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Imalad N Tamazight : Les codes et les symboles de la culture amazighe
Publié dans Albayane le 25 - 10 - 2010

“L'Afrique du Nord se distingue de ses voisins du Sud (les sub-Sahariens), du Nord (les Européens) et de l'Est (les Moyen-orientaux). Elle en diffère par un ensemble d'éléments socioculturels : la langue «autochtone», les savoir-faire, le costume traditionnel, les arts, les règles de conduite, les coutumes, les lois…
par un système de codes et de façons de voir, de sentir, de penser, de parler et d'agir communs. Ces traits distinctifs des Nord-Africains ne datent pas d'hier ; ils remontent à l'Antiquité”. C'est en ces termes que le chercheur Hammou Belghazi qualifie les constantes des populations Nord-Africaines qui remontent loin dans l'histoire. Tout les codes d'organisation de la vie en société de ces groupements humains est passé au crible de ce chercheur à travers une approche socio-antropologique.
Que peut apporter la recherche anthropologique et sociologique à la culture et à la langue amazighes ?
Une remarque d'abord : le Maroc, probablement plus que les autres sociétés des deux rives de la Méditerranée, se trouve être un espace typique des brassages ethniques et un creuset de sédiments civilisationnels. Autrement dit, un pays attractif, convoité, souvent envahi, depuis au moins les débuts de l'histoire nord-africaine, par des régimes politiques expansionnistes drainant d'importants flux humains et, partant, de multiples paradigmes culturels. Ce qui n'a pas été sans influer sur le style de vie des Amazighes. Deux systèmes sociétaux antérieurs à la mondialisation actuelle, l'islam et la colonisation, en ont touché profondément certains aspects et dimensions mais ils ne l'ont ni anéanti ni transformé de fond en comble. Les sociétés humaines sécrètent des changements tout en maintenant des constances. Ce sont exactement ces changements et constances socioculturels qui occupent en tout ou en partie la sociologie et l'anthropologie ou, si l'on préfère, la socio-anthropologie. Sans recherche anthropologique et sociologique, on ne peut prétendre saisir le fonctionnement des faits permanents, encore moins expliquer les mécanismes producteurs des mutations sociales.
Au point de vue socio-anthropologique, l'Afrique du Nord se distingue de ses voisins du Sud (les sub-Sahariens), du Nord (les Européens) et de l'Est (les Moyen-orientaux). Elle en diffère par un ensemble d'éléments socioculturels : la langue «autochtone», les savoir-faire, le costume traditionnel, les arts, les règles de conduite, les coutumes, les lois… ; par un système de codes et de façons de voir, de sentir, de penser, de parler et d'agir communs. Ces traits distinctifs des Nord-Africains ne datent pas d'hier ; ils remontent à l'Antiquité. Leur existence, à travers les âges, signifie en dernière analyse la continuité ou la permanence, sous une forme ou une autre, de la culture amazighe au Maroc, en Algérie, en Tunisie, en Libye et en Mauritanie. Une culture qui demande à être davantage connue et reconnue.
La culture amazighe demeure méconnue ou, tout au moins, contient de larges zones d'ombre dans la structuration, la déstructuration et la restructuration (à des degrés variables et variés) des différentes pratiques, croyances et représentations y afférentes. La recherche anthropologique et sociologique peut non seulement dissiper une bonne partie de l'obscurité de ces zones, mais aussi éclairer ou appuyer ? dans le cadre d'un travail transversal ? la démarche et l'explication des disciplines qui s'y intéressent telles que l'archéologie, l'histoire, la littérature… Elle peut rendre raison du fait culturel le plus fort, le plus solide qui rattache l'individu à son groupe, soit la mentalité au sens socio-anthropologique. C'est-à-dire l'ensemble des conduites et conceptions ou perceptions idéelles qui renseignent et gouvernent la pensée ou la conscience d'une collectivité et qui sont partagées par chacun des membres de celle-ci. S'il est une composante de la culture amazighe qui mérite (nécessite) sur-le-champ une série d'études approfondies, autant qualitatives que quantitatives, c'est sans conteste la mentalité. Nulle entreprise consacrée au développement effectif de cette culture ne sera féconde si elle néglige ou refuse de faire entrer en ligne de compte le facteur mentalité.
