La complémentarité entre le secteur public et le secteur privé a de tous les temps occupé une place importante dans la mouture et l'élaboration des différentes stratégies élaborées par le ministère de la santé avec comme principal objectif l'amélioration et la généralisation des prestations médicales au profit de l'ensemble de nos concitoyens sans rien perdre sur la qualité des soins. A qui profite la marginalisation du secteur privé ? Cette approche à laquelle plusieurs ministres de la santé ont adhéré, ne date pas d'aujourd'hui, elle remonte à loin dans le temps et pour être plus précis à la fin des années 60 et début des années 70 quand des praticiens du secteur privé venaient à l'hôpital pour faire des consultations et pratiquer des interventions. En ces temps, il y avait parmi ces praticiens des noms illustres qui ne sont, hélas ! plus de ce monde. Ces médecins, pour leur grande majorité ont été formés dans les facultés de médecine étrangères, une fois de retour au Maroc, ils se sont installés dans le secteur privé, mais parallèlement, ils donnaient de leur temps sans compter, mettaient leur savoir, leur savoir faire et leur expertise au service de la population démunie qui s'adressait aux hôpitaux publics. Cette époque est révolue. Aujourd'hui, les choses ont changé, en bien ou en mal, la question est posée. Dans tous les cas, le privé est absent de nos structures de santé publique. Ce qui est sûre et certain, c'est que chacun a une perception personnelle de la chose. Qui a raison, qui a tord ? Là est la question. Mais il est une réalité que d'aucun ne saurait ignorer, sauf peut être ceux qui ont un intérêt, ceux qui tirent profit de la marginalisation et de l'absence du secteur privé de nos structures sanitaire publiques. Ceux là doivent aujourd'hui comprendre que l'occultation quasi-totale du secteur privé, un secteur pourtant en pleine expansion où exercent plus de 50% des effectifs médicaux, et qui prend de plus en plus en charge des soins curatifs lourds, ne pourra à terme qu'affaiblir davantage un système de santé qui peine à trouver sa vitesse de croisière. En tous les cas, pour moi, personnellement, cette absence représente un vide dont le plus grand perdant n'est autre que le malade, surtout celui qui est démuni, celui qui n'a pas les moyens de pouvoir bénéficier des compétences et de l'expertise de praticiens du secteur privé. Médecine privée : compétences et équipements ultramodernes Le secteur libéral a toujours été synonyme de qualité des soins, d'efficacité, de moyens humains qualifiés, de compétences acérées, de haute technologie et bien entendu de cadre agréable, que ce soit au niveau des cabinets médicaux qu'au sein des cliniques privées . Aujourd'hui, avec prés de 360 cliniques privées, le paysage médical privé marocain a subi une profonde mue au cours des deux dernières décennies plus qu'en tout autre temps plaçant notre pays au top niveau en matière de santé et médecine libérale. Cela est d'autant plus vrai que nous constatons l'émergence d'une nouvelle catégorie d'établissements, à savoir les cliniques privées spécialisées. Des établissements qui contribuent à améliorer la qualité des services apportés aux citoyens en matière de soins de santé. Ces cliniques sont dotées de plateaux d'équipements ultramodernes et sophistiqués Destinés au diagnostic et au traitement des maladies, de même il y a ceux destinés aux interventions chirurgicales qui demandent de grandes précisions. Parmi ces équipements ultramodernes et sophistiqués, il y a des appareils de scanners, le Pet Scan, d'IRM , de Lithotripsie, de scintigraphie, les Lasers, les machine d'hémodialyse, les bombes de cobalt , les appareils de pontage cardiaque et bien d'autres appareils qui n'ont rien à envier à ceux des meilleures cliniques étrangères. Il est clair que tous ces éléments qui concourent à garantir un meilleur état de santé d'une population donnée, peuvent dans certaines conditions profiter à une plus grande frange de la population et plus particulièrement à celles et ceux qui présentent certaines pathologies que l'hôpital ne pourra pas prendre en charge pour diverses raisons, dont celles liées entre autres aux moyens, aux compétences, aux coûts et en particulier au niveau de certaines régions ou le secteur privé est bien implanté . Dans ces conditions, pourquoi ne pas ouvrir grandes les portes d'un partenariat entre secteur public et secteur privé ? Pourquoi ne pas sous-traiter des prestations médicales ? Il ne faut pas s'enfermer dans une logique financière quand il s'agit de la santé, de la vie ou de la mort de nos citoyens. Le bon sens doit prévaloir, nous sommes bien placés pour affirmer en notre âme et conscience de tels éléments. A quand la carte sanitaire ? L'actuel ministre de la santé, Mme Ysmina Badou, a à cœur ce problème, elle n'a pas caché à maintes reprises sa grande préoccupation au regard des disparités régionales qui existent quand à la répartition des équipements lourds, des structures spécialisées, cabinets, cliniques, hôpitaux , personnels… C'est dans ce cadre que la carte sanitaire trouve sa véritable place et sa raison d'être, car elle permettra de corriger toutes les anomalies existantes, des anomalies choquantes et pénalisantes dont souffrent les populations défavorisées, celles qui habitent dans des zones où il y a un véritable désert médical Sa mise en place devra assurer une satisfaction optimale des besoins de santé de notre population. La carte sanitaire devra, par ailleurs, et en toute bonne logique, harmoniser la répartition géographique des équipements, corriger les déséquilibres et la croissance incontrôlée de l'offre comme c'est aujourd'hui le cas au niveau de l'axe Kénitra –Casablanca où il y a une pléthore des compétences, des structures , des équipements … Il y a à l'évidence des anomalies qu'il convient de corriger pour plus d'équité et de justice sociale. De grands espoirs sont placés dans le fameux projet de loi-cadre relative au système de santé et à l'offre de soins. Mais pour cela, il faut une réelle volonté politique. Là c'est une autre affaire qui risque de nous pénaliser et de retarder encore plus la réalisation de stratégie clairvoyante.