Pour M'hammed Grine responsable des relations internationales au sein du PPS, le bilan gouvernemental, présenté par Abbas El Fassi, mardi dernier, devant les représentants de la nation est dans sa majorité satisfaisant. Néanmoins, Grine souligne qu'il ne faut pas se suffire des acquis réalisés. Dans le même registre, il affirme son refus des déclarations de quelques partis espagnols au sujet de l'occupation de Sebta et Mélillia, tout en ajoutant que ces deux présides sont sur le sol marocain et qu'il est de notre droit et devoir de les réclamer. Al Bayane : Quels sont les points importants qui vous ont intéressé dans le bilan présenté par le Premier ministre Abbas El Fassi devant le parlement ? M. Grine : Je tiens à réagir sur deux points importants. Il y'a le ton utilisé par Abbas El Fassi au sujet de Sebta et Mélillia. Le premier ministre a appelé à l'instauration d'un vrai dialogue avec le voisin espagnol afin de trouver une solution définitive à cette situation qui ne plait pas au Royaume. Lors de la présentation du bilan de son mi-mandat, Abbas El Fassi n'a pas caressé l'Espagne dans le sens du poil à ce sujet. C'est là une initiative louable de la part d'El Fassi. Néanmoins, notre parti le PPS, ne comprend pas l'attitude des partis espagnols qui refusent que le Maroc réclame ces deux villes qui se trouvent pourtant sur le territoire marocain. De notre part, nous soutenons la demande espagnole de reprendre Gibraltar. - Abbas El Fassi a évoqué la situation désastreuse des droits de l'homme dans les camps de Tindouf et souligné les acquis du Maroc dans ce domaine. Comment voyez-vous la situation des droits de l'Homme au Maroc ? Le Premier ministre a bien fait de tirer la sonnette d'alarme quant à la réalité désastreuse des droits humains dans les camps de Tindouf. Il faut savoir que les séquestrés de ces camps, sont les seuls à ne pas bénéficier de la déclaration de Genève de 1951. Concernant les droits de l'homme au Maroc, le pays a placé la barre très haut et c'est ce qui fait que nous vivons aujourd'hui un réel changement, positif, en matière des droits humains. Ceci est le fruit de plusieurs années de souffrances et de combat. Il ne faut pas non plus se suffire de ces acquis, mais il est demandé d'avancer et de gagner davantage du terrain en matière de préservation des droits de l'homme dans notre pays. Il ne faut pas nier non plus, que de temps à autre, nous observons des reculs en matière des droits de l'homme. - El Fassi s'est engagé et avec lui son gouvernement, à poursuivre le chemin vers l'édification d'un Maroc démocratique et des institutions. Comment voyez-vous cela ? Je crois qu'il faut dire que le pays est encore en phase de démocratisation de ses institutions et de sa vie politique toute entière. Néanmoins, ce qu'il faut noter dans ce sens, c'est que le bilan du Premier ministre, n'a pas mentionné la manière dont il va se comporter avec les partis politiques qui forment le gouvernement. Dans d'autres pays, des lois ont été annulées du fait de la pression exercée par les partis politiques d'un coté et les citoyens lambda de l'autre. Chez nous, il semble que le citoyen peine toujours à exercer cette pression et se faire entendre. Le jour où le gouvernement dépendra directement du citoyen, à ce moment là, nous pourrons dire qu'on est arrivé à une démocratisation parfaite de notre pays et de nos instituions. -Le Premier ministre s'est engagé également à poursuivre les réformes et consolider les acquis du Royaume dans tous les domaines. Quels sont, selon vous, les moyens à même de permettre cette consolidation et qui permettraient au pays d'aller de l'avant dans tous les domaines et spécialement celui politique ? -Ca tombe tout à fait à point. Je pense que nous avons besoin d'une nouvelle génération qui prendrait la relève des réformes et hissera le pays encore plus dans les rangs de pays démocratiques et qui respectent les institutions. D'ailleurs le 8ème congrès du PPS qui se déroulera à Bouznika du 28 au 30 mai prochain, a pour principal thème « Pour une nouvelle génération de réformes ». il faut donner aux jeunes compétences de ce pays plus d'opportunités pour qu'ils puissent œuvrer dans la démocratisation de leur patrie et renforcer ces acquis qu'ils soient politiques, économiques ou socials.