Tout compte fait, l'anthropologie et la sociologie sont bien entendu indispensables au développement et à l'affermissement de la langue amazighe. De par leurs méthodes respectives, combinées ou séparées, elles doivent en principe beaucoup y apporter. Leur apport peut la concerner, d'une part, en tant que fait culturel ou social inscrit dans un rapport de dépendance direct ou indirect avec d'autres secteurs du système sociétal (l'économie, la science, la politique…) et, d'autre part, en tant qu'objet de conflits (plus latents que manifestes) entre individus, groupes ou/et institutions. Des conflits qui, soit dit en passant, constituent le champ d'investigation de la sociologie du changement ou des mutations. L'apport de ces deux disciplines peut aussi intéresser l'aménagement linguistique de l'amazighe en mettant à la portée des linguistes, qui s'y attellent, le/les sens « extra-étymologique(s) » d'un mot, obtenu(s) à partir de l'analyse des différentes dimensions de la chose ou du phénomène que ce mot désigne. Comme dit Pierre Bourdieu, « la grammaire ne définit que très partiellement le sens ».
Pouvez-vous nous donner un bilan des recherches sur l'amazighe dans ce domaine ?
Arrêter dans l'espace d'une interview un bilan complet des travaux de recherche consacrés aux milieux amazighes serait pratiquement impossible. Les recherches de nature anthropologique et sociologique, amorcées par Ibn Khaldoun au XIVè siècle, ont commencé à prendre de l'ampleur au cours de la seconde moitié du XIXè siècle en raison de la multiplication des enquêtes de terrain, menées en majeure partie par les premiers administrateurs militaires et civils de la colonisation française au Maghreb. A l'époque coloniale, notamment au Maroc et en Algérie, ces recherches, étalées sur une période assez longue (1840-1960), se sont intéressées de manière particulièrement dynamique à l'organisation sociale des tribus et à leurs pratiques cultuelles (magie, religion et superstition). Chercher à comprendre l'esprit de ces pratiques, c'était vouloir pénétrer les structures mentales des colonisés pour mieux les assujettir. Les a-t-on pénétrées pour autant ? Loin s'en faut.
Durant le demi-siècle subséquent, il n'y a pas eu à vrai dire de progrès palpable dans le domaine de la recherche socio-anthropologique. Et pour cause : l'anthropologie était boycottée par la majorité des intellectuels maghrébins parce que, n'en ayant considéré que la teneur politico-idéologique, ils l'ont taxée de science colonialiste ; la sociologie, vouée à l'étude critique du Pouvoir entre autres phénomènes sociaux, était combattue à tort par les régimes politiques de l'indépendance parce qu'ils y ont vu une discipline pernicieuse.
Si l'on a freiné ce type de recherche pendant un certain temps, on n'a pas pu en revanche l'éradiquer. La recherche anthropologique et sociologique sur les systèmes pratico-représentationnels amazighes, en vertu de la volonté d'une poignée d'enseignants-chercheurs et étudiants (Amazighes et Occidentaux), s'est poursuivie dans les universités et instituts universitaires étrangers, surtout français et anglo-saxons. Du début des années 40 du XIXè siècle (époque des premières enquêtes de terrain) à la décolonisation de l'Algérie en 1962, on a produit une importante connaissance anthropologique et sociologique sur tels aspects ou tels autres de la culture amazighe. Il est vrai que, dans ce domaine, la production coloniale, en terme de quantité, dépasse de loin la production post-coloniale. Il est vrai aussi qu'elle va, pendant longtemps encore, s'imposer en tant que cadre de référence ou source d'informations. Et afin d'en tirer profit, de l'utiliser à bon escient, on doit constamment la soumettre à la critique. Encore faut-il, pour ce faire, avoir suffisamment de chercheurs en la matière. Dans les sociétés où se trouve la culture amazighe, il n'y a pas d'anthropologie et de sociologie à proprement parler. C'est-à-dire des disciplines à part entière et entièrement à part (autonomes), enseignées de façon non seulement théorique, mais aussi et surtout pratique. Leur enseignement doit contenir tout au long du premier et du deuxième cycles un module de méthodologie où seront dispensés l'apprentissage et l'application des techniques de la recherche empirique : l'observation, l'interview et le questionnaire.
Aujourd'hui, malgré les efforts fournis par le Centre des Etudes Anthropologiques et Sociologiques de l'IRCAM et ceux des chercheurs externes (nationaux et transnationaux), l'anthropologie et la sociologie sont loin de pouvoir aider à saisir, comprendre et expliquer les constantes et les mutations de ladite culture en vue de la faire évoluer. Et cela, dans la mesure où la première est quasi absente des programmes de l'enseignement universitaire et la seconde a du mal à quitter les murs des salles de cours pour le terrain.
Quelle est votre appréciation du droit coutumier amazighe (izerf) ?
