Après une croissance économique convaincante en 2010, l'année 2011 s'annonce sous de bons auspices, si l'on en croit les prévisions du ministère de l'Economie et des Finances. Des prévisions qui sont corroborées par la Banque centrale. D'après les résultats de l'enquête mensuelle de conjoncture de Bank Al Maghrib -BAM- sur le climat des affaires, la majorité des chefs d'entreprises demeure optimistes, en dépit du renchérissement des coûts des facteurs de production. Globalement, le climat des affaires est jugé bon et les patrons, dans leur majorité, anticipent une amélioration des commandes. La faiblesse de la demande et l'exacerbation de la concurrence, conjugués au coût élevé des intrants, représentent toujours les principales entraves au développement de la production, constate l'enquête de BAM. L'enquête a mis en exergue également le poids des impôts et la longueur des délais de paiement. La situation de la trésorerie des entreprises, jugée globalement inférieure à la normale, a été affectée essentiellement par les charges non financières, les impôts et les difficultés de recouvrement, notent les enquêteurs de BAM. Au niveau sectoriel, les difficultés de recouvrement devaient peser sur la trésorerie des industries du textile et du cuir et les industries électriques et électroniques, tandis que les charges non financières ont constitué le principal facteur qui a affecté la trésorerie dans les autres branches. Les résultats de l'enquête font ressortir que la situation de trésorerie au cours du quatrième trimestre 2010 était normale pour 49% des entreprises, inférieure à la normale pour 20% et supérieure à la normale pour 1% des entreprises, soit un solde d'opinion de -19%. Cette situation a concerné toutes les branches, particulièrement les industries du textile et du cuir. Malgré ces entraves, les industriels continuent à investir. Un indice qui renseigne sur la confiance des opérateurs économiques dans leur potentiel de croissance. En effet, les dépenses d'investissement réalisées au cours du quatrième trimestre 2010 se sont inscrites en hausse d'un trimestre à l'autre avec un solde de 15%, tirés essentiellement par les investissements dans les industries électriques et électroniques, note la banque centrale. À très court terme, les industriels tablent sur la poursuite de la hausse des investissements avec un solde de 31%, précisait-on. Le financement des investissements est assuré, à court terme, par l'autofinancement (à hauteur de 68% du montant investi). Le crédit bancaire arrive en deuxième position avec 20%, suivi du crédit bail avec 9%, lit dans le document de BAM. L'augmentation de capital vient en dernière position avec 2%. L'enquête de Bank Al Maghrib a mis en évidence les difficultés d'accès au crédit bancaire. L'accès à ce dernier a été jugé difficile par l'écrasante majorité des industriels, au cours du quatrième trimestre. Cette situation a concerné, à des degrés divers, l'ensemble des branches. D'après BAM, les entreprises enquêtées estiment qu'au cours du dernier trimestre, le coût de crédit a augmenté dans l'ensemble des secteurs, particulièrement dans les industries agroalimentaires et les industries mécaniques et métallurgiques. Ceci étant rappelé, le climat des affaires a connu une certaine amélioration d'un trimestre à l'autre. 47% des industriels le qualifient de « bon », alors que 17% des enquêtés l'ont considéré « médiocre », au moment où 36% des sondés l'on jugé « moyen ». Ce jugement est partagé par les opérateurs dans l'ensemble des branches, à l'exception de ceux des industries mécaniques et métallurgiques. Pour le prochain trimestre, la majorité des industriels anticipent un climat favorable des affaires, principalement dans les industries chimiques et para chimiques. S'agissant de l'approvisionnement, autre facteur qui conforte la confiance des opérateurs, 87% des entreprises l'ont estimé « normal » durant le quatrième trimestre 2010, contre seulement 8% qui déclarent avoir éprouvé des difficultés d'approvisionnement. Seul bémol, l'effectif employé a évolué à la baisse d'un trimestre à l'autre. A court terme, l'effectif global employé devrait stagner dans les industries chimiques et para chimiques, augmenter dans les industries agroalimentaires et les industries électriques et électroniques et baisser dans les autres branches, conclut BAM.