Deux mois après le démantèlement du camp de Gdem Izik, près de Laâyoune, les services de sécurité viennent de réaliser un coup de filet, près d'Amgala (à 220 km de Laâyoune), en arrêtant 27 personnes qui projetaient de commettre des attentas à Laâyoune et des braquages de banques à Casablanca et Rabat pour financer leurs actes, selon un communiqué du ministère de l'Intérieur publié mardi. Un important arsenal d'armes cachées dans trois sites près d'Amgala a été découvert. Selon le ministre de l'Intérieur, Taïb Cherqaoui, qui a donné une conférence de presse hier à Rabat avant de faire un déplacement à Laâyoune, les 27 personnes arrêtées, la semaine dernière, font partie d'un «réseau très dangereux», lié à Aqmi (Al Qaida au Maghreb islamique) et à «des groupes installés en Europe de nationalités différentes». Mais, selon des sources locales, le réseau serait constitué également d'activistes du «polisario » qui voulaient faire introduire les armes découvertes près d'Amgala dans le campement d'Agdiz, démantelé fin novembre 2010. Aussi, parmi les 27 éléments arrêtés, les mêmes sources font état de la présence de combattants étrangers (2 Maliens et 3 Mauritaniens), alors que le ministère de l'Intérieur se contente de précise seulement que le chef encadreur de la cellule est Marocain et que quatre membres ont été arrêtés «à Ahfir et Figuig, alors qu'ils s'apprêtaient à s'infiltrer en territoire algérien». La non divulgation de l'identité des personnes arrêtées et de la date de leur arrestation est justifiée par le ministre par la nécessite de «la poursuite de l'enquête car d'autres complicités ne sont pas exclues». Un membre d' (AQMI) était chargé par cette organisation de créer une base arrière au Maroc et de préparer un plan pour y commettre des actes terroristes 30 mitrailleuses de type Kalachnikov, 3 pistolets mitrailleurs, 1 lance-fusil de calibre 82 mm, 2 lance-roquettes de type RPJ 7, de plusieurs munitions d'armes réelles, 66 coffres-forts pour armes et d'autres munitions, a précisé le ministre. Les investigations ont permis également la saisie de cartes topographiques de la frontière maroco-algérienne, a-t-il souligné. La cellule démantelée est chapeautée par «un citoyen marocain se trouvant dans les camps d'Al Qaida dans le nord du Mali, et projetait de perpétrer des actes terroristes à l'aide de ceintures explosives et de voitures piégées visant en particulier les services de sécurité et étrangers». De même, a indiqué le ministre, «les membres de cette cellule ont tenté de braquer des agences bancaires et des établissements de transfert d'argent à Casablanca et Rabat pour disposer des fonds nécessaires au financement de leur projet terroriste», soulignant que «l'enquête préliminaire a démontré que cette cellule s'activait pour rassembler les membres de certaines organisations terroristes précédemment démantelées». La direction d'AQMI a confié cette mission à un de ses éléments qui résidait au Nord du Mali, a-t-il indiqué. Toujours selon le ministre, le réseau terroriste démantelé projetait également d'envoyer des volontaires aux camps d'AQMI en Algérie et au Mali pour y effectuer des entrainements paramilitaires avant de retourner au Maroc pour exécuter leurs plans destructeurs en utilisant les armes découvertes près d'Amghala.