La filiale d‘AKWA Group a reçu le feu vert du CDVM, le gendarme de la Place, pour son programme d'émission de billets de trésorerie -BT- d'un montant de 200 millions de DH. D'une valeur nominale de 100.000 DH, le BT est émis pour une maturité de 10 jours à 12 mois, à un taux d'intérêt qui sera déterminé par les conditions du marché. L'opération est diligentée par BMCE Bank et a pour objectifs, précise-t-on dans la note d'information, d'optimiser le coût de financement à court terme et de faire face aux besoins de trésorerie ponctuels induits par les variations de besoin en fonds de roulement. Acteur de poids sur le marché des gaz industriels, Maghreb Oxygène a émis trois emprunts obligataires par le passé. La première émission, en 2002, portait sur un montant de 50 millions DH de maturité 3 ans tandis que la deuxième, en 2005, était de maturité 5 ans, également pour 50 millions DH et dont le remboursement devait intervenir en septembre 2010. La troisième émission, en 2010, portait sur un montant de 100 millions DH avec une maturité de 5 ans et dont le remboursement interviendra en juillet 2015. Appartenant à un grand groupe opérant dans le secteur de gaz et pétrole, Maghreb Oxygène bénéficie d'une signature de qualité auprès de ses créanciers. Après son introduction en Bourse en 1999 (par augmentation de capital au prix de 176 DH l'action), les actionnaires de référence (les deux familles Akhannouch et Wakrim) ont cédé 10% du capital à des investisseurs institutionnels (Atlanta, RMA Watanya et CDG) dans le cadre d'un placement privé. Un résultat net en hausse de 60% Au 30 juin 2010, le chiffre d'affaires de la société n'a pas beaucoup bougé, stabilisé aux alentours de 105 millions DH. 2009 fut une année mitigée pour le groupe. N'empêche, la marge commerciale 2009 a enregistré une progression de 5% à 17,3 millions DH, en dépit d'une baisse de l'activité. La production était en progression de 3,7% à 155 millions DH Au premier semestre, la consommation de Maghreb Oxygène a augmenté de 4,9% par rapport au 30 juin 2009 à 44 millions DH (vs 41,9 millions au 30 juin 2009). Cette évolution s'explique principalement par la croissance de 11,2% des achats consommés de matières et fournitures à 25,6 millions DH, induite par la hausse du coût de certaines matières premières au 1er semestre 2010 (acier et butane notamment). D'après les analystes de BMCE Bank, la croissance annuelle moyenne de la valeur ajoutée est de 10,7% sur les trois derniers exercices. Elle était de 74,5 millions grâce à l'amélioration de la marge brute sur ventes en l'état de 55,9%. Le taux de valeur ajoutée affiche cependant un léger repli (-0,2 pt) du fait de la faible croissance de la production. L'EBE (encours brut d'exploitation) connaît un taux de croissance annuel moyen de 14,2% sur la période 2007–2009. La forte croissance de l'EBE en 2009 (+33,6%) s'explique par l'effet conjugué de la hausse de la valeur ajoutée (+14,3%) et de la baisse des charges de personnel (-6,5%) induite par la baisse de l'effectif. Au 30 juin 2010, l'EBE de la société s'établit à 24,5 millions DH, en hausse de 1,3% par rapport au 30 juin 2009. Pour sa part, le résultat d'exploitation s'inscrit en hausse de 46,6% à 29,2 millions DH. En 2009, le résultat net s'inscrit en forte hausse de 60% à 17,4 millions DH, sous l'effet conjugué de la hausse du résultat d'exploitation de 46,6% et de l'augmentation du résultat non courant de 33,4%. En revanche, les dettes de financement de la société ont progressé de 28%, durant le premier semestre 2010, totalisant 101,2 millions DH. Selon la note d'information visée par le CDVM, l'endettement net de la société s'établit à 135,2 millions DH entre 2009 et 2010. Cette évolution s'explique, d'après les auteurs de la note d'information, par la forte augmentation le passif de la Société estimé à 58,6 millions DH au 30 juin 2010 (vs 9,4 millions DH au 31 décembre 2009), principalement en raison du remboursement de l'avance de 30 millions DH accordée par Afriquia Gaz en 2009. Pour les prochaines années, la société a mis en place une politique de développement fort ambitieuse pour consolider son leadership sur le marché des gaz industriels. Il s'agit, entre autres, de mettre en place de nouvelles stations de conditionnement de gaz industriels au niveau des régions, de poursuivre le développement de la production de gaz «on-site». Aujourd'hui, la société est leader sur ce marché, grâce à une expérience pilote à Jorf Lasfar, et compte monter en puissance grâce au recrutement de nouveaux clients, notamment l'OCP et SONASID. Le management entend également développer un partenariat technico-commercial avec un opérateur international pour le transfert de savoir-faire en matière d'applications de gaz industriels, domaine nécessitant une technologie de pointe. Un tel partenariat devrait permettre de toucher de nouveaux clients et d'augmenter les ventes de gaz industriels.