La campagne agricole 2010-2011 promet d'être prometteuse. Aziz Akhannouch, qui a une vue panoramique du secteur, en est certain, ou presque. Selon le ministre de l'Agriculture et des pêches maritimes, la générosité du ciel et la mobilisation de tous les acteurs autorisent un scénario des plus favorables pour l'actuelle campagne. Les chiffres avancés par le ministre montrent en effet une bonne progression des principaux indicateurs sectoriels, notamment pour les superficies emblavées, les semences distribuées, mais aussi les disponibilités en eau de barrages à usage à usage agricole. A la date du 27 décembre, les superficies emblavées ont atteint près de 4 millions d'hectares, enregistrant ainsi une expansion de 50% en comparaison avec la campagne précédente et de 3% par rapport à la moyenne des 5 dernières années. Plus, la superficie emblavée pourrait monter jusqu'à 5 millions d'hectares du fait, explique le ministre, que l'emblavement dans les régions montagneuses continuera jusqu'à la mi-janvier. Pour ce qui est des semences des céréales d'automne, les ventes ont atteint, à fin décembre, près d'un million de quintaux, en hausse de 11 % par rapport à la dernière campagne agricole et 46 % par rapport à la moyenne des 5 dernières années de la même période. Mais, l'élément cardinal qui fonde l'optimisme du ministre, est, sans nul doute, la générosité du ciel. Les précipitations pluviométriques ont doublé d'intensité, en quelques jours seulement causant, par endroits, de graves dégâts. Probablement, les cultures céréalières en profiteront. A quelque chose malheur est bon, dit l'adage. Les barrages sont remplis presque à ras bord, ce qui signifie que l'eau d'irrigation sera disponible et largement suffisante pour couvrir les besoins. Parce qu'il est au cœur de toute la stratégie de développement économique et social, le secteur agricole bénéficie, en effet, d'un intérêt particulier de la part du gouvernement. On rappellera que le Plan « Maroc vert » traduit, si besoin en était, cette volonté politique de promouvoir une économie verte, à travers l'intensification des investissements et l'intégration de moyens novateurs, dans le but bien défini d'augmenter les rendements, de diversifier les cultures et d'assurer l'autosuffisance alimentaire. L'année dernière, la production céréalière n'a pas dépassé 75 millions de quintaux. Ce fut une année de baisse de 30% par rapport à la campagne précédente, qui a enregistré un record historique à 102 millions de quintaux. Depuis le début de l'été, et en vue d'assurer les stocks stratégiques, le Maroc a importé pas moins de 17 millions de quintaux, presque le double de l'année d'avant, dont la moitié est constitué de blé tendre, destiné aux minotiers et aux boulangers.