Le N.2 mondial Roger Federer et le N.3 Novak Djokovic ont haussé le ton mardi en remportant brillamment leurs quarts de finale de l'Open d'Australie, avant de s'affronter pour la vingtième fois de leur carrière, jeudi en demi-finale. Le Suisse, tenant du titre à Melbourne, mène largement dans leurs confrontations: 13 à 6. Mais en Grand Chelem, le Serbe reste sur une victoire, en demi-finale de l'US Open 2010, sur une surface similaire à celle posée en Australie. Les deux joueurs se sont répondus à quelques heures d'intervalle mardi, chacun livrant une véritable démonstration pour s'adjuger son ticket. Federer avait tiré le premier, en pulvérisant son compatriote Stanislas Wawrinka, un peu tétanisé par l'enjeu, 6-1, 6-3, 6-3. Le Bâlois, qui disputait son 27e quart de finale d'affilée en Grand Chelem, affirme avoir fait parler «l'expérience». Il a surtout montré de nouveau à quel point il était capable d'améliorer son niveau de jeu à mesure que la compétition avançait. «Il jouait juste trop bien pour moi», a convenu Wawrinka, qui peut cependant se satisfaire de sa semaine australienne après avoir évincé avec beaucoup de classe Gaël Monfils et Andy Roddick. Federer peut se réjouir d'avoir su tout de suite imposer son jeu, puis avoir maintenu le rythme, pour s'épargner d'inutiles frayeurs, comme contre Gilles Simon ou Tommy Robredo durant les tours précédents. Il attend désormais Djokovic, qui n'a pas eu tâche facile contre le Tchèque Tomas Berdych, en dépit du score: 6-1, 7-6 (7/5), 6-1. Le match a rapidement viré à un duel entre deux cogneurs inlassables. Plantés à un mètre de leur ligne de fond de court, les deux ont distribué, frappé, couru, jusqu'à ce que l'un ou l'autre cède. A ce petit jeu, Djokovic, porté par une première balle efficace, s'est révélé le meilleur. La partie s'est jouée finalement à quelques fautes directes, une bande de filet dans le tie break et surtout au tempérament guerrier du Serbe. Une autre combattante a forcé le respect mardi: l'Italienne Francesca Schiavone. Défaite par la N.1 mondiale Caroline Wozniacki, elle n'a cependant jamais abdiqué, deux jours après avoir disputé le match féminin le plus long de l'histoire d'un Grand Chelem, en 4 h 44 min face à la Russe Svetlana Kuznetsova. La Milanaise a même entrevu la victoire après avoir remporté le premier set et fait le break dans le deuxième. Mais la Danoise de 20 ans a rappelé qu'elle n'était pas N.1 par hasard, et malgré un bandage à la cuisse gauche posé en cours de match, a su réagir pour l'emporter 3-6, 6-3, 6-3. «J'ai réussi à garder mon sang-froid et cela a tourné en ma faveur», a souligné Wozniacki. Quart de finaliste à Roland-Garros, demi-finaliste à l'US Open l'an dernier, Wozniacki poursuit sa quête d'un joyau pour parer sa couronne de meilleure joueuse du monde. Elle retrouvera jeudi sur son chemin la Chinoise Li Na, 11e mondiale, qui cherchera aussi à décrocher la première finale de sa carrière en Grand Chelem. Li Na a écarté en ouverture de la journée l'Allemande Andrea Petkovic, 33e mondiale, un peu inhibée pour son premier quart de finale en Grand Chelem. Petkovic, 23 ans, n'a jamais semblé en mesure de bousculer son adversaire qui, selon elle, va s'imposer cette année. «Merci à elle, s'est amusée la Chinoise, mais c'est toujours plus facile à dire qu'à faire.» L'an dernier Li Na avait atteint pour la première fois de sa carrière le dernier carré, mais avait été défaite par la gagnante, Serena Williams. Elle se rappellera cependant que sur sa route, elle avait aussi dominé au 3e tour la tête de série N.4 d'alors: Caroline Wozniacki.