«Le Maroc joue un rôle très important dans la lutte contre le terrorisme, avec une très grande crédibilité», a déclaré à la MAP le ministre belge: Pieter De Crem peu avant l'ouverture de la 2è rencontre internationale sur la sécurité en Afrique. «Nous considérons que l'Union Européenne avec les autres pays qui sont représentés ici (Marrakech Security Forum) jouent un rôle clé pour combattre le terrorisme qui est de temps en temps lié à des courants fondamentalistes», a-t-il ajouté. Le terrorisme concerne tous les pays de la planète, ce qui explique la participation de certains pays à des opérations militaires à l'étranger par exemple en Afghanistan, a poursuivi le responsable belge. Dans le cadre des efforts de la communauté internationale visant à combattre le terrorisme, la Belgique s'est engagée en Afghanistan au sein de la Force Internationale d'Assistance à la Sécurité (FIAS). «La stabilisation est la meilleure garantie pour éviter les actes terroristes», a-t-il dit. Evoquant le danger que représente Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) qui aspire à fédérer l'ensemble des Jihadistes dans tous le Maghreb, M. De Crem a souligné qu'une réponse concrète ne serait être que multidimensionnelle et concertée entre le plus grand nombre d'acteurs. Selon lui, AQMI est formé de 250 à 300 combattants répartis en brigades. Lors d'une séance plénière dans le cadre de ce forum, le ministre belge a également relevé que certains pays de la région adoptent des démarches visant à exclure des acteurs stratégiques en matière de lutte anti-terroriste. Plusieurs sources montrent que «l'encadrement et les chefs d'AQMI semblent être quasiment tous des algériens issus de l'ancien Groupe Salafiste pour la Prédication et le Combat (GSPC)». «Il me semble bien clair que le Maroc a la capacité, non seulement d'apporter une contribution substantielle à tous les aspects intervenant dans la lutte contre le terrorisme, mais aussi d'établir des ponts ou des passerelles, dans la région et au niveau international», a affirmé M. De Crem, Il existe un très bon dialogue entre l'UE et le Maroc qui a une connaissance très approfondie et équilibrée de la région et ayant une coopération intense avec la Mauritanie, à indiqué le ministre belge, ajoutant que le Maroc est l'un des pays les plus importants et indispensables de la région afin de gérer cette problématique difficile. Pour lui, la lutte contre le terrorisme demeure tributaire notamment du renforcement de «la primauté du système de droit et de la crédibilité des institutions publiques». «Seule une action concertée et coopérative des Etats de la région soutenue par la communauté internationale sera en mesure de venir à bout d'AQMI», a-t-il estimé. Initié sous le thème « «L'Afrique face aux défis du terrorisme: AQMI une menace stratégique ? «, ce conclave est le fruit d'un partenariat entre la Fédération Africaine des Etudes Stratégiques (FAES) en partenariat avec le Centre Marocain des Etudes Stratégiques (CMES). Il regroupe quelque 200 participants de haut niveau, dont des responsables civiles et militaires, des dirigeants d'organisations internationales, des sécuritaires et des experts, en provenance de 70 pays africains, européens, américains et asiatiques. Ce forum vise à stimuler une meilleure compréhension, analyses et débats autour de thématiques telles «la stratégie d'internationalisation du terrorisme», «l'Afrique: sanctuaire et nouveau champ de bataille pour Al Qaida», «AQMI, activités et objectifs stratégiques ?», «du GSPC à AQMI: la transformation d'un groupe terroriste algérien en branche d'Al Qaida», «AQMI, activités et objectifs stratégiques: du Djihad au narco- terrorisme» et «la lutte contre le terrorisme et la criminalité organisée au Sahel». L'accent sera mis également sur « les complicités locales et les alliés d'AQMI dans la région» et « Quelle stratégie de lutte contre le terrorisme et la criminalité.