Des centaines de faux permis de confiance circulent dans la ville de Salé. Face à cette situation qui porte préjudice aux chauffeurs de taxis qui possèdent de vrai permis, les taxis drivers de Salé envisagent de créer une association nationale qui défendra leur intérêt. Plus de 4 600 permis de confiance circulent dans la ville de Salé, pour un parc de 2300 taxis dont 700 grands taxis qui font la navette entre Rabat et Salé, sans compter ceux de la capitale qui en compte autant sinon plus que Salé. Face à cette situation, les chauffeurs de taxi de Salé viennent de donner le signal d'alarme pour appeler les autorités à plus de transparence dans la délivrance de permis de confiance. Selon une source syndicale à Salé, il y a plusieurs faux permis de confiance qui circulent dans la ville. Normalement, il doit y avoir 3 permis de confiance délivrés pour un taxi en circulation, mais aujourd'hui on est bien loin de ce chiffre. Les chauffeurs de taxi qui se sont réunis, le 9 novembre à Rabat pour constituer une association nationale qui défend leur intérêt, dénoncent aussi la corruption et le chantage dont ils sont victimes de la part des autorités locales. Il faut dire que les taxis drivers ont une mauvaise réputation chez les usagers de la route. Dernièrement, le responsable du poste de contrôle des taxis à Salé a été relevé de ses fonctions, selon une source proche du dossier, les chauffeurs de taxi se sont plaints d'un bakchich qu'ils devaient payer à chaque opération de pointage. La somme était fixée à 5 DH le taxi. L'assainissement de ce poste de contrôle a été vivement salué par les chauffeurs de taxi. Selon Mohamed Tarek Sbai président de l'Instance Nationale de préservation de l'argent publique au Maroc, pour l'instant ce genre de pratique n'est plus d'usage. En effet, les attributions du bureau des taxis sont claires mais les usagers ne le savent pas. Un client a le droit de relever le numéro du taxi et de porter plainte contre les infractions du chauffeur au bureau des taxis situé dans chaque préfecture. Après chaque plainte, le chauffeur de taxi est convoqué, un rapport est rédigé par un fonctionnaire de police et envoyé par la suite à la Wilaya. Une commission disciplinaire qui se compose d'un représentant de la wilaya et d'un représentant de la sûreté nationale se réunit deux fois par semaine pour traiter ce genre de litiges. Des sanctions répressives sont prévues dans le code des taxis. Dans le cas où le chauffeur ne respecterait pas le client, il risque d'avoir un avertissement ou un retrait du permis de confiance. Les chauffeurs de taxis de Salé ne veulent pas uniquement dénoncer la corruption, ils veulent aussi soulever la menace qui pèse sur leur gagne pain avec l'arrivée du tramway. Pour l'instant la préfecture de Salé a gelé la délivrance des permis de confiance, en ce qui concerne les agréments de taxis, ils ont été gelés depuis 2003. Selon une source bien informée l'Agence d'aménagement du Bouregreg a été derrière cette décision pour réguler le flux de la circulation dans le cadre de l'entrée en service de la ligne du tramway Rabat-Salé. Mais en contrepartie, des nouveaux permis de confiance ont été délivrés sans aucune base légale, moyennant des sommes variant entre 5 000 et 10 000 de DH. Les chauffeurs de taxis, dénoncent aussi leur exploitation pour des fins électorales. Ainsi lorsque les permis sont retirés après une effraction, des conseillers communaux interviennent auprès de la police pour remettre les permis retirés aux chauffeurs sanctionnés. Cette intervention n'est pas gratuite, les conseillers demandaient en contre partie de faire campagne pour un candidat aux élections législatives de 2007. Ce même candidat a d'autres casquettes, il est maire, député, entrepreneur et mécène.