Après la défaite du Raja face au Wydad dans le 109e derby casablancais (2-1), samedi dernier, l'entraîneur M'Hamed Fakhir a justifié son revers par le manque de chance de son club qui a présenté du bon football avec des joueurs bien placés sur le terrain. Le résultat n'a pas suivi pour ces mêmes joueurs qui ont opté beaucoup plus pour le spectacle et la manière que le résultat. Ils ont fait preuve d'une mentalité d'amateur à un moment où ils devraient être plus réalistes surtout qu'ils avaient l'avantage de leur supériorité numérique sur l'aire du jeu, durant pratiquement toute la seconde mi-temps, après l'expulsion de Allioui. Pour Fakhir, Il faut maintenant oublier cette défaite et penser à la suite de la saison qui reste encore longue. C'est vrai, mais avant de tourner la page il faut que chacun fasse son autocritique et assume ses responsabilités, joueurs et entraîneur. Les joueurs sont encore des amateurs mais l'entraîneur manque aussi de professionnalisme. C'est à Fakhir, coupable principal de la défaite, de faire inculquer le réalisme et le professionnalisme à ses joueurs à mentalité d'amateurs, et qui ont raté une victoire facile face au WAC qui n'avait pas grande chose à présenter et qui ne croyait pas ses yeux. Mais bien qu'il ait pris tout son temps pour peaufiner son groupe, le Raja ne s'est pas bien préparé psychologiquement. Peut-être que pour les volets technique et compétitif, les joueurs du Raja étaient aptes. Et puis un entraîneur courageux, compétent, régulier, réaliste et professionnel doit toujours favoriser et défendre ses joueurs. Quand il s'agit de la défaite, la responsabilité c'est lui, mais la victoire c'est l'œuvre de toute l'équipe avec l'entraîneur et le staff technique bien sûr. Ce n'était malheureusement pas le cas chez Fakhir qui a jeté toute la responsabilité de son échec sur les joueurs, en prétendant qu'ils ont fait état d'une mentalité d'amateurs et n'ont pas pratiqué sa méthode, son style et ses conseils techniques, bien qu'il se soit manifesté durant tout le match ordonnant à ses joueurs de jouer en attaque et non pas pour le spectacle, comme il a fait surtout en seconde période, lorsque les Verts étaient en supériorité numérique. Tout ça se prépare bien avant le match et non pas sur le banc de touche, un entraîneur doit s'attendre à n'importe quelle chose, il doit s'attendre à toutes les probabilités tout en présentant les réactions et les méthodes à suivre ainsi que les solutions de chaque situation. Choses absentes dans l'agenda de M. Fakhir, qui lui aussi, réagit encore avec une mentalité amateur. Le fait de responsabiliser les autres sans parler de ses bévues comme la titularisation de certains joueurs qui n'ont absolument rien donné au Raja, comme Aboucharouane en attaque et Oulhaj en défense, en est une des constats de son mauvais coaching. Cela passe au moment où le Raja dispose d'un effectif riche avec pas moins de joueurs capables de réussir mais marginalisés comme Nejdi, Ouhakki (Ballack), Berrabeh, Denkir, Alas… C'est tout à fait le contraire de son homologue, l'entraîneur du WAC, Diego Garzetto qui est en train de reconstruire toute une équipe avec le concours de tous les joueurs qualifiés sans exception aucune. Garzetto vient de sauver sa face d'une manière intelligente après un passage à vide en championnat et le carton de (3-0) que son équipe a subi face au Club Africain de Tunisie précipitant son élimination sévère en coupe d'Afrique du Nord de l'UNAF. Face au Raja, le WAC a certes subi le jeu mais a gagné en fin de compte. Garzetto était des plus réalistes lorsqu'il a reconnu que ses joueurs ont évolué selon les qualités techniques de l'équipe adverse. Le WAC a vraiment subi le poids du match mais l'a bien contrôlé pour réussir l'essentiel aux moments opportuns, grâce à un seul attaquant en pointe, Mohcine Iajour auteur du doublé, Aït Laârif qui était derrière le premier but et Ajeddou qui, juste après son entrée en fin du match, a réussi le salut en cherchant la tête de Iajour, l'ex rajaoui, qui a bien honoré son premier derby avec les Rouges. L'essentiel c'est la victoire, peu importe la manière pour Garzetto qui a fait état d'objectivité et de réalisme même au détriment de la technicité et du spectacle que son équipe n'a pu étaler. En somme la victoire est un beau signe du travail serein et calme pour l'avenir du WAC appelé à confirmer pour défendre son titre. Pour le Raja et Fakhir, ils doivent reconnaître leurs erreurs, diagnostiquer le mal, calmer les brèches et espérer un rebondissement qui tarde encore à venir… Aujourd'hui le Raja a raté un derby qui reste un simple match du championnat national mais demain, qu'à Dieu ne plaise, ça pourra être un match en Ligue des Champions d'Afrique. Alors, agir et agir avant qu'il ne soit trop tard…