La campagne agricole 2009/2010 est sur la bonne voix. Les prévisions tablent sur une production céréalière plus que moyenne, soit 80 millions de quintaux. Les mesures engagées par le gouvernement pour gérer la situation après les inondations qui ont sérieusement affecté une grande partie des terres agricoles sont jugées efficaces même si elles restent insuffisantes. D'aucuns estiment aujourd'hui que l'acheminement des aides accordées par l'Etat dans le cadre du plan d'urgence est cette fois-ci bien contrôlé. Assurément, la saison agricole actuelle s'annonce bonne malgré les dégâts énormes causés par les précipitations abondantes qui se sont abattues sur la majeure partie du Royaume (perte de plus de 150 000 hectares dans la seule régions du Gharb et près de 100 000 hectares perdus dans le Souss). Les cultures de substitution telles que le maïs, le tournesol et le riz devraient, selon un opérateur agricole, sauvé la mise. Même si la chaleur qui a sévit ces dernières semaines risquent de porter un coup dur pour les cultures printanières notamment maraîchères (tomate, melon, pomme de terre, pastèque et autres) qui sont actuellement au stade de formation et de développement des graines. En dépit de cette situation, les pronostics du département de Aziz Akkannouch prévoient une récole céréalière supérieure à 80 millions de quintaux en 2010. Le plan d'urgence proposé à cet effet a permis, estime un professionnel du secteur, de limiter les dégâts. Le budget alloué à cette opération qui est de l'ordre de 1.3 milliard de dirhams est à même de corriger les insuffisances et les dysfonctionnements entraînés par les aléas climatiques. Selon le programme d'urgence, plus de 200 000 dirhams sont consacrés à la région du Gharb sinistrée par les inondations dont 50% ou 100 000 dirhams financeront les dégâts subit par les fellahs de la région et les 50% seront réservé, au financement de la mise en marche des cultures de substitution. L'essentiel dans ce plan d'action, souligne Ahmed Ouayach, président de la COMADER (confédération marocaine du développement agricole) c'est que les circuits de contrôle des aides sont clairement fixés. Autrement dit, l'acheminement des aides accordées aux agriculteurs est cette fois-ci bien verrouillé. D'après lui, 80% des subventions seront orienté vers les semences et 60% vers les engrais. Cet avis n'est pas totalement partagé par Abbas Tanji, chercheur agronome qui estime que l'effort entrepris par le gouvernement pour accompagner et aider les sinistrés est significatif. Néanmoins, dit-il, la procédure administrative laisse beaucoup à désirer. La lourdeur des procédures et les délais plus lents sont fortement pointés du doigt. Ce chercheur précise qu'en dépit du programme d'urgence, les exportations agricoles marocaines ont accusé une baisse depuis le déclenchement des inondations. A elles seules, les expéditions des oranges ont chuté de plus de 16% depuis le début de l'année en cours. Concernant les prévisions annoncées par le ministère de l'agriculture, les professionnels assurent que la réalisation de 80 millions de quintaux reste possible à condition de continuer d'irriguer le plus longtemps possible pour sauver les cultures de substitution. Toutefois, le pays devrait faire mieux surtout en année pluvieuse, ses potentialités dépassent largement les prévisions en vue. Cela étant, d'aucuns fondent leurs espoirs sur la bonne exécution du Plan Maroc Vert qui devrait profiter aux grands comme aux petits fellahs et par voie de conséquence améliorer le rendement et la productivité du secteur.