Le Secrétaire général du Parti du progrès et socialisme (PPS) s'est livré à un nouvel exercice de questions réponses lors d'une rencontre de communication initiée par nos collègues du quotidien Bayane Al Yaoum. En face d'un parterre de journalistes composé des confrères Narjis Reghaye (Libération), Talha Jibril (Asharq Al Awssat) et Mohammed Yacine (Bayane Al Yaoume) en plus de Houcine Chaâbi (Rédacteur en chef du même quotidien) modérateur des travaux, le premier responsable du parti a fait un tout d'horizon des questions d'actualité préoccupant le PPS à la veille de la tenue de son 8ème congrès national prévu les 28-29 et 30 mai sous le mot d'ordre : «Nouvelle génération des réformes pour un Maroc démocratique» Soulevant d'abord la question de la conjoncture politique nationale, Ismail Alaoui a qualifié la situation de surréalisme marquée par l'absence d'une opposition au vrai sens du terme et par une majorité qui est parfois disciplinée et parfois ne l'est pas au point de se retrouver dans un état de «perplexité». Ce qui a conduit l'orateur à tirer la sonnette d'alarme en considérant que le pays est dans un «tournant grave» et cette gravité, exige, donc, de tous les acteurs politiques, d'œuvrer pour dépasser cette situation, afin d'éviter au pays une crise politique, économique ou sociale. Pour Ismail Alaoui, les échéances électorales de 2007 et 2009 ont fait vêtir, «un habillage non assorti à 100 %» au pays qui a enregistré des développements importants au cours de la dernière décennie. Raison pour laquelle le PPS a appelé à un «dialogue sérieux et approfondi» pour aboutir à une vision globale garantissant au pays la préservation de sa stabilité et son développement. C'est le message de l'appel lancé au terme de la Conférence nationale organisée par le parti au lendemain des législatives de 2007 : Nouveau contrat politique. Participation positive au gouvernement Ce nouveau contrat politique, explique Alaoui, n'est pas un appel à signature par les acteurs politiques du pays, mais un contrat semblable au contrat de Rousseau, un appel à ces acteurs pour «débattre et réfléchir sur les questions posées et aboutir à des propositions» Selon Ismail Alaoui, si le pays, grâce à la lutte de son peuple, a pu réaliser des progrès concrets, « le rythme emprunté depuis une décennie, n'est plus suffisant pour accompagner son évolution politique, économique, sociale et culturelle. Invité à réagir à la participation de son parti au gouvernement, Ismail Alaoui juge cette participation de «positive» non seulement pour ce qui est du bilan réalisé par les ministres PPS, mais de manière générale parce que cette participation s'inscrit depuis 1998 dans le cadre de la solution du compromis historique, concept chèrement défendu par le PPS. «Le compromis historique doit se poursuivre, car nous vivons dans des circonstances internationale, régionale et nationale difficiles et il y va de l'intérêt du peuple et de la nation» a-t- il déclaré. Réformes, pas une tarte à la crème Expliquant le mot d'ordre du prochain congrès national du parti, portant sur «Nouvelle génération de réformes pour un Maroc démocratique», Ismail Alaoui a soutenu que les réformes demandées ne sont pas «une tarte à la crème», mais une nécessité pour le pays afin de concrétiser les changements. Cependant, explique l'orateur, il n'est pas au PPS seul de réaliser ces réformes, mais toutes les forces démocratiques sont concernées, rappelant dans la foulée, l'idée chère des grands travaux développée par le parti depuis 1999 et qui a trouvé le chemin de concrétisation, à travers la politique en vigueur des grand chantiers. Boite à propositions, le PPS tente de mettre en œuvre les propositions là où il est possible, exemple l'idée de démocratie participative qu'il essaie de mettre en œuvre à Tiznit dont le Conseil municipal est présidé par Me Abdellatif Ouammou, membre du bureau politique du parti. Concrètement, les réformes prônées par le parti portent, au niveau politique, sur une réforme constitutionnelle «répondant aux exigences actuelles du pays» et sur le renforcement des libertés. «Il nous faut rester vigilants par rapport au contenu de certains textes comme la loi relative à la lutte contre le terrorisme adoptée en 2003 et qui est une loi liberticide » a martelé le SG du PPS. Respect de la concurrence économique Sur le registre économique, Ismail Alaoui plaide pour la poursuite de la politique des grands chantiers, il a aussi proposé le lancement des grands travaux communautaires et ce «afin de rendre justice à la moitié de la population du pays qui est à la marge et produit les richesses sans en profiter» Sur ce même registre, Il y a aussi nécessité de respecter les règles de concurrence dans le domaine économique, plaide l'orateur. Sur le plan social, si le pays a réalisé beaucoup d'acquis, ceux-ci restent «insuffisants par rapport aux déficits existants eu égard au creusement du fossé entre les plus riches et les plus pauvres». Des problèmes restent aussi sans solution, comme la réforme des retraites, estime-t-il. De même, les travailleurs devraient être impliqués dans l'organisation des entreprises. Démocratie culturelle Au niveau culturel, le PPS plaide pour une «démocratie culturelle» pour rendre l'amazighe une lange officielle du pays et dont l'enseignement seragénéralisé. Mais, le parti seul ne peut faire grand chose pour la mise en œuvre des dites réformes, et «rien ne peut se faire sans l'union de tous les démocrates du pays» a-t-il insisté. L'unité du parti n'est pas remise en cause Abordant le volet relatif à la chose partisane et concernant sa candidature au poste du Secrétariat général, Ismail Alaoui a de nouveau réitéré sa décision de ne pas rempiler pour une troisième fois, et ce pour des raisons personnelles et familiales. Ce retrait ne comportera aucun danger sur l'unité du parti. «L'unité du parti n'est pas remise en cause et tous les candidats seront pour l'unité du parti» a-t-il affirmé. Ismail Alaoui a aussi fustigé l'idée tendant à transformer les partis politiques en une sorte d'entreprises sous prétexte de «professionnalisation», se plaignant du manque de ressources financières et humaines du parti pour jouer pleinement son rôle. «Le parti politique a ses spécificités et il n y a pas lieu de le transformer en entreprise » a-t-il soutenu. 36 à 40 milles de membres Abordant le volet organisationnel, Ismaïl Alaoui a informé que son parti compte approximativement 36 à 40 milles adhérents au jour d'aujourd'hui, car ce nombre est appelé à augmenter dans les prochains jours, la porte d'adhésion étant encore toujours ouverte.