Depuis leur enlèvement jeudi, aucune nouvelle n'est parvenue des otages enlevés sur le site d'extraction d'uranium d'Arlit au Niger. Les autorités Françaises assurent que l'enlèvement des cinq français, d'un Malgache et d'un Togolais, travaillant pour les groupes Vinci et Areva est le fait d'Aqmi, qui n'a toutefois toujours pas revendiqué l'acte. Les otages ont été transférés dans une zone montagneuse du nord-est du Mali, selon des sources sécuritaires dans la région. Des avions militaires français de reconnaissance survolent « depuis quelques temps » plusieurs pays du Sahel. Depuis samedi, une lutte armée oppose sur le sol malien l'armée mauritannienne et les combattants d'AQMI. La France affime qu'elle ne participe pas à ces combats, qui sont selon elle «indépendants de l'enlèvement des employés du groupe Areva». De son côté, la Mauritanie ne fait aucun lien entre l'affaire des otages et son offensive au Mali voisin, destinée selon elle à «anticiper des intentions criminelles » d'AQMI. Interrogé sur la possibilité d'une «action militaire» en vue de la libération des otages, Luc Chatel, porte-parole du gouvernement francais, a déclaré dimanche que la France «fera tout pour retrouver ses otages». Selon plusieurs observateurs, la France pourrait bien avoir appuyé l'armée mauritanienne de différentes manières dans ses opérations. Selon l'agence Reuters, des forces françaises, dont plusieurs spécialistes de l'anti- terrorisme, sont arrivées dimanche au Niger. Le conflit est loin d'être limpide, tant dans les parties prenantes que dans le déroulement des combats. Une source malienne a notamment dénoncé des bavures de l'armée mauritanienne dans les opérations menées contre AQMI. Des bilans divers des opérations sont annoncés par chaque partie. Cette nouvelle affaire d'otages s'inscrit dans la lignée des autres enlèvements d'AQMI qui ont eu lieu récemment. Le 22 juillet, des militaires français avaient participé à un raid mauritanien contre une base d'AQMI au Mali, pour tenter de libérer l'humanitaire francais Michel Germaneau dont la mort avait été annoncée trois jours plus tard. De leur côté, les Espagnols avaient négocié la libération de deux humanitaires kidnappés également par Al Qaïda du Maghreb islamique. Après la mort de Michel Germaneau, Nicolas Sarkozy avait déclaré en juillet que «le paiement de rançon pour la libération de prisonnier ne peut pas être une stratégie durable». Les soupçons pour ce nouvel enlèvement se portent une nouvelle fois sur l'unité d'AQMI dirigée par l'islamiste radical algérien Abdelhamid Abou Zeid, qui avait assassiné en mai 2009 l'otage britannique Edwin Dyer et qui est responsable de la mort de l'otage français Michel Germaneau en juillet. La nébuleuse d'Al Qaïda au Magreb islamique est née début 2007, regroupant des combattants salafistes algériens et des groupes rebelles touaregs, ainsi que plusieurs éléments criminels indépendants de la zone sahélienne. En attendant la conclusion des évènements, les groupes français Areva et Vinci ont décidé vendredi d'évacuer tous leurs expatriés du nord du Niger, où sont susceptibles d'opérer les activistes islamistes. Cette mesure a été prise en raison des soupçons de «complicités» dans la sécurité du site d'Arlit.