Les deux derniers chocs de la 11e journée du championnat national de football, disputés mercredi dernier, à Casablanca et Rabat, ont constitué de beaux classiques entre les clubs des deux grandes villes du Maroc. WAC - FUS et FAR - RCA ont tenu leurs promesses mais avec des données différentes et des résultats plus ou moins attendus. A Casablanca, la victoire méritée du FUS au détriment du WAC, confirme que le club rbati a bien le vent en poupe après son premier succès historique en Coupe d'Afrique de la CAF. Sa victime du jour, le WAC, qui a subi une défaite plus ou moins logique, avec une formation amoindrie après l'expulsion de deux joueurs, Iajour en fin de la première mi-temps et Pascal en seconde période, n'a tout simplement pas confirmé sa dernière victoire arrachée devant le Raja dans un des grands derbies de la capitale économique. A Rabat, le partage des points entre les FAR et le Raja, s'il arrange les affaires des deux clubs qui n'acceptaient absolument pas la défaite, il n'est pas, en contrepartie, logique, du fait que ce sont les Verts qui faisaient le jeu, encore une fois, et qui étaient plus proches de la victoire. L'arbitrage scandaleux de Achiri, héros du match, a privé le Raja d'une victoire claire et nette. Ce qui a constitué encore une fois une grande déception pour le public rajaoui, qui croit toujours en son équipe et qui l'a accompagnée à Rabat pour ce match en nocturne. Le public casablancais et son homologue rbati des FAR, heureux de nul arraché dans les dernières minutes de la rencontre, ont fait le spectacle dans les gradins, chacun à sa manière. Chose qui, malheureusement, n'a pas été vue à Casablanca lors du choc WAC - FUS disputé à huit clos. Les terrains du WAC et de l'équipe d'Al Hoceima sont suspendus pour deux matches chacun, pour cause des événements regrettables qu'a connus le match des deux équipes arrêté dans les dix premières minutes et qui sera rejoué prochainement dans un terrain neutre. C'est un grand dommage, on aurait aimé voir les fans wydadis auréolés après le succès au détriment du Raja, venir saluer et fêter le FUS et son public dans ses grands jours après les deux sacres rbatis en coupes de la CAF et du Trône. Un match sans public ne vaut rien du tout. La faute est à attribuer à certains supporters du WAC comme ceux d'Al Hoceima, qui doivent comprendre qu'il n'y a pas mieux que l'esprit sportif et le fair-play. Le récent derby casablancais de cette saison, le 109e entre les deux frères-ennem--is en est toujours le meilleur exemple. Il a toujours constitué la grande fête du football marocain. Aucun incident n'a été observé entre les grandes masses des deux côtés, l'équipe gagnante et celle perdante. L'équipe du WAC qui l'a échappé belle, a bien savouré sa victoire, combien précieuse. L'équipe du Raja qui a raté le coche, mais a accepté la défaite dans le calme et le fair-play. La logique n'a certes pas été respectée pour les Verts qui méritaient mieux, c'est ainsi la logique du football qui n'a pas de raison. Peut-être que le nul aurait arrangé l'affaire des deux équipes, à défaut d'une victoire. D'autre part, ce derby nous a bien rappelé les chocs d'antan des deux clubs où celui qui gagne ne veut absolument pas dire qu'il est le meilleur. Que de derbies ont été maîtrisés par le Raja face au WAC qui méritait mieux et le contraire est juste. L'histoire continue et se répète entre deux clubs qui, chacun d'eux, ne peut pas vivre loin de l'autre. La victoire dans un derby n'est absolument pas comme celle réalisée dans un autre match face à un autre club. Celle de cette saison fait partie du jeu d'un derby qui a tout simplement respecté son enjeu. Un enjeu qui constitue tant de leçons à retenir. D'abord, le public des deux côtés, qui a toujours répondu présent, à domicile et à l'extérieur, malgré la capacité de la majorité des stades qui fait défaut et qui ne permet pas aux supporters de se mobiliser en grandes masses. Un public qui contribue souvent à renflouer les caisses de ses équipes. Un public bien organisé, qui anime l'autre spectacle sur les gradins. Un public, sans lui, la fête ne peut pas être complète. Un public qui, avec ses magnifiques « tiffos », préparés et présentés par les Verts des Greens Boys et les Rouges des Winners, joue son rôle comme il faut et comme il se doit. Un public d'aujourd'hui qui est le prolongement de celui d'hier. Un public de la nouvelle génération qui sert le football marocain en faisant hisser le niveau de son derby devenu, aujourd'hui, parmi les 10 meilleurs derbies du monde et le premier à l'échelon arabo-africain. Mais qu'a-t-on fait pour ce fameux public excellent pour que notre derby progresse encore plus ? Que font les décideurs des deux clubs, les associations des supporters, les autorités locales, les élus de la ville, les officiels du sport au Maroc et les responsables de la Fédération… pour que le douzième joueur casablancais soit toujours à la hauteur ? Beaucoup de leçons sont à retenir à propos de ce public qui mérite mieux. Un public qui est partout dans le Maroc et qui le divise en deux, l'un rajaoui et l'autre wydadi. Un public représenté dans d'autres derbies à l'échelon national et qui varient d'une région à l'autre, selon les équipes évoluant dans différentes divisions du championnat national. Des duels comme ceux d'antan à Agadir entre le Hassania et le Raja, de Marrakech entre le Kawkab et le Mouloudia… ou des chocs régionaux comme ceux d'aujourd'hui à Abda - Doukkala entre l'Olympique Safi et le Difaâ Jadidi, du Saïss entre le MAS de Fès et le WAF, tout comme à Meknès avec le CODM et au Nord entre le Moghreb Tétouan et l'Ittihad Tanger d'hier… Des chocs qui ont toujours tenu leurs promesses avec des supporters qui n'ont rien à envier à ceux de Casablanca. Le football national a bien son public, ses fans et ses grandes masses, à Casablanca et ailleurs. En contrepartie, ces supporters ont-ils le football national et les équipes qu'ils méritent ? That's the question