A l'instar de tout groupement humain, organisé en tribu ou en nation, les Amazighes ont mis en place un système juridique composé des branches principales du droit : le droit civil et le droit pénal. Ce système, fondé essentiellement sur la coutume, paraît être en parfait accord avec l'organisation sociétale qui l'a sécrété. Deux autorités judiciaires en assurent le fonctionnement : le juge coutumier (anzarfu) pour les affaires civiles et l'assemblée dirigeante (djmaêt) pour les affaires pénales à l'exception toutefois de la question de meurtre.
L'affaire d'homicide concerne d'abord la famille et se règle par le bannissement du meurtrier (et des siens), le paiement du prix de sang (ddit) ou la vengeance pure et simple. Mais, en règle générale, on évite l'acte vengeur parce qu'il génère les homicides réciproques et, en conséquence, dégénère en lutte armée, en guerre intestine opposant deux partis constitués chacun de plusieurs lignages ou tribus.
Le droit coutumier amazighe, contrairement à la loi écrite de maintes sociétés modernes, ignore la peine d'emprisonnement et la condamnation à mort. L'absence de la peine capitale dans l'izerf n'est rien d'autre que la haute conscience qu'on a de la justice et, par suite logique, l'obligation d'éviter au juge d'avoir du sang sur les mains. Dans les sociétés traditionnelles à « démocratie directe », la justice est sagesse et le juge un sage. Concernant la proscription de l'exécution, qui est un acte d'une grandeur autant humaniste qu'humanitaire, les coutumiers amazighes, que les adeptes ou les amateurs de la vulgate évolutionniste qualifiaient d'institutions primitives et barbares, ont des siècles d'avance sur le système judiciaire de la plus grande puissance du monde. Ceci mérite plus qu'une méditation.
Toujours est-il que, sur le plan pratique, le point fort de l'izerf réside dans la clarté et la rapidité de la procédure. La sentence est rendue peu de temps et non pas des décennies après avoir saisi l'instance compétente. Pour la lenteur du tribunal, justement, mais aussi à cause de la complexité procédurale et les frais de jugement, les populations du milieu rural (berceau de la coutume) préfèrent encore et d'abord recourir au caïd (agent d'autorité) plutôt qu'au magistrat.
Cela ne veut absolument pas dire que le droit coutumier a complètement disparu. A l'échelle locale, les règles de ce droit subsistent toujours et ce, dans les régions aussi bien amazighophones qu'arabophones. Elles continuent de régler et de réguler les actes des justiciables dans plusieurs domaines, entre autres : la gestion des terres collectives et le partage de l'eau. La coutume s'applique également lorsque la chariâa (loi islamique) se trouve démunie ou muette devant un cas d'espèce. Au Maroc, et partout ailleurs en Afrique du Nord, la chariâa et le doit écrit en général gagneront en force en s'inspirant davantage du droit coutumier amazighe.
Quelles sont vos préoccupations actuellement ?
A l'heure actuelle, deux choses m'occupent au premier chef : d'abord, la recherche menée aux côtés de mes collègues dans le cadre du plan d'action 2009-2010 du Centre des Etudes Anthropologiques et Sociologiques ; ensuite, le cours de sociologie dispensé à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Fès-Saïs, au profit des étudiants de la filière des Etudes amazighes.
En ce qui concerne le premier point : la recherche, je m'intéresse à la problématique de la transmission des croyances et des représentations ancestrales dans la région située entre Salé, Meknès et Oulmès et dont la population est majoritairement amazighophone. Par croyances et représentations, j'entend l'ensemble des idées (ou images mentales) dont un groupe ethnique ou social dispose et use pour donner un/du sens au contenu des rapports qui le régissent : rapport de l'Homme à l'Homme et rapport de l'Homme à la nature ou à la surnature. Ces idées ont toujours été transmises de génération en génération par des mécanismes bien rodés ; en l'occurrence, la parole et le geste. Mais, depuis quelques années, leur transmission traverse une crise sans précédent. D'après les résultats partiels d'une enquête de terrain, personnelle, la crise en question n'est pas un simple conflit de générations. C'est plutôt l'effet du changement des structures sociétales dû notamment à l'emprise du re-nouveau (influence des paradigmes culturels oriental et occidental) et à la stratégie de l'oubli (systèmes du filtrage mémoriel : non-dit, silence, non-reconnaissance…).
