La retraite à 65 ans… Voilà, l'une des mesures d'un nouveau projet de loi élaboré par le ministère des Finances et qui inquiète les syndicats. La nouvelle mouture destinée en premier lieu à faire éviter à la CMR une éventuelle débandade, stipule, en outre, une hausse des parts de cotisation à 6 points partagés entre l'Etat et les fonctionnaires. La représentante de l'UMT, Amal El Amri, à la commission technique des retraites, a un autre point de vue. Le dossier de la retraite ne devrait aucunement être tributaire des réformes paramétriques, il devrait être plutôt inscrit dans une réforme globale de tous les régimes de retraites. Pour elle, trouver une solution réelle à ce dossier épineux ne passe pas par l'adoption des mesures isolées. La raison recommande pour que ce dossier soit sorti des cadres des commissions et mis sur la table du dialogue social : gouvernement, patronat et syndicats sont tous concernés, affirme-t-elle. En plus, pour qu'on puisse faire un traitement équitable à cette problématique, on doit la lier de prime abord avec toutes les revendications contenues dans le dossier des centrales syndicales. Faisant allusion à l'étude établie par le bureau d'étude Actuariat, El Amri souligne que si le diagnostique fait par ce dernier a reçu un avis favorable de tous les acteurs, les solutions préconisées laissent plutôt sceptique, souligne-t-elle. Et de continuer, qu'il faut opter pour d'autres solutions, qu'une véritable réforme nécessite d'approfondir le débat et élargir les concertations, y compris avec le bureau international du travail. Même son de cloche de la part d'El-Arbi Habchi, membre du Bureau central de la FDT et la commission de la réforme des retraites. « C'est une mesure unilatérale qui aura certainement des répercussions négatives » indique-t-il. Et d'ajouter « Le gouvernement ne fait que saper la méthodologie de la commission technique». Pour Habchi, le dossier de la réforme des retraites est un dossier à caractère social et non technique. Le membre de la FDT appelle ainsi à un dialogue national de tous les acteurs, (gouvernement, syndicat, patronat et société civile) pour qu'ils assument leurs responsabilités. S'agissant de la hausse des cotisations à 6 points, Habchi considère que c'est une mesure abusive. Pour lui, le gouvernement doit au moins assumer les deux tiers de cette charge, tout en se penchant sur l'amélioration de la situation matérielle des fonctionnaires. « L'augmentation des produits alimentaires et la cherté de la vie pèsent gravement sur la petite bourse des ménages» note-t-il. D'où l'obligation de « la mise en place de nouvelles méthodes, voire une approche créative pour conclure ce dossier» avance-t-il. Certainement la rentrée politique et sociale s'annonce déjà sous des auspices de tensions. Le gouvernement d'Abbas El Fassi aura vraiment du pain sur planche.