La septième édition de l'Auto-Expo 2010 de Casablanca s'annonce, à priori, prometteuse. Les férus des quatre roues sauront du 14 au 23 courant saisir les belles opportunités qu'offre ce salon biennal de l'automobile. L'innovation et la promotion sont les maîtres mots de cet événement qui prend au fil des années une dimension internationale. Néanmoins, l'on s'interroge sur le taux de réussite que connaîtra l'actuelle édition puisque les professionnels tablent sur des volumes de ventes assez importants pour compenser la baisse ayant marqué l'année 2009 et le premier trimestre de 2010. La 7éme édition du salon de l'Automobile 2010 vient d'ouvrir ses portes à l'OFEC (office des foires et expositions de Casablanca) hier vendredi 14 mai à Casablanca. Les premiers pronostics des opérateurs du marché automobile tablent sur un nombre de visiteurs qui dépasserait les 250.000 personnes durant les dix jours de l'Auto Expo. De même qu'on mise sur une offre plus étoffée puisque plus de 40 exposants présenteront pas moins de 60 marques. Les concessionnaires de la voiture neuve braquent les projecteurs sur le salon. Et pour cause, le marché automobile subit de plein fouet les conséquences de la crise mondiale. La tendance actuelle continue d'être qualifiée de morose et la conjoncture difficile. Conséquences : le niveau des ventes est en chute libre depuis le début de l'année 2009. Au Maroc, les dernières statistiques affichent une baisse de près de 9,5% à fin décembre 2009. Cette évolution morose n'est pas prête de s'estomper puisque le premier trimestre 2010 subit toujours les aléas de la basse conjoncture. A fin mars dernier, les chiffres de l'AIVAM (association des importateurs des véhicules automobiles du Maroc) situent la baisse des ventes autour de 10,51%. Les immatriculations des voitures neuves ont dégringolé de plus de 7% soit 8552 unités Le classement selon la marque place la voiture montée localement en tête du peloton à savoir Dacia suivi des marques françaises Renault et Peugeot. Hyundai et Kia occupent à leur tour la quatrième et cinquième positions. D'aucuns estiment aujourd'hui que malgré l'attrait des équipementiers et industriels automobiles étrangers pour la plateforme marocaine (projet Renault-Nissan à Tanger et ceux de Kenitra et Casablanca) plusieurs facteurs défavorisent l'évolution du marché de l'auto au Maroc. Ainsi mis à part les effets directs de la crise mondiale avec toutes ses conséquences sur le comportement du consommateur, d'autres éléments désavantagent le secteur. Les professionnels citent le problème du taux élevé des droits de douane notamment pour les voitures asiatique et américaine. La récente baisse des tarifs douaniers ne profite qu'aux voitures européennes conformément à l'accord de libre échange Maroc-Union Européenne. Le Givet (groupement des importateurs des véhicules pour l'équité tarifaire) dénonce cet état de chose et réclame une révision à la baisse des droits de douanes voire un alignement sur les autres. Selon Adil Bennani, son président, la balle est aujourd'hui dans le camp du gouvernement. Le Givet a déjà soumis au gouvernement des propositions dans ce sens. La montée en flèche des ventes de voitures d'occasion a, à son tour, entraîné un coup dur aux commerçants et concessionnaires des véhicules neufs. Là aussi la baisse des droits de douane au profit des retraités est pointée du doigt. Cette mesure jugée injuste et injustifiée par la profession a permis pour la première fois de dépasser le cap de 50 000 voitures d‘occasion en 2009. Dans l'expectative d'une intervention de l'Etat et l'accélération de la mise en place d'un contrat -programme avec les représentants d'un secteur stratégique de l'économie marocaine 3% du PIB, un chiffre d'affaires de 53 milliards DH et des recettes de l'ordre de 5 milliards de dirhams renflouant les caisses de l'Etat), les attentes des opérateurs resteront braquées sur l'actuelle édition du salon Auto-Expo 2010. Avec l'offre promotionnelle promise par les concessionnaires allant d'une baisse de 4% à plus de 7% des prix de commercialisation et celle prévue par les sociétés de crédit et de financement sans oublier les compagnies d'assurance (crédit gratuit, différé et baisse des taux d'intérêt) sans compter les nouveautés exposées, tout le monde peut trouver son compte. Les concessionnaires pourraient booster leur ventes et rattraper le manque à gagner et les clients n'auront que l'embarras du choix.