En dépit d'un contexte de décélération du marché du crédit à la consommation, Wafasalaf, le numéro 1 de la Place, continue à rivaliser en ingéniosité pour, à la fois, maintenir sa production et consolider son leadership, sans prendre trop de risque. Mme Leila Mamou, président du directoire de cette filiale de la première banque privée du royaume, demeure sereine et prévoit d'atteindre la barre des 20 milliards DH d'encours en 2011. La mise en place du «Crédit Bureau» et le maintien du taux directeur à 3,25%, sont deux éléments positifs à même d'entrevoir l'avenir avec optimisme. D'après les données du «Rapport de Politique Monétaire» de Bank Al Maghrib, les crédits à la consommation ont vu leur taux d'accroissement annuel revenir de 12,6% au troisième trimestre 2009, à 8,7% en octobre dernier. Ce mouvement de baisse, observé depuis plusieurs trimestres, a été bien visible pour les crédits octroyés aux ménages, dont le taux d'accroissement était limité à 3,9%, à fin octobre 2010, au lieu de 7,7% en 2009. Il fallait comprendre que cette croissance du secteur a été portée par les banques, dont la part de marché ne cesse de s'agrandir. Alors que la progression des sociétés de financement (ou sociétés de crédits à la consommation) a été limitée à 1,8% contre 8,9% en 2009, précisait la président, lors d'un point de presse, mercredi à Casablanca. Les sociétés de crédit à la consommation (hors banques), sont parvenues, tout de même à stabiliser leurs encours, malgré la forte baisse enregistrée au niveau de la branche automobile. Dans le cas de Wafasalaf, dont 50% du chiffre d'affaires sont concrétisés sur le segment automobile, l'encours brut a atteint, à fin septembre dernier, 18,7 milliards DH, contre 17,1 milliards DH en décembre 2009, soit une expansion de près de 9,5%. «Pour 2011, l'objectif de 20 milliards DH est à notre portée», croit Mme Mamou, espérant ainsi renouer avec une croissance à deux chiffres. 2011 verra, sans doute, le déploiement du « Crédit bureau » (en lieu et place de l'ancienne centrale des risques «SAAR» de l'APSF), et une baisse du coût de l'argent, avec le maintien du taux directeur. A cela il faut ajouter, la bonne tenue de la consommation des ménages, et les bonnes perspectives de croissance de l'économie nationale. Certes, Wafasalaf, comme le reste des sociétés du secteur, fera face à un contexte nouveau, marqué par l'activation des lois sur la concurrence, la protection des consommateurs, mais aussi l'ouverture du marché à de nouveaux acteurs spécialisés, sans oublier les règles prudentielles et le besoin de renforcer les capitaux propres… Wafasalaf s'en est bien tirée en 2009 et en 2010, et va user de tous les leviers ou presque pour renforcer son positionnement en tant qu'acteur majeur sur le marché du crédit à la consommation. Mme Mamou n'a pas caché sa fierté de voir sa société primée, pour la deuxième année consécutive, par les « Morocco Awards », en tant que meilleure société de services. «Notre objectif, disait-elle, c'est de rester un acteur principal et structurant du marché». «Nous appartenons à un grand financier du pays et nous continuerons à tirer les meilleures synergies en termes de compétitivité et de créativité».