Le président français Nicolas Sarkozy a prévenu lundi qu'«à chaque fois qu'un Français est assassiné par un terroriste la détermination de la France à lutter s'en trouve renforcée», 15 jours après l'enlèvement tragique par Al-Qaïda de deux Français au Niger. «La France est la cible du terrorisme et des terroristes», a dit le président français, alors que le pays a été directement visé ces derniers mois avec une multiplication d'enlèvement de Français et plusieurs menaces d'Oussama Ben Laden, a-t-il prévenu lors d'une conférence de presse à l'Elysée. L'intervention militaire qui a, au final, conduit à la mort des deux otages français au Niger au début du mois était «la seule décision à prendre», a estimé lundi Nicolas Sarkozy. «Je crois que c'était la seule décision à prendre», a déclaré le président français affirmant que «ce ne sont pas nos soldats qui ont tiré les premiers». «La France discute chaque fois que l'on peut discuter, lorsqu'il y a une volonté commune de discuter», a expliqué Nicolas Sarkozy, prônant toutefois «la fermeté» face au terrorisme. Le chef de l'Etat français a également de nouveau déconseillé aux Français de se rendre dans les pays du Sahel. «N'allez pas dans cette région du monde sauf si vous en avez une obligation incontournable», a-t-il dit, rappelant que «la France est la cible des terroristes et du terrorisme». Nicolas Sarkozy a par ailleurs affirmé que les sept otages enlevés le 16 septembre dans la ville minière d'Arlit, dans le nord du Niger, étaient «en vie». «Nous en sommes certains», a-t-il déclaré. Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) a revendiqué cet enlèvement, au cours duquel cinq Français, un Togolais et un Malgache travaillant pour Areva et une filiale du groupe Vinci ont été faits prisonniers par des hommes armés. Des responsables français estimaient fin septembre que les captifs pourraient désormais se trouver au Mali. «La position de la France, c'est que face au terrorisme il n'y a que la fermeté. Commençons à être faible et on ne sera jamais assez faible. Commençons à composer avec ces gens, et on ne composera jamais assez. Commençons à nous excuser et aucune humiliation ne sera suffisante», a poursuivi le président. «La peur, la lâcheté, le renoncement ont toujours conduit dans l'histoire du monde à des catastrophes», a-t-il dit. «Chaque fois que les démocraties se sont aplaties elles l'ont payé très cher», a-t-il ajouté. La semaine dernière le chef du réseau Al-Qaïda a, dans un nouveau message audio menaçant, lié le sort des otages français au retrait de la France d'Afghanistan et averti que les positions de Nicolas Sarkozy coûteraient «cher» à son pays.