Le Forum du Secteur du monde de travail et syndicats tenu samedi, sous le mot d'ordre «pour un pacte social fort», était l'occasion pour les syndicalistes du Parti du progrès et socialisme (PPS) de réitérer leur adhésion et soutien au mouvement de lutte syndicale pour l'amélioration des conditions de vie de la classe travailleuse et des couches populaires les plus défavorisées du pays. Le forum a aussi plaidé pour passer du dialogue social actuel à des négociations collectives dans le but de conclure un pacte social qui soit garant de la stabilité sociale du pays et de tout contrat politique. Pour le forum, l'unité syndicale doit se concrétiser à travers des actions sur le terrain pour la défense des intérêts de la classe ouvrière dans les lieux de production. «L'importance du forum réside dans le fait que les conclusions des débats sont utiles pour aider à préciser et peaufiner le contenu des projets de documents soumis au 8ème congrès national du parti pour tout ce qui concerne les questions sociales et syndicales et réitérer son soutien à la cause des travailleurs et masses laborieuses du pays», affirme Noureddine Soulaik, coordonnateur national du secteur et dirigeant syndical au sein de l'Union marocaine du travail (UMT), dans un mot de bienvenue à l'ouverture du forum tenu sous le mot d'ordre : «Pour un pacte social fort» «Nous aspirons à la conclusion d'un nouveau contrat politique afin d'arriver à un pacte social garantissant les droits des travailleurs tout en reconsidérant le rôle de l'Etat en tant qu'employeur et arbitre du champ social national», précise de son côté, Ismail Alaoui, Secrétaire général du PPS. Depuis sa création en 1943, ajoute-t- il, le parti œuvre pour la défense des intérêts des salariés et de la classe ouvrière, c'est à dire la classe qui aspire à mettre fin à l'exploitation de l'homme par l'homme, et donc le mode de production capitaliste. Mais, ce mode de production capitaliste, précise l'orateur, vit actuellement une crise très grave et les forces anti capitalistes de par le monde, devraient se mobiliser pour réussir à dépasser et vaincre le capitalisme, cette idée utopique, pour bâtir un nouveau mode de production appelé le socialisme. Selon Ismail Alaoui, le socialisme ne peut se construire sans démocratie, mais la démocratie ne doit être limitée à sa forme représentative et doit couvrir l'aspect économique et toucher tous les rouages de la vie sociétale dans le but d'aboutir à la réalisation de la justice sociale, à l'équité entre les citoyens et citoyennes et notamment les catégories les plus défavorisées souffrant de marginalisation et d'injustice sociale. «C'est cela qui va nous permettre de renforcer la stabilité sociale et donc la stabilité politique du pays», insiste le SG du PPS. Evoquant le phénomène de désunion syndicale, Ismail Alaoui a appelé les militants du parti, à ne pas rester attachés à des idoles, soulignant que cette situation peut être dépassée par la convergence d'efforts des militants et militantes défenseurs des intérêts de la classe ouvrière dans le terrain d'action syndicale, comme le montrent les expériences d'autres peuples du monde. «On ne peut concevoir que les organisations syndicales nées depuis l'indépendance se réunissent sur le plan organisationnel, l'action unitaire syndicale commence par la base à travers des actions concrètes qui pourraient toucher un secteur ou un établissement donné» a-t-il affirmé. Selon lui, les militants du PPS doivent adhérer à toutes les luttes enclenchées par la classe ouvrière et les forces laborieuses, car « Il faut qu'on soit présent dans toutes les luttes pour le pain, le logement, l'amélioration des conditions du travail et le transport urbain et inter-urbain». Par ailleurs, et abordant le dialogue social en cours, il a remarqué que si ce dialogue a pris le rythme de deux fois par année, le développement des secteurs productifs impose aujourd'hui de revoir ce dialogue afin de «passer à une nouvelle étape, celle des négociations collectives, et ce, dans le but d'arriver à un pacte social de haut niveau auquel contribueront toutes les parties». Pour le SG du PPS, si la société a pu, grâce aux luttes des masses laborieuses, réaliser des acquis considérables dans les domaines de couverture sanitaire, à travers l'AMO (Assurance maladie obligatoire) et le RAMED (Régime d'assistance médicale), il ne faudrait pas en revanche, négliger les autres domaines. A ce propos, il a appelé à se préoccuper de la «richesse humaine», notamment à travers l'amélioration des services d'éducation, de la santé et du logement décent. Evoquant les menaces qui guettent l'économie du fait de la crise économique mondiale qui a eu des retombées négatives sur les secteurs d'exportation, les transferts des Marocains à l'étranger et du tourisme, Ismail Alaoui a plaidé pour ne pas compter uniquement sur le secteur exportateur, mais qu'il faudrait accorder de l'intérêt au marché intérieur. Aussi, le PPS considère qu'en plus de la politique des grands travaux poursuivie par les pouvoirs publics, il faudrait promouvoir une politique de grands travaux communautaires pour améliorer la situation des populations souffrant de marginalisation, notamment celles rurales. Ponctués par une intervention de Yahia Maktoub, au nom des organisateurs, les travaux se sont poursuivis dans le cadre de deux plénières axées sur le bilan et les contraintes des politiques sociales, d'une part, et sur la problématique du dialogue social, d'autre part. Nous y reviendrons.