Les Etats-Unis vont mener «prochainement» des manoeuvres navales, dont des exercices anti-sous-marins, avec la Corée du Sud, à la suite de l'attaque d'une corvette sud-coréenne attribuée à la Corée du Nord, a indiqué lundi le Pentagone. La décision de mener ces manoeuvres «découle des conclusions de l'enquête sur cet incident», a déclaré à la presse un porte-parole du Pentagone, Bryan Whitman, en référence au naufrage du Cheonan. Le porte-parole a refusé de préciser où aurait lieu cet «important» exercice, mais il a dit qu'il se déroulerait «prochainement» et serait conduit dans le cadre de l'Initiative de sécurité contre la prolifération (PSI), élaborée pour lutter contre le trafic d'armes de destruction massive. Bryan Whitman a également indiqué que l'administration Obama restait engagée, malgré l'incident, à transmettre à Séoul le commandement des forces sud-coréennes en cas de guerre en avril 2012. «Il n'y a pas eu de décision de changer de date», a-t-il assuré. Le président américain Barack Obama a donné l'ordre aux militaires américains de travailler étroitement avec les militaires sud-coréens afin d'aider Séoul «à dissuader» la Corée du Nord de commettre de nouvelles agressions, a annoncé la Maison Blanche tôt lundi. Le secrétaire à la Défense américain, Robert Gates, devrait discuter de l'affaire mardi avec son homologue japonais, Toshimi Kitazawa. Jeudi, le chef d'état-major interarmées américain, l'amiral Mike Mullen, avait indiqué que les 28.000 soldats américains stationnés en Corée du Sud n'avaient pas été placés en état d'alerte. Une enquête internationale sur la cause du naufrage qui a entraîné la mort de 46 marins, le 26 mars au large de l'île de Baengnyeong, près de la frontière maritime avec la Corée du Nord, a conclu jeudi à un tir de torpille par un sous-marin nord-coréen. La Corée du Nord pour sa part avait accusé Séoul d'avoir «fabriqué» des preuves et affirmé que les deux pays étaient désormais «proches de la guerre». Dans le même cadre, le numéro un nord-coréen Kim Jong-Il a placé son armée en état d'alerte alors que la Corée du Nord est accusée d'avoir coulé un navire de guerre sud-coréen, selon des transfuges nord-coréens. L'ordre a été donné jeudi dernier, le jour où les conclusions d'une enquête internationale mettant directement en cause le Nord ont été rendues publiques, a assuré un groupe de transfuges nord-coréens basés en Corée du Sud, le North Korea Intellectual Solidarity (NKIS). Les services secrets sud-coréens ont indiqué qu'ils vérifiaient l'information. Selon NKIS, le vice-ministre nord-coréen en charge de la défense nationale, O Kuk-Ryol, a annoncé à la radio que Kim Jong-Il avait placé l'armée en état d'alerte. «L'Amérique et la Corée du Sud cherchent à se venger en nous impliquant dans l'incident du Cheonan. C'est une conspiration de l'Amérique, du Japon et de la Corée du Sud pour nous isoler et nous tuer», a déclaré le vice-ministre, selon une source citée par NKIS. Selon cette source, le parti unique au pouvoir, le parti des Travailleurs coréens, a donné l'ordre d'organiser d'immenses manifestations sous le slogan «Revanche pour revanche, guerre pour guerre». Les personnels de sécurité et les réservistes ont également reçu l'ordre de revêtir leurs uniformes. La Corée du Sud a promis lundi de «faire payer» à Pyongyang «le prix» du naufrage de sa corvette Cheonan en demandant de nouvelles sanctions à l'ONU et en suspendant les échanges commerciaux avec son voisin. Une enquête internationale sur la cause du naufrage qui a entraîné la mort de 46 marins, le 26 mars au large de l'île de Baengnyeong, près de la frontière maritime avec la Corée du Nord, a conclu jeudi à un tir de torpille par un sous-marin nord-coréen. La Corée du Nord pour sa part avait accusé Séoul d'avoir «fabriqué» des preuves et affirmé que les deux pays étaient désormais «proches de la guerre».