.. Selon certaines sources, les quelque 500 employés des structures culturelles et diplomatiques françaises au Maroc réclament des augmentations de salaires avec revalorisation immédiate de 5% et un treizième mois. Ils dénonceront également la pratique de ce qu'ils ont appelé l'attribution inégalitaire des revenus en fonction des statuts et revendiquent un traitement égalitaire avec leurs collègues français. Ils exigent enfin la refonte des grilles salariales qui leur sont appliquées et qu'ils estiment ne pas être conformes aux pratiques européennes elles mêmes. L'ambassade qui réfute l'argument de l'inégalité du traitement entre ses employés excipe du fait que ce n'est pas la nationalité qui fonde le statut, mais que c'est le contrat qui distingue entre le local et l'expatrié. Pour le moment les discussions sont au point mort. Au sortir d'une réunion jeudi dernier avec des responsables de l'ambassade, les salariés marocains dépités ont dit leur attention de revenir à la grève et au sit-in afin d'inciter leur employeur à composition. Vieux problème, toujours remis sur le métier, l'affaire des conditions de travail des employés locaux dans les légations et les instituts français a connu un tournant, quand, en 2008 en France, le Syndicat unitaire des personnels du ministère des Affaires étrangères relevant de la Fédération syndicale unitaire a dit son empathie à l'endroit des personnels de la diplomatie et de la culture française au Maroc. Pour le secrétaire général de ce syndicat, ambassade, consulats et instituts ont de quoi satisfaire les revendications de leurs employés locaux puisque les cours dispensés par les instituts français au Maroc permettent d'engranger des gains colossaux. De fait, les prix pratiqués par ces instituts – dont au demeurant l'enseignement est sans commune mesure avec le meilleur de ce qui se fait par les autres intervenants dans le domaine - sont prohibitifs. Encore dernièrement, des parents d'élèves se sont insurgés contre une nouvelle hausse de ces prix en organisant diverses marches de protestation. A chaque jour suffit sa peine... Les enseignants détenteurs d'une licence n'en finissent pas de manifester. Ce dimanche, ils étaient encore à dire leurs doléances dans le centre-ville de Rabat. Après avoir crié leurs revendications sous les fenêtres de leur ministère de tutelle, ils ont frappé à la porte du Parlement, pourtant en vacance. Pourvu qu'on ne leur oppose pas également porte close dans leur quête de travail. ( Photo Redouane Moussa. )