La rencontre Hassania/Wydad, disputée samedi dernier au stade Al Inbiat d'Agadir, est à mettre le plus tôt possible, dans le débarras des oubliettes. On aura plutôt beaucoup apprécié les fans des deux équipes respectives, ayant imprimé dans l'enceinte une ambiance des plus enchanteresses. En fait, sur les gradins fort animés, le public scandait, dans l'euphorie, ses préférés et tonnait, de bout en bout, sans échos, hélas ! Bien au contraire, sur la pelouse, les joueurs étaient incapables de lui rendre la monnaie de la pièce, tellement ils étaient lourdauds et fébriles. Aussi bien du côté des Soussis que des Bidaouis, le jeu était décousu, sur toutes les lignes. Les locaux qui avaient aligné le meilleur effectif, avec la rentrée précoce du jeune Batna, sans toutefois Hissa toujours en conflit pécuniaire avec le comité, ne pouvaient guère sortir de leur coquille, en dépit de l'abattage dans l'entre jeu de Chajia et Khlifi, très en verve. Quant aux visiteurs, on ne comprendrait toujours pas pourquoi cette pléiade de joueurs de talent n'arrive point à évoluer convenablement. L'annexion de Kabous, dans le tronçon médian, au côté de Pascal est encore loin de donner du tonus à cet ensemble peu inspiré. Beaucoup de déchets de part et d'autre, au point d'exaspérer les spectateurs, mais sans que les tifosis ne baissent le ton. Au tout premier sursaut de la partie, on avait cru que le Hassania allait annoncer la couleur, à travers quelques accélérations aux abords de la surface de réparation. Ce n'était qu'un fétu de paille puisque ces élans s'effilochaient, au fil du temps. De son côté, le Wydad, obsolète et froissé, ne pouvait point totaliser trois échanges successifs. Sans âme ni flamme, il s'embrouillait dans des cacophonies fastidieuses, en dépit de l'association, après la pause, de Sekouma qui perd cruellement de son rayonnement créatif et de Bidodane qui semble également perdre son punch d'antan. Toutefois, au-delà de l'apport individuel, le club casablancais, tâtonnant et approximatif, ne se déploie aucunement en fonction d'une mouture tactique claire et fonctionnelle. Et c'est bien dommage, si l'on sait que le groupe renferme des individualités comme on aimerait bien en avoir en son sein. De son côté, le HUSA qui n'arrive pas non plus à assurer une viabilité régulière dans son camp, alors qu'il regorge pareillement d'une flopée de compétences techniques de haute qualité.