Une plate-forme relative à «La protection des témoins, des dénonciateurs, des experts et des victimes en matière de corruption» a été organisée par l'Instance centrale de prévention de la corruption, jeudi 21 octobre 2010, à Rabat. En collaboration avec le programme de soutien à l'amélioration des institutions publiques et des systèmes de gestion dans les pays d'Europe centrale et orientale (SIGMA), cet atelier, qui va s'étaler sur deux jours, réunit experts marocains et internationaux, qui ont un intérêt commun, celui de la protection, qui constitue l'un des leviers incontournables pour assoir une politique efficace de prévention et de lutte contre la corruption. De nombreux pays ont depuis longtemps compris que pour lutter efficacement contre la corruption, il fallait offrir au citoyen une protection adéquate. C'est notamment le cas de la majorité des pays européens qui ont prévu des dispositifs à la fois juridiques et matériels qui permettent la sécurisation des témoins et dénonciateurs. S'agissant du Maroc, la question de la protection des témoins, des dénonciateurs, des experts et des victimes pose au-delà des difficultés d'ordre juridique, d'autres problèmes d'ordres psychologique et culturel. Selon Abdesselam Aboudrar, Président de l'Instance centrale de prévention de la corruption « l'état actuel de notre législation ne permet pas une protection suffisante de ces personnes pour les amener à témoigner et à dénoncer des actes de corruption. En effet, bien que le code de procédure pénale consacre une section relative à l'audition des témoins et des experts, des dispositions demeurent générales et lacunaires ». Partant de ce constat, l'ICPC en tant que force de proposition, a formulé dans son rapport annuel 2009, une recommandation au gouvernement allant dans le sens de l'instauration d'un véritable cadre juridique, assurant une protection efficace des témoins, des dénonciateurs des experts et des victimes menacés en matière de corruption. Cette protection devra assurer la sécurité des personnes précitées aussi bien avant que pendant et après le procès, afin qu'elles puissent dépasser la crainte des représailles réelles ou supposées pour elles-mêmes ou pour leurs proches.