Pour ce qui est du second point : le cours, qui traite des grandes tendances de la sociologie occidentale (Europe, Etats-Unis) et de leur influence sur l'activité sociologique relative à la culture amazighe ainsi que des démarches théorique (méthodes d'analyse) et pratique (techniques de l'enquête), je m'occupe à peaufiner le volet consacré à la méthodologie. Et ce, pour doter encore plus les apprenants d'outils méthodologiques devant leur permettre de distinguer entre l'explication sociologique (scientifique) et l'interprétation idéologique, politique ou morale des faits socioculturels. En d'autres termes, des outils qui leur permettront progressivement de rompre avec la vision spontanée et le sens commun et de percevoir de façon objective (épistémologique) les phénomènes et les structures de leur environnement sociétal aux niveaux local, régional et national.
Entretien réalisé par Moha Mokhklis
*Chercheur en anthropologie
et sociologie à l'IRCAM
ANFGOU : Espace de la mémoire amazighe
Le témoignage de l'aède amazigh est édifiant et fournit une base au sens étymologique de cette bourgade enclavée du Maroc Central :
Id afgu ar ad utgh, mid ism nnes as ra neghr i wesmun ad iffgh ixamen
Devrais-je “siffler” ou l'appeler par son nom, pour que mon bien aimé sorte des tentes ?
ANFGOU est donc synonyme de « sifflement », moyen de communication et de dialogue entre amants.
Et l'expression figée confirme :
Da ikkat afgou : il « siffle ». Siflement utilisé par les « trappeurs » pour imiter le cri de la chouette qui mobilise les lévriers, objets de la chasse.
Afgou serait donc le sifflement et ANFGOU, « lieu qui siffle ou de sifflement ». Car, situé à l'entrée d'une vallée où le vent « siffle » régulièrement. Voici donc pour l'étymologie de la bourgade amazighe.
Mais l'aède nous apporte des témoignages documents qui nous replongent dans les « temps héroïques » (Cf. : Michael Peyron, Poésie de l'époque héroïque) de la résistance amazighe. Il édifie notre mémoire et notre histoire. Histoire ignorée par les scribes de la Qaraouinie. Par sa position géostratégique, ANFGOU ne sera « pacifié » que par le prix de batailles tragiques et de résistances suicidaires. La machine de guerre coloniale, qui commit des crimes contre l'humanité par les massacres qu'elle a perpétrés dans la montagne amazighe au début du XXème siècle, avant d'accéder à ANFGOU, affronta la résistance à Tounfiyt, Aghbala et livra la bataille historique de Tazizawt. La poésie amazighe de la résistance témoigne. Elle nous offre des images d'ANFGOU, théâtre de batailles acharnées.
Les exemples :
1- Djawen tadunt a yuccen n UNFGU
Äreq i ymeksawen ha iärrimen g umerdul
Rassasie-toi de graisse, ô chacal d'ANFGOU
Les cadavres des jeunes berbères s'amoncellent dans la steppe, laisse en paix les bergers.
L'aviation et l'artillerie française ont fait des massacres. Des dizaines de cadavres de résistants amazighes sont déchiquetés. Les chacals peuvent de rassasier et laisser les bergers paître leur troupeau.
2- Issubber Wassif Melloul à YANFGOU
Issubber Sidi Lmekki ca wer t igi
L'Assif Melloul vient de se soumettre ô ANFGOU
Sidi Lmekki, impuissant, en a fait autant.
L'aède interpelle ANFGOU pour lui signifier l'inutilité de sa résistance. La vallée d'Assif Melloul des Aït Hdiddou est soumise et le Chef des Imhiwach, Sidi Lmekki a agi de même. Il faut donc accepter la défaite.
3- Seggwis dregh s ANFGOU a yul inw ayd agh tgid amazir
Yuf agh ifri anecti d ittghiman mind i
Depuis que je suis descendu à ANFGOU, mon coeur est désolé
Je regrette ma grotte-cachette, face à ce spectacle écœurant.
4- A YANFGOU butmeghriwin ayd tgid
Ulin Imazighen ad ac gen ahidus
ANFGOU, tu es la contrée des noces
Voici que les Berbères montent vers toi pour t'offrir un ahidous.
5- Mec agh icib ighf is iwigh anezwum
seg may ssaragh timizar UNFGOU
Si ma tête a blanchi, c'est ç cause des soucis
Qui m'ont accablé pendant mes marches dans la bourgade d'ANFGOU.
6- Seggwis rran Ayt Ndir ad ANFGOU
Awwa illa digs lbibu lla ibna
C'est depuis que les Aït Ndir ont emporté ANFGOU
Que les Français ont pu y construire leur bureau de commandement.
Ces vers de poésie de la résistance amazighe constituent des « documents authentiques », des témoignages édifiants qui aident à réécrire notre histoire et réhabiliter un pan essentiel de notre mémoire collective. Il serait intéressant de croiser ces vers avec les rapports des militaires et officiers français. Tout un chantier.
Par M. Mokhlis
Publications de l'IRCAM
Première symphonie amazighe
Ce CD, produit par le Centre des Etudes Artistiques, des Expressions Littéraires et de la Production Audiovisuelle et édité par l'IRCAM, met à la disposition du public la première symphonie amazighe. Symphonie en quatre mouvements composés par le chercheur musicologue Belaid El Akkaf. Un apport louable dans le domaine de l'art musical amazighe. Une contribution majeure à la modernisation professionnelle du patrimoine musicale amazighe.
Aghlyas
Ce recueil de poésie publié par l'Institut Royal de la Culture Amazighe rassemble 39 poèmes de l'aède amazighe Lhoussain Ouârfa (région d'Azrou – Moyen Atlas), transcrits (en caractères tifinaghe et latin) et supervisés par M. Lahbib Fouad, du Centre des Expressions Artistiques, des Etudes Littéraires et de la Production Audiovisuelle. Il s'agit de poèmes « classiques », du genre tamdyazt, qui traitent de thématiques variées : faits historiques, valeurs sociales, identité, patrie… Cet ouvrage constitue une contribution à la sauvegarde du patrimoine littéraire oral amazighe.
Vocabulaire grammatical
Le Vocabulaire grammatical est le fruit d'une collaboration entre l'Institut Royal de la Culture Amazighe (IRCAM) et l'Institut national des langues et civilisations orientales (INALCO). Le choix du thème de la terminologie grammaticale a été dicté par le besoin en matière de métalangage grammatical pour l'enseignement de l'amazighe, principalement au Maroc et en Algérie. L'ouvrage, coordonné par MM.Abdallah BOUMALK (IRCAM) et Kamal NAIT ZERRAD (INALCO), s'adresse, prioritairement, aux enseignants et aux étudiants et, secondairement, à toute personne désirant savoir comment sont nommées en amazighe les notions grammaticales. La nature de la nomenclature retenue se trouve être un vocabulaire grammatical dans le sens général de « grammaire » qui intègre des notions de linguistique, mais ne représente pas une terminologie linguistique stricto sensu. Il se veut être, d'abord, un minimum nécessaire à l'enseignement de la langue. L'ouvrage est quadrilingue ; il se compose de deux versions français-amazighe-anglais-arabe et amazighe-français-anglais-arabe auxquelles viennent s'ajouter deux index arabe et anglais.
Phonologie de l'amazighe
Le présent ouvrage, que nous devons au professeur Ahmed Boukouss, linguiste et Recteur de l'Institut Royal de la Culture Amazighe, est consacré à l'étude de la phonologie de l'amazighe en synchronie dynamique et dans une perspective théorique et descriptive. Son objectif premier est l'examen de la structure des sons, de leur fonction et de leur agencement dans le cadre des domaines prosodiques. Il contribue, d'une part, à faire de l'amazighe un objet de science à part entière et, d'autre part, à démontrer que l'analyse de la phonologie de l'amazighe aide à comprendre certains aspects du système phonologique des langues naturelles en général.
Il a également un objectif pragmatique, celui de fournir les bases scientifiques d'une intervention sur la morphologie de l'amazighe dans le cadre de l'aménagement de sa structure phonique. Il présente ainsi un intérêt aussi bien pour les spécialistes de l'amazighe en particulier que pour les linguistes en général.
Vocabulaire des médias
Cet ouvrage, publié par le Centre d'Aménagement Linguistique, répond à un besoin de dénomination des réalités nouvelles en amazighe dans le domaine des médias (presse, radio et télévision). Il s'agit d'un outil à même de permettre aux journalistes de transmettre les informations les plus courantes. L'ouvrage propose l'équivalent, en amazighe, de termes fréquemment utilisés (en arabe ou en français) dans l'actualité. Il n'est, de ce fait, pas destiné exclusivement aux journalistes, le grand public y trouvera également des mots relevant de la langue usuelle dans la mesure où les médias et plus particulièrement les actualités couvrent, par essence, des domaines divers et variés.
L'ouvrage s'adresse à un lectorat assez large bien qu'il vise prioritairement les journalistes. Sa conception multilingue permet plusieurs consultations. Ainsi, à la version « Français-amazighe » viennent s'ajouter des index en amazighe, en arabe et en anglais élargissant ainsi le public cible. Une deuxième version de ce vocabulaire « Arabe-amazighe » est également publiée par l'Ircam.


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