Le XIIIe Sommet de la Francophonie, s'est tenu du 22 au 24 octobre à Montreux, en Suisse, sous le thème "Défis et visions d'avenir". Ce Sommet a réuni 38 chefs d'Etat et de gouvernement, membres de l'OIF et les 14 Etats observateurs. Pour la premières fois, ce sommet a connu la participation du président de la RDC, Joseph Kabila. L'OIF dispose d'un budget d'environ 80 millions d'euros, dont le premier contributeur est la France (à près de 40%). Au cours de ce Sommet, le flambeau de la présidence passera du Canada à la Suisse qui, en tant que pays hôte, a voulu donner à ce XIIIe Sommet, en concertation avec l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et ses Etats membres, "une forte dimension prospective", dans un contexte de célébration du 40ème anniversaire de l'OIF tout au long de l'année 2010. Le sommet de la francophonie (ou «conférence des chefs d'Etat et de gouvernement des pays ayant le français en partage ») réunit les chefs d'Etat et de gouvernement des pays de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). Il a lieu tous les deux ans. Il est la plus haute instance de la francophonie. Ce sommet définit les orientations de la francophonie, adopte toute résolution qu'il juge nécessaire au bon fonctionnement de la francophonie et à la réalisation de ses objectifs, élit le secrétaire général et statue sur l'admission de nouveaux membres de plein droit, de membres associés et de membres observateurs à l'OIF. Trois thématiques ont dominé ce sommet: la place de la Francophonie dans la gouvernance mondiale, les solidarités francophones face aux grands défis de l'environnement et du développement durable, et les défis de la diversité et de l'innovation dans l'enseignement de la langue française dans un monde globalisé. La Francophonie et la gouvernance mondiale Les chefs d'Etat et de gouvernement francophones ont affirmé leur volonté d'œuvrer à une gouvernance mondiale plus équilibrée. Dans un discours d'ouverture devant 38 chefs d'Etat et de gouvernement, la présidente de la Confédération helvétique, Doris Leuthard, a évoqué la sécurité alimentaire, la biodiversité, la paix. Elle estime que "face à ces défis, la Francophonie a un rôle à jouer, comme plate-forme de dialogue Nord-Sud afin de passer la logique des groupes régionaux ou politiques qui risquent de paralyser les institutions internationales". "Coups d'Etats et Francophonie sont désormais devenus incompatibles. Dans ce contexte, j'appelle de mes vœux la restauration de l'état de droit dans les pays où il a été suspendu", a-t-elle ajouté, en référence notamment à la Guinée, suspendue de l'OIF à la suite d'un coup d'Etat. "La Francophonie est pleinement dans son rôle quand elle se prononce sur les enjeux mondiaux", comme la crise financière, la crise alimentaire, le changement climatique, a également estimé le Premier ministre québécois, Jean Charest. De son coté, le président camerounais Paul Biya a declaré que la Francophonie constitue "un cadre privilégié d'un nouveau modèle de relations internationales". "Il n'y a pas d'autre issue qu'une régulation de l'économie mondiale avec plus de solidarité pour les plus démunis", at-il poursuivi La sécurité dans la bande sahélo-saharienne et la lutte contre Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) qui détient depuis mi-septembre en otage cinq Français, un Malgache et un Togolais dans le nord du Mali, ont été également abordées. Les dirigeants se sont, aussi, penché sur la question de la langue française, parlée par 220 millions de personnes dans le monde mais qui connaît un recul dans les instances internationales. Abdou Diouf reconduit dans ses fonctions C'est l'un des temps forts de ce sommet : Abdou Diouf, 75 ans, a été reconduit par acclamations pour un troisième mandat de quatre ans à la tête de l'Organisation internationale de la francophonie. L'ancien président sénégalais, qui occupe le poste de secrétaire général de l'organisation depuis huit ans, était d'ailleurs le seul candidat en lice. En lui réaffirmant son soutien dès l'ouverture des travaux, le président français Nicolas Sarkozy a salué son autorité sur la scène mondiale ; le président du Burkina Faso, Blaise Compaoré, a, lui, souligné la sagesse et l'obstination du président Diouf : «Nous devons les progrès réalisés par notre organisation ces dernières années au travail remarquable abattu par le secrétaire général de l'OIF, M Abdou Diouf. Sa clairvoyance, son obstination et sa forte conviction ont renforcé la position de notre organisation sur la scène internationale. Je suis convaincu, qu'investi de notre confiance, il saura relever les défis de l'avenir de la francophonie». L'écrivaine camerounaise Calixthe Beyala avait annoncé vouloir succéder à Abdou Diouf mais sa candidature n'a été soutenue par aucun pays. Sarkozy: l'absence de l'Afrique au Conseil de sécurité est un "scandale" À l'occasion de l'ouverture du 13e sommet, Nicolas Sarkozy a affirmé que l'absence de l'Afrique au Conseil de sécurité de l'ONU était un « scandale de la Francophonie ». "Est-il normal qu'il n'y ait aucun membre permanent du Conseil de sécurité émanant de l'Afrique? Un milliard d'habitants! Dans trente ans, deux milliards d'habitants qui n'ont pas de représentation permanente! C'est un scandale", s'est exclamé le chef de l'Etat, sous les applaudissements nourris de la salle. De la même façon, Nicolas Sarkozy a jugé anormale l'absence comme membres permanents au Conseil de sécurité de pays du continent sud-américain, de l'Inde, "bientôt le pays le plus peuplé du monde", du Japon et de l'Allemagne, "qui pèsent dans l'économie du monde" et absents "parce que leurs dirigeants avaient fait le mauvais choix au moment de la seconde guerre mondiale". A rappeler que l'OIF, fondée en 1970, compte actuellement 70 pays (56 membres et 14 observateurs), soit une population de plus de 870 millions d'habitants et de 220 millions de locuteurs de français de par le monde. Elle a pour mission de donner corps à une solidarité active entre les 70 Etats et gouvernements qui la composent. La coopération multilatérale francophone est mise en oeuvre par l'OIF et les quatre opérateurs spécialisés, à savoir l'Agence universitaire de la Francophonie (AUF), la chaîne internationale de télévision TV5, l'Association internationale des maires francophones (AIMF) et l'Université Senghor.