Le développement du secteur de la météorologie en Afriques passe nécessairement par l'adoption d'une politique d'anticipation face aux nouveaux défis consécutifs aux changements climatiques et à la hausse des phénomènes naturels que connaît le continent, a souligné le secrétaire d'Etat chargé de l'eau et de l'Environnement, M. Abdelkebir Zahoud. L'accompagnement du développement socio-économique dans le continent exige d'être au fait de la réalité météorologique africaine et des besoins de l'ensemble des utilisateurs de l'information météorologique, a estimé M. Zahoud dans une allocution lue en son nom à l'ouverture, lundi à Marrakech, de la 15-ème session du Conseil régional pour l'Afrique de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). Il a, dans ce contexte, plaidé pour le développement du réseau météorologique continental et la mise en place de programmes de recherches susceptibles de satisfaire les besoins du secteur à travers notamment l'échange des expériences et des résultats, exprimant l'entière disposition du Maroc à partager son expérience en la matière. Le Royaume a adopté et mis en œuvre de multiples plans stratégiques en vue de promouvoir ce secteur à la suite de phénomènes naturels qui l'ont affecté dans les années 80 et 90 du 20-ème siècle, tels la sécheresse et les inondations, a-t-il dit. M. Zahoud a, dans ce cadre, mis en évidence le développement qu'a connu la météorologie nationale à travers notamment des prévisions et d'alertes météorologiques exactes et à long terme qui ont évité au Maroc des pertes humaines et des dégâts matériels conséquents lors des pluies torrentielles de ces deux dernières années. La responsabilité des services météorologiques africains est aujourd'hui plus grande et les défis sont plus nombreux dans la mesure où le continent se trouve, plus que jamais, confronté à de multiples contraintes économiques et sociales liées directement ou indirectement aux conditions climatiques, a-t-il fait observer. Pour sa part, M. Michel Jarraud, secrétaire général de l'OMM, a souligné d'emblée que la tenue de cette rencontre à Marrakech témoigne une fois encore du soutien du Maroc aux programmes et activités de l'OMM depuis son adhésion à l'Organisation en 1957. Après avoir relevé que la crise économique a été «particulièrement sévère» et que certains risques se sont sensiblement aggravés, tels la variabilité et le changement climatiques, les catastrophes naturelles, la sécurité alimentaire et la gestion des ressources en eau, il a fait savoir que la préservation des ressources hydrologiques constitue un défi majeur pour l'Afrique. La sécheresse, associée à de mauvaises récoltes et à la hausse des prix alimentaires, a trop fréquemment menacé des millions de vies dans le Continent, a-t-il ajouté, estimant toutefois que malgré une tendance à la hausse du nombre de catastrophes, les victimes des événements météorologiques, climatiques et hydrologiques violents sont de moins en moins nombreuses de par les efforts de prévention et de la bonne gestion des situations d'urgence et des systèmes d'alerte précoce. Il a, également, fait remarquer que la question du changement climatique, qui a été définie par les Nations unies comme étant «le défi fondamental de notre époque», met en péril le développement durable et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. De son côté, le président du Conseil régional pour l'Afrique de l'OMM, M. Mamadou Lamine Bah, a relevé que cette rencontre se tient à un moment où l'Afrique est sujette à de nombreuses catastrophes d'origine hydrométéorologique et où les inondations et les sécheresses récurrentes, les épidémies et l'invasion de criquets pèlerins et de chenilles provoquent annuellement des milliers de morts et des millions de sinistrés. Il a, d'autre part, rappelé que les services météorologiques du Continent, soucieux d'atteindre les Objectifs du Millénaire et de réduire les risques des catastrophes naturelles, avaient identifié leurs préoccupations majeures, leurs principaux défis et leurs priorités lors de la dernière session du Conseil régional tenue en 2007 à Ouagadougou. Les défis lancés aux services météorologiques africains sont encore nombreux dans la mesure où les exigences des usagers se multiplient et les moyens dont disposent ces services s'amenuisent, a-t-il signalé. Cette session de huit jours, initiée par l'OMM en coordination avec la météorologie nationale et qui réunit plus de 200 experts internationaux dans le domaine de la météorologie, est centrée sur des points cardinaux tels la gestion de la qualité des services de météorologie aéronautique, la formation et l'éducation du personnel, le volontariat et d'autres initiatives d'intérêt régional. Les participants devraient également se pencher sur l'examen de questions relatives à l'amélioration des prévisions météorologiques, les évaluations climatologiques et hydrologiques, l'intégration des systèmes d'observation de l'OMM et le renforcement des capacités des membres du Conseil en matière d'alerte rapide multi-dangers et de prévention des catastrophes.