«Les véritables raisons du comportement négatif des instances syndicales régionales de l'enseignement, depuis l'année scolaire écoulée, résident bel et bien en le fait que ces mêmes partenaires sociaux vivent des situations de querelles internes» soulignait le délégué préfectoral d'Agadir Ida Outanane, mercredi dernier, dans un palace de la ville, lors d'une conférence de presse, accordée aux représentants des différents médias nationaux et régionaux. En effet, précise-t-il, quatre organes syndicaux s'abstiennent formellement de se mettre à table avec un cinquième dans le cadre du comité préfectoral unique pour débattre des dossiers éducatifs, en particulier les mouvements d'affectations des enseignants. Ces conduites ont, en effet, bloqué le déroulement normatif des rencontres de consultation avec l'administration et influé négativement sur les rapports de synergie qui devaient prévaloir au service des apprenants et de l'école publique, soulignait le responsable local de la chose éducative. Dans son exposé introductif, Lahmadi Lederhbi a mis en exergue, devant une flopée de journalistes, les caractéristiques de l'actuelle rentrée scolaire, en fonction des dispositions de l'organigramme ministériel pour le compte de la saison pédagogique en cours, notamment le respect et la mise en valeur du temps scolaire. Pas moins de cinq volets clés ont émaillé la communication du délégué, à savoir les mesures entreprises au niveau des structures d'accueil en vue d'assurer la scolarité à tous les élèves, le redéploiement des ressources humaines afin d'endiguer le manque d'enseignants dans certains établissements, le plan préfectoral de communication permettant de faire circuler les informations et les concertations au sein de toutes les composantes du secteur et des populations de toute la préfecture...L'intervention du délégué n'a pas omis non plus d'évoquer les contraintes qui marquent cette rentrée scolaire, particulièrement le surpeuplement des classes dû au déferlement inopiné des familles dans des zones à grande densité démographique, notamment Bensergao, Tikiouine, Aourir et surtout Taddart Al Oulia, l'indigence des ressources humaines dans certaines matières, la problématique des déperditions qui sévissent dans le milieu rural, la complexité des accès et la rareté des infrastructures, le manque et l'insuffisance du transport scolaire...Après cet exposé clair et concis présenté à l'assistance, nombre de journalistes a pris la parole, par la suite, pour émettre des questionnements relatifs aux divers axes de la rentrée scolaire. Il est à noter que la majorité des interventions de la salle s'est manifestement focalisée sur le récent communiqué des quatre syndicats, jugé attentatoire à la personne de certains fonctionnaires de la délégation préfectorale. «Tout en respectant le libre propos des syndicats, nous estimons que le contenu dudit communiqué n'est nullement fondé sur des faits réels, d'autant plus que la délégation a toujours prôné le dialogue et la consultation au sein du comité préfectoral composé des cinq syndicats en totalité sans exclusion. Loin de tomber dans le piège de la polémique stérile, nous considérons que ces propos sont certes entachés de dénigrement et de débordement irréfléchis au sujet desquels les victimes peuvent recourir à la justice pour dédommagement. L'action syndicale a toujours été un outil au service des enseignants où qu'ils soient aussi bien en classes qu'à l'administration, à savoir la préservation de la dignité et la protection des droits légitimes du corps professoral et administratif. Malheureusement, cette mission noble a été déviée des objectifs assignés dans les statuts de la pratique syndicale, car on a tendance à s'immiscer dans des affaires purement administratives ayant trait aux marchés, aux budgets, aux constructions...», conclut le délégué préfectoral. Il faut bien dire enfin que les comportements de certains syndicats montrent bien l'état de crise et de désemparement que traversent leurs décideurs, à l'insu de leurs bases respectives, depuis que les débrayages imposés d'une manière précipitée ne reposent sur aucun fondement objectif. Le passage des points soulevés, dépourvus de tout sens de la raison, à la diffamation directe et ostentatoire à l'encontre des fonctionnaires de la délégation, illustre bien cette attitude de dérapage. Des agissements menés à brides abattues sont donc à regretter, surtout qu'ils surviennent aux moments cruciaux de la rentrée scolaire, où il est question de faire preuve de mobilisation collective pour réussir cette opération délicate, nécessitant l'apport et le civisme de tous les partenaires, y compris ceux qu'on a l'habitude d'appeler «sociaux». Les quatre syndicats qui comptent encore appeler à une grève de 48 heures, le 26 et 27 courant et observer des sit-in devant la délégation d'Agadir Ida Outanane le 26 octobre à dix heures, estiment, de leur part, que l'administration « persiste à ignorer les revendications légitimes des enseignants et continue à verser dans les dépassements». M. Hafid Aglagal de la FDT dénonce, en effet, «la mauvaise gestion en terme de planification et de programmation, notamment au collège Oqba Ibnou Nafai à Taddart, école Al Mourabitine à l'extension Dakhla». De son côté, Rachid Ait Laaziz de l'UNMT considère que « nombre d'établissements n'est pas branché au service d'assainissement dans le périmètre urbain, en particulier l'école khalid Ibnou Walid jouxtant l'académie et l'école Bir Inzarane à Tikiouine. Quant à Abdallah Lasri de l'UGTM, il déplore «le retard relevé aux constructions de certaines écoles à Hay Mohamedi, Tikiouine, Bensergao, Drarga et Aourir, ainsi que la mise en fonction des heures supplémentaires, en tant que solution approximative, transgressant la note ministérielle 112, telles les Sciences Physiques au lycée qualifiant Derfoufi de Tikiouine».