Le derby N° 109 s'est terminé sur un score injuste. Le Raja qui a totalement dominé a fini par s'incliner face au Wydad, plus chanceux mais aussi plus réaliste. Le verdict de (2-1) en faveur des Rouges ne reflète guère la physionomie de ce classico bêtement raté par les Verts donnés favoris auparavant. Plusieurs fois reporté pour plusieurs raisons et causes, ce derby comptant pour la 10e journée du championnat national, a tenu ses promesses, surtout par la présence massive du public des deux côtés. Un public magnifique avec toujours ses « tiffos », verts et rouges qui ont enjolivé les gradins du complexe Mohammed V. Mais sur terrain, on a vu deux équipes différentes, le Raja qui a fait le jeu et le Wydad qui a subi le jeu. Rien que pour les quinze premières minutes, le Raja aurait pu mener au score par (3-0). A la première minute, une première occasion a été ratée à doubles reprises par Bayla qui a tiré dans les mains du gardien Lamyaghri avant que la balle ne rebondisse devant les pieds de Salhi, qui, au lieu d'une pichenette facile a préféré le décor. Les seconde et troisième occasions ont été également ratées par Bayla et Koné. Même scenario en seconde période dominée de la tête et des épaules par les Rajaouis mais seul Lamyaghri a dû sortir le grand jeu pour sauver sa cage à maintes reprises. Le Raja qui avait les atouts de réussir une victoire facile d'au moins 5 à 6 buts, a surtout manqué de rigueur d'un bon coaching de son entraîneur. Le Raja a joué contre Lamyaghri, héros du match, Aït Laârif qui a montré sa supériorité technique sur la défense rajaouie, notamment le duo Oulhaj et Aïni, sans arriver à inquiéter le gardien Jarmouni… et Iajour, l'ancien attaquant du Raja qui a réussi les deux buts victorieux du WAC. Le Raja a certes joué contre une formation wydadie amoindrie par un joueur après l'expulsion de Alliou en début de la seconde période pour cumul de deux avertissements, sui te à son jeu agressif. Par contre, le Wydad a joué contre une équipe forte et supérieure techniquement mais handicapée par le rendement faible de deux joueurs, Aboucharouane en attaque et Oulhaj en défense. Ces deux joueurs n'ont rien fait dans ce derby. Oulhaj en connivence avec Belakhdar et Aïni, assume une grande responsabilité dans les deux buts encaissés, surtout le second réalisé dans le temps mort de la rencontre. Oulhaj n'a tout simplement pas l'étoffe d'un défenseur central, il n'arrive pas à assurer la couverture comme il faut et n'est même pas capable de se détendre convenablement pour dégager la balle de la tête. D'ailleurs, la responsabilité d'environ 90 pour cent des buts encaissés par le Raja, cette saison, revient à Oulhaj, un défenseur jeune mais qui n'évolue pas et qui ne mérite vraiment pas de jouer au Raja, tout comme ses alter-égos, Aïni et autre Belakhdar. Idem pour Aboucharouane qui n'était que l'ombre de lui-même, non seulement face au WAC mais dans tous les matches qu'il a joués, depuis le début de la saison. En plus, Aboucharouane, ce joueur déniché par le Raja avant qu'il n'ait évolué dans des clubs professionnels sans éclats en France, en Tunisie et au Golfe, n'a jamais réussi un derby face au WAC. Cette saison, sur une douzaine de matches qu'il eu la chance de jouer en tant que titulaire avec le Raja, en championnat comme en coupe, il n'a marqué qu'un SEUL but et dans les filets de la très modeste équipe du Chabab Tadla. Et dire que l'entraîneur M'Hamed Fakhir le sollicite et le défend souvent. A chacune de ses sorties ratées, Fakhir essaye de calmer son jeu en avançant que son joueur préféré pourrait changer le score à n'importe quel moment du match. Jusqu'à quand M. Fakhir doit-on attendre Aboucharouane… jusqu'à la fin de la saison… ? Et puis, de qui se moque-t-on ? On sait bien pourquoi ce genre de joueurs est toujours favorisé, tout comme son ami, Lambarki, absent du derby mais qui, lui aussi avait joué la grande partie avec le Raja et un seul but à son actif. Ça va venir le moment de donner encore plus d'éclaircissement sur ces joueurs chanceux et amis de l'entraîneur. Un entraîneur qui est allé sur les traces de son successeur, Henri Michel, qui a toujours favorisé les deux joueurs en question et qui ont été d'ailleurs parmi ceux ayant précipité son départ pour mauvais résultats, seulement après la cinquième journée. Fakhir a pratiquement reconduit la même formation avec les mêmes joueurs au détriment des jeunes doués comme Nejdi, Ouhakki, Berrabeh, Denkir… Ces deux derniers n'ont même pas été convoqués pour le derby, alors que les deux premiers y étaient, Nejdi meilleur attaquant du club, n'a fait son entrée que dans le dernier quart d'heure de jeu au moment où Ouhakki, alias Ballack est resté comme toujours sur le banc de touche. Voilà pour un entraîneur à côté de la plaque, un entraîneur qui n'a pas su gérer la supériorité numérique de son effectif durant toute une mi-temps, un entraîneur qui vient de signer la troisième défaite du club sur 10 matches, sa première défaite après les deux revers sous la houlette d'Henri Michel. Trois défaites en dix matches c'est trop pour un club qui prétend au titre national et qui est en même temps engagé en Ligue des champions d'Afrique. En somme, le Raja et ses joueurs qui ont cherché le spectacle beaucoup plus que le résultat et un carton à leur portée, ont fini par subir la loi du réalisme du WAC et son entraîneur, Diego Garzetto, qui ont respecté les spécificités du derby qui se joue sur de petites choses. Comme les toutes seules occasions franches bien exploitées par Mouhcine Iajour. Dominer n'est pas gagner, c'est tout… Le Raja et Fakhir ne doivent s'en prendre qu'à eux même. Le Wydad est appelé à confirmer…