Pour Abdesslam Seddiki, professeur universitaire à la faculté de Meknes et membre du comité central du PPS, le programme économique du Parti du Progrès et du Socialisme et qui sera proposé pour adoption lors du 8ème congrès du parti, ne diffère pas beaucoup de son précédent adopté en 2006 lors du 7ème congrès. Néanmoins, Seddiki a rappelé que le nouveau programme a été acclimaté avec les changements observés tant au niveau national qu'international. Surtout en ce qui concerne la crise économique mondiale. Al Bayane : qu'est-ce qui change dans le programme économique et social du PPS lors de ce 8ème congrès, par rapport au congrès organisé précédemment ? A. Seddiki : Je dois préciser que le programme économique adopté lors du dernier congrès organisé en 2006, reste valable dans ses grandes lignes. Néanmoins, nous avons estimé de prendre en considération certaines données nouvelles qui ont fait surface ces derniers temps à savoir, la crise économique mondiale et ses répercussions sur l'économie marocaine, la poursuite des chantiers entrepris par le Royaume, dont nous avons d'ailleurs fais l'évaluation, l'initiative nationale de développement humain et la problématique du plan d'autonomie sur le plan économique. L'actuel projet économique du PPS sera proposé pour approbation lors du 8ème congrès organisé du 28 au 30 mai prochain à Bouznika. En résumé le nouveau programme économique du PPS n'est pas très différent de celui de 2006, mais avec certaines retouches dictées par la réalité et les changements observés dans notre pays et dans le monde depuis 4 ans. Nous pouvons dire que l'ancien et le nouveau programmes du PPS se complètent. -Par rapport aux éléments clé de ce programme, qu'est-ce qui distingue le programme du PPS par rapport à celui du gouvernement ? Il est normal que le programme du PPS soit différent de celui du gouvernement malgré qu'ils se rejoignent dans certains points. Ce qui distingue le programme du PPS par rapport aux autres programmes gouvernementaux est l'intérêt donné par le parti au volet social et à l'élément humain qui constitue l'élément central sur lequel se base le PPS dans l'élaboration de tous ses projets et perspectives d'avenir. Nous pouvons dire que le programme du gouvernement s'inscrit dans le cadre du minimum syndical. Au PPS, nous axons nos efforts sur le partage des richesses et l'inculcation d'une culture de solidarité nationale. Aussi l'instrument fiscal est présent dans le programme du parti, à savoir l'instauration d'une justice fiscale qui fera que le citoyen sera traité équitablement en matière d'impôts, sans clientélisme ou privilèges. Malheureusement, le gouvernement et malgré des programmes, ne va pas au fond des choses. Il y'a un point important qui nous préoccupe, c'est le partage des richesses. Nous constatons qu'au Maroc, les richesses sont partagées au préalable, avant même leur création, entre une catégorie bien définie au sein de la société. A l'état actuel des choses, le programme du PPS ne peut être appliqué en totalité. Et pour cause, nous sommes minoritaires au sein du gouvernement, nous sommes à peine un groupe parlementaire et nous n'avons que 2 fauteuils ministériels. Pour palier à cette situation, nous n'avons d'autre choix que d'être présents avec force lors des prochaines élections. Pour revenir au volet économique, le PPS appelle également à encourager la concurrence, qui soit loyale et où les privilèges ne soient plus de mise. Ce que le gouvernement ne fait pas malheureusement. - Existe-t-il des divergences notables dans les programmes des partis de gauche marocains ? Je ne peux pas affirmer cette information. Par contre, ce que je peux dire, c'est que durant les dernières élections, nous avons observé qu'il n'existe pas de divergences entre les programmes des partis de gauche. Certes, chaque parti à ses spécificités, mais globalement, la gauche reste solidaire dans ses approches et visions de l'avenir. Le PPS plaide, pour la création d'un front de gauche où les partis concernés auront la possibilité de discuter de plusieurs points qui pourraient créer des conflits très mineurs. Ceci ne sera que bénéfique pour le champ politique marocain et la société toute entière.