La rentrée dans le secteur de la justice sera-t-elle ponctuée cette année par des mouvements de débrayage ? En effet, le syndicat démocratique de la justice, relevant de la Fédération démocratique du travail (FDT) vient d'appeler à une grève ce mercredi et demain jeudi. Ce débrayage risque de paralyser la machine judiciaire au niveau des tribunaux du Royaume, en provoquant d'innombrables dérangements pour les justiciables. Les greffiers et autres agents et fonctionnaires de la justice sont en colère. Ils débrayeront encore une autre fois ce mercredi et demain jeudi. Ce mouvement de protestation intervient après plusieurs autres débrayages et sit-in. Selon un communiqué rendu public, la veille de la grève, par le syndicat démocratique de la justice, affilié à la Fédération démocratique du travail (FDT), les grévistes protestent pour faire valoir leurs doléances. Celles-ci s'articulent notamment autour de la mise en place d'un statut spécifique pour leur fonction, l'amélioration des conditions de travail surtout au niveau de certains tribunaux et des augmentations de salaires. Ce sont les mêmes revendications qui ont été soulevées, il y a plus de cinq ans lorsqu'un accord cadre a été signé en 2006 entre le ministère de tutelle, à l'ère de feu Mohamed Bouzoubaâ, et les représentants syndicaux de cette catégorie des fonctionnaires et agents de l'appareil judiciaire, souligne une source syndicale. Me Abdelkbir Tabih, ancien président de la commission de la justice, de la législation et des droits de l'Homme à la Chambre des représentants, affirme que ces fonctionnaires travaillent d'arrache-pied, ce qui les caractérise au sein de toute la fonction publique. Parfois, des greffiers et des agents judiciaires restent à l'œuvre à l'audience jusqu'à l'aube, alors qu'ils n'ont aucune indemnité pour les heures supplémentaires, a-t-il fait remarquer. Et de préciser que l'Etat est appelé à répondre aux doléances de ces fonctionnaires et qui datent d'ailleurs depuis l'ère de feu Mohamed Bouzoubaâ. Tous les responsables reconnaissent que les doléances de cette catégorie de fonctionnaires sont légitimes et devraient être satisfaites, indique Me Tabih. Mais, a-t-il constaté, les circuits administratifs seraient à l'origine de tous ces retards, précisant que le citoyen se trouve aujourd'hui entre le marteau des uns et l'enclume des autres durant les jours des grèves. Aujourd'hui, ces chevilles ouvrières de l'appareil, garants des procédures judiciaires, se réfèrent au discours du Roi pour faire entendre leur cahier revendicatif. Ils demandent notamment la mise en application du contenu du discours royal prononcé le 20 août 2009 à l'occasion du cinquante-sixième anniversaire de la célébration de la révolution du Roi et du peuple et de la fête de la jeunesse. Aujourd'hui, la réforme de l'appareil judiciaire est en marche. Les doléances de cette catégorie du personnel de l'appareil, toutes légitimes, seront-elles prises en compte ? C'est la question que se posent les greffiers et autres agents fonctionnaires de la